Cinq ans après les événements d’Oxenfree premier du nom que vous aurez manifestement besoin d’achever pour saisir toutes les subtilités de cette nouvelle expérience, Oxenfree II : Lost Signals nous replonge dans l’horreur de Camena et de ses étranges signaux radio. Nouvelle héroïne, Riley est missionnée pour enquêter sur la petite ville côtière de son enfance et ses bizarreries. Elle trouve pour compagnie Jacob, un réparateur local particulièrement attendrissant.

Les bavardages que l'on aime

Ce que l'on apprécie dans Oxenfree et que l'on affectionne davantage dans sa suite, c’est sa faculté à transformer des promenades d’ordinaire convenues en captivants moments de partage, nourris par des conversations informelles et des anecdotes passionnantes. Oxenfree II n’est quasiment jamais silencieux. Quand Jacob ne nous délecte pas de ses attachantes maladresses, Riley peut à tout instant sortir de sa poche son talkiewalkie, et initier des discussions avec une poignée de contacts à des occasions que l’on aimerait plus nombreuses et que vous pouvez potentiellement manquer si vous ne vous montrez pas suffisamment attentifs.

La magie du jeu réside justement en partie dans la manière que vous décidez le façonner, notamment à travers des options de dialogue qui déterminent réellement l’issue d’une poignée de relations, voire même quelques destins. Plus de choix sont accordés au joueur que dans le premier épisode. Jamais Oxeenfree II n’ennuie durant ses 6 heures de jeu et sert plutôt un thriller narratif de haute volée où se mêlent diverses sous-intrigues incluant, entre autres, les membres d'une pseudosecte mystérieuse, appelée Ascendance.

La mise en scène est toujours impeccable et offre constamment de jolis twists au cœur de ses paysages absolument éblouissants. Si vous avez joué au premier volet, vous ne serez pas dépaysé par cet épisode qui pose une ambiance très similaire. Et si les bavardages sont légion dans l’aventure, cette dernière sait s’accorder des instants de pauses mérités et maîtrise à la perfection son rythme et sa structure qui perd moins de temps à installer ses séquences lugubres et nous immerge quasi instantanément dans son univers.

Un régal pour les oreilles

Ce qui ne change pas d'un volet à l'autre, également, c’est la beauté des doublages, tous incroyablement convaincants dans leur rôle et d'une justesse folle. Exit les ados parfois impétueux du premier épisodes, nos nouveaux protagonistes sont des trentenaires aux problématiques différentes et bien construites, lesquelles évolueront au gré de leurs pas. Adam Hines, directeur du jeu, nous l'avait d'ailleurs bien expliqué en amont de la sortie du jeu : "Tous les personnages d'Oxenfree et d'Oxenfree II arrivent à un moment particulier où ils doivent prendre une grande décision. Quelque chose leur arrive et ils doivent y faire face. (...) Et puis il y a ces problèmes surnaturels géants qui accélèrent et exacerbent le processus de détermination de qui vous êtes, de qui vous voulez être." Notez que si les doublages sont disponibles uniquement dans leur langue d’origine, les textes sont traduits en français. La musique, est au même niveau, un régal constant, capable à elle seule de densifier l'univers Camena de sorte à donner l’impression que l’île est vraiment vivante, voire hantée.

Les nouveautés de Camena

Les nouveautés sont davantage opérées dans les mécaniques, plus généreuses. Votre radio s’agrémente en effet de mini-jeux supplémentaires, plaisants à réaliser pour déverrouiller des passages et entrer en contact avec des entités, bien que très sommaires. Aussi notez que le jeu vous permettra de façon inédite d'explorer le passé grâce à des brèches, un système que l'on aurait aimé utiliser davantage. Enfin notez que la prise en main est particulièrement agréable sur le pad de la PlayStation 5.

L’exploration est également moins fastidieuse que dans l’épopée précédente, Riley optant allégrement pour quelques descentes en rappel, pratiques pour les raccourcis. Malgré ses innombrables sommets à gravir, Oxenfree 2 n’est pas un titre de plateformes classique, les sauts étant automatisés. “Tout Camena est un ensemble d'événements ouverts, alors que dans le premier jeu, vous deviez faire les choses de manière prescrite. Dans celui-ci, vous pouvez choisir où aller et quand”, promettait Krankel. Force est tout de même de constater que dans ce grand espace ouvert, les objectifs nous encouragent finalement à suivre un parcours plutôt linéaire.

Conclusion