Ça y est, après de multiples reports, Forspoken débarque enfin en exclusivité console sur PS5 et sur PC. Six ans après la sortie de Final Fantasy XV, les équipes de Luminous Studios proposent un monde ouvert ambitieux qui repose entièrement sur la magie. De quoi s'imposer comme un titre à ne pas manquer en ce début 2023 ?
Sommaire
- Comme un sentiment de déjà-vu
- Aussi impressionnant que FFXV en son temps ?
- Un parkour aux allures de Spider-Man et inFamous
- Des combats magiques virelvotants
- L'accessibilité et le confort comme maîtres-mots
Forspoken est un projet important pour Square Enix. Dévoilé au cours d'un événement consacré à la PS5 en juin 2020 sous le nom de Project Athia, il s'agit d'une toute nouvelle licence pensée pour exploiter au mieux les capacités de la console de Sony. À la tête de cette production, on retrouve Luminous Studios, une entreprise fondée pour s'occuper du développement de Final Fantasy XV, au point de créer un moteur de jeu qui lui est dédié, le Luminous Engine. Après avoir révélé en mars 2021 que le titre s'appellerait Forspoken, ce dernier a été repoussé de nombreuses fois, étant prévu au départ pour le 24 mai 2022, puis pour le 11 octobre, avant de finalement atterrir en ce début 2023. Alors, est-ce que ces multiples reports en valaient-ils la chandelle ?
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Comme un sentiment de déjà-vu
Si vous n'avez pas suivi l'actualité du jeu, on vous rappelle que l'histoire de Forspoken prend la forme d'un récit à la Alice au Pays des Merveilles. On y découvre les aventures de Frey, une jeune New-Yorkaise de vingt-un ans et orpheline qui tente de survivre tant bien que mal en faisant des petits larcins, ce qui lui vaut quelques soucis avec la justice. Alors que son appartement vient tout juste de brûler suite à une vengeance de la part d'un gang local, notre héroïne se retrouve à la rue avec son chat Homère. Désespérée, son regard est tout à coup attiré par un bracelet incandescent. Après avoir mis la main dessus, Frey est transporté dans un monde de fantaisie qui lui est inconnu, comme en témoigne la présence d'un menaçant dragon. Elle comprend qu'elle se trouve à Athia, une terre en proie à la Brume, un phénomène qui corrompt tout sur son passage, ce qui a poussé l'Humanité à se réfugier dans la ville de Cipal. Tout cela, notre héroïne l'apprend grâce à Krav, son bracelet qui parle et qui lui confère des pouvoirs magiques pour se défendre contre les monstres du coin. Après un accueil peu chaleureux à Cipal, Frey comprend que pour ramener la paix à Athia et rentrer chez elle, elle va devoir vaincre les Tantas, anciennes figures protectrices de la région qui semblent désormais être à l'origine de la Brume.
Dans les grandes lignes, le scénario de Forspoken est finalement peu original et ses retournements sont assez prévisibles. Assez rapidement, on comprend ce qui va arriver et quel rôle va jouer chaque personnage dans l'intrigue. De plus, le monde d'Athia semble assez restreint et manque d'ampleur, un reproche que l'on pouvait déjà faire à Final Fantasy XV en son temps. Et pour ce qui est des inspirations, Forspoken met en scène un univers de médiéval-fantasy assez classique, avec des monstres et des éléments que l'on retrouve dans toutes les oeuvres du genre. Mais là où Forspoken propose quelque chose d'original, c'est dans son casting qui est composé quasi uniquement de personnages féminins et variés, aussi bien dans ses protagonistes qu'antagonistes, ce qui est assez rare dans le paysage vidéoludique du AAA. De quoi apporter un vent de fraîcheur dans une industrie qui nous a habitué aux protagonistes blancs bruns à la barbe mal taillée depuis de nombreuses années. À côté de ça, il faut reconnaître que Frey est une héroïne vraiment attachante, surtout lorsque l'on découvre son passé et son quotidien dès le début de l'aventure, ce qui tranche avec des éléments de la communication du jeu qui avaient pu crisper certains joueurs.
Aussi impressionnant que FFXV en son temps ?
Pour proposer cette nouvelle aventure, Luminous Studio utilise à nouveau son moteur maison créé au départ pour Final Fantasy XV, le Luminous Engine. Six ans plus tard, ce dernier a bien évidemment été amélioré pour un rendu impressionnant. Comme on le développera un peu plus tard, Forspoken est une expérience qui repose avant tout sur les pouvoirs magiques de son héroïne. Et comme pour FFXV en son temps, les effets visuels qui accompagnent le moindre sort sont toujours aussi impressionnants. Que ce soit les liquides avec les sorts de l'eau, les flammes de la magie du feu ou les éléments de terre, tous ces sortilèges profitent d'un aspect graphique soigné qui les rendent impressionnants.
Le plus spectaculaire dans Forspoken, c'est qu'avec tous les coups virevoltants de Frey et les effets visuels de ses sorts, l'expérience parvient à rester fluide malgré le déluge d'action à l'écran. C'est surtout le cas en mode performance qui permet de profiter de l'aventure en 60 images par seconde, mais avec un rendu moins lisse et moins net que dans les autres types d'affichage proposés, à savoir qualité et ray-tracing. Cela se voit en particulier sur les cheveux qui sont plus pixelisés, mais puisqu'on est face d'un jeu d'action, on aurait tendance à vous conseiller d'y jouer de la manière la plus fluide possible. Pour en terminer avec la technique, notons également que le titre tire parti efficacement du SSD de la PS5 puisque les voyages rapides sont instantanés pour se rendre d'un bout à l'autre d'Athia. Décidément une feature vraiment confortable de cette neuvième génération de console.
Un parkour aux allures de Spider-Man et inFamous
Maintenant qu'on a évoqué la narration et les graphismes de Forspoken, il est temps de s'attaquer au coeur du titre. Parmi les deux éléments principaux qui définissent le gameplay du jeu, on retrouve d'abord le parkour magique dont Frey est capable grâce aux pouvoirs conférés par Krav. D'une simple pression de touche, notre héroïne s'élance à travers les étendues d'Athia, en passant par dessus des obstacles avec une grande facilité, tout en escaladant certaines surfaces peu élevées. Si le parkour est de base très plaisant, celui-ci se complexifie à mesure que l'on progresse dans l'aventure en débloquant de nouvelles magies et donc, des capacités inédites.
Grappin pour s'accrocher à des parois ou se projeter dans les airs, boost de vitesse qui s'active avec le bon timing, ralentir sa chute grâce à l'eau... Tous ces éléments réunis rendent l'exploration d'Athia plus agréable que jamais et donnent envie de découvrir ce que réserve ce monde ouvert. De ce côté-là, on est en face de quelque chose de plus classique, avec des défis en tout genre, des sites intéressants et même des sortes de donjons pour récupérer de l'équipement et améliorer les statistiques de notre héroïne. Du déjà-vu donc, mais puisqu'il est si plaisant de se déplacer grâce au parkour magique, on s'y rend avec plaisir. Cependant, ne vous attendez pas à croiser d'autres personnages en dehors de Cipal car seule Frey est capable de résister à la Brume. De quoi expliquer l'aspect vide de vie humaine d'Athia, mais qui est compensé par les différentes activités proposées et les montres qui rôdent dans le coin.
Des combats magiques virelvotants
Étant un jeu d'action, on passe la plupart de son temps dans Forspoken à combattre les ennemis croisés en cours de route. Pour se défendre, Frey utilise les pouvoirs conférés par son bracelet Krav. En fin d'aventure, on dispose de quatre types de magie qui fonctionnent toutes de la même manière : le côté droit de la manette est dédié aux sorts offensifs, tandis que la partie gauche sert aux sorts de soutien. Les gâchettes servent à activer les sorts, tandis que les tranches font apparaître une roue qui permet de sélectionner les capacités. Chaque élément propose trois sorts offensifs différents qui constituent la principale source de dégâts de Frey puisqu'elle peut les utiliser constamment. De l'autre, on a accès à un peu moins d'une dizaine de sorts de soutiens qu'on ne peut activer qu'une fois leur temps de rechargement terminé. En plus de tout ça, chaque magie a une capacité ultime qui se remplit au cours des affrontements et qui est souvent dévastatrice. Au total, Frey dispose donc d'un peu moins d'une cinquantaine de sorts dans son arsenal ce qui permet de varier en permanence les attaques pour éviter le sentiment de répétitivité de s'installer, tout en exploitant au mieux les points faibles des ennemis. En plus, chaque magie a une approche différente, celle du feu étant plus au corps-à-corps tandis que la terre sert à frapper à distance. En un mot comme en cent, les combats de Forspoken sont vraiment impressionnants et virevoltants grâce à l'agilité de Frey.
Cependant, il faut reconnaître que les contrôles de Forspoken demandent un certain temps d'adaptation avant d'être bien pris en main par le joueur. En plus, il faut tout de même un bon moment pour que le jeu révèle son véritable potentiel, en donnant accès à une plus d'une magie pour varier les combats qui deviennent répétitifs sans ça. Et puis, si les affrontements sont impressionnants, cela ne les empêche pas d'être souvent brouillons à cause du déluge d'action à l'écran et de tous les effets qui accompagnent les sorts de Frey. Bien conscients de tout cela, les développeurs ont rendu la partie défensive des combats plus accessible. Toujours en utilisant le bouton dédié au parkour magique, Frey évite automatiquement les assauts ennemis, tant que sa jauge d'endurance est suffisamment remplie et qu'on s'oriente dans la bonne direction. En plus, si Frey se fait toucher, on dispose d'une courte fenêtre d'action dans laquelle on peut contrer les attaques pour les renvoyer et récupérer les points de vie perdus. Tous ces éléments réunis permettent de compenser le manque de lisibilité de certains combats en donnant de nombreux outils défensifs aux joueurs.
L'accessibilité et le confort comme maîtres-mots
Avant de livrer notre verdict final sur Forspoken, on aimerait aborder un point important du titre que vous avez peut-être raté si vous avez joué à la démo. Dans les réglages, le projet de Luminous Studio propose un grand nombre d'options pour rendre l'expérience la plus confortable et accessible possible. Si vous avez des difficultés avec le jeu d'action, vous trouverez de quoi faciliter les combats comme faire en sorte que les ennemis restent plus longtemps au sol ou que votre jauge d'endurance remonte plus vite. Mais à côté de ça, on est agréablement surpris de découvrir des options de confort qui changent drastiquement l'expérience du jeu.
Vous en avez marre de faire apparaître la roue des menus pour choisir un sort de soutien disponible ? Pas de soucis, un réglage permet de faire en sorte que le jeu sélectionne automatiquement les capacités dont le cooldown est terminé. Ras-le-bol d'appuyer sur triangle pour ramasser des objets au sol ? Aucun problème, vous pouvez les ramasser juste en passant dessus. Et puis, encore une fois, si vous avez joué à la démo, vous avez peut-être été ennuyé par les nombreuses interactions entre Frey et Krav, son bracelet. Si c'est le cas, le titre vous permet de réduire au minimum ses petites conversations pour une aventure moins bavarde et avoir moins d'indications concernant les directions à prendre. Tout cela mis bout à bout rend Forspoken grandement modulable pour que chacun puisse profiter de l'expérience de la façon qui lui correspond le mieux.
Conclusion
Points forts
- Des combats satisfaisants une fois les contrôles maîtrisés
- Un parkour magique aux sensations grisantes
- Une tonne de sorts aux effets visuellement impressionnants
- Des options d'accessibilité qui transforme l'expérience
- Une expérience qui reste fluide malgré le déluge d'effets
- Un casting varié et féminin qui fait du bien pour un AAA
- Des temps de chargement instantanés
Points faibles
- Une histoire et un univers classiques et sans surprises
- Des combats qui deviennent facilement brouillons
- Des contrôles qui nécessitent un temps d'adaptation
- Un jeu qui met du temps à dévoiler son potentiel
Note de la rédaction
Avec Forpsoken, Square Enix offre à la PS5 un open-world qui brille par son gameplay plutôt que par sa narration. Au-delà de son histoire et de son univers classiques, le titre de Luminous Studio se démarque par son casting féminin et varié malheureusement trop rare dans le paysage vidéoludique du AAA. Mais c'est surtout manette en main que Forspoken dévoile tout son potentiel. Grâce à son parkour magique d'une grande efficacité et sa large gamme de sorts, on assiste à une action virevoltante, aussi bien lors des phases d'exploration que des combats. Tout cela est rendu possible à l'aide du Luminous Engine qui parvient à afficher de nombreux effets impressionnants à l'écran sans flancher, malgré la confusion parfois générée. Forspoken est donc une expérience qui met du temps à dévoiler son potentiel, mais qui, une fois les contrôles maîtrisés, propose de découvrir un agréable monde ouvert grâce aux pouvoirs magiques de Frey.