LE COACH, C’EST VOUS

Quelle que soit la version de Football Manager, anciennement Championship Manager (l’Entraîneur, chez nous, en France) avant la séparation entre le studio Sports Interactive et l’éditeur Eidos en 2004, le but est le même : prendre les commandes de n’importe quel club disponible dans l’impressionnante base de données réactualisée tous les ans - et même en cours de saison d’ailleurs - par les développeurs anglais et l’amener au sommet.

Ce chemin vers la gloire peut prendre plus ou moins de temps selon le pedigree du club en question : il sera toujours plus facile de remporter la Ligue 1 avec le PSG, la Ligue des champions avec le Real Madrid ou le Bayern Munich ou encore de soulever la Coupe du monde avec le Brésil ou la France. Ce qui est surtout fun pour les amateurs de distinctions en tout genre, c’est de débloquer des succès au fur et à mesure que l’on entre dans l’histoire de son équipe. Succès désormais affichés via une frise chronologique dans le jeu, afin de mieux visualiser sa progression dans le panthéon des coaches d’anthologie.

TOUJOURS AUSSI ACCESSIBLE

Nous voilà dans le vif du sujet : que vaut cet opus 2023 et est-il plus indispensable que les précédents volets de cette saga ? Ce qui est sûr, c’est que du côté de Sports Interactive, on n’a pas forcément cherché à bousculer ses habitudes. Ceux qui connaissent la licence ne seront pas dépaysés : les menus et l’interface n’ont pas changé. On rappelle qu’une partie de Football Manager se résume à emmagasiner et analyser des données chiffrées sur les joueurs et clubs du monde entier et à harmoniser ces statistiques avec la tactique et la façon avec laquelle vous souhaitez voir jouer votre équipe.

Une fois de plus, un assistant est là pour nous expliquer pas à pas tout ce qu’il faut faire dans le jeu. Si ce dernier peut légèrement agacer un joueur rompu à l’exercice - sachant que l’assistant peut être désactivé - il n’en demeure pas moins toujours un gage de sécurité pour les petits nouveaux, forcément dépassés par l’afflux de données. Et ceci sans compter les nouveautés...

FM, C’EST LA CHAMPIONS LEAGUE

Parmi celles-ci, celle qui nous avait déjà fait bondir de notre siège lors des 6 heures de jeu que nous avions eu il y a quelques semaines, remplit toujours son office plusieurs jours et plusieurs parties après : l’ajout des Coupes d’Europe de clubs de l’UEFA, l’organisme en charge de régir le football européen. Dans le détail, ce sont les Ligue Europa Conférence, Ligue Europa et surtout, la Ligue des champions, qui débarquent dans le jeu. Une première pour Football Manager, qui ne pouvait pas se refuser, comme nous l’avait expliqué le créateur de la saga, Miles Jacobson, lors de notre entretien.

Loin de se contenter d’un simple habillage et de menus dédiés à la Ligue des champions, c’est une véritable expérience de jeu… dans le jeu que nous offre désormais les journées de C1 dans le calendrier d’une partie de Football Manager. A commencer par l’hymne légendaire, iconique de la compétition, qui nous accompagne au moment du tirage. Ce dernier ressemble trait pour trait à celui que l’on peut voir tous les ans à la télévision, avec le respect et l’explication des règles de rencontres entre les pays et l’historique de chaque club.

Dommage de ne pas avoir poussé le curseur plus loin, en incluant des avatars 3D - pas forcément ressemblants d’ailleurs, peu importe - à ces tirages, constat émis depuis plusieurs années concernant les conférences de presse d’avant ou d’après-match par exemple. C’est l’un des principaux reproches que l’on peut émettre à l’encontre de Football Manager, du 2023 comme des autres, le manque de vie de ces moments-clés d’une saison de football', d’autant que ces derniers sont amenés à se répéter tout au long d’une partie.

DES MATCHES PLUS VIVANTS

L’aspect, en revanche, où FM 2023 fait preuve de plus de vie, c’est avec son moteur de match, qui lui permet d’afficher le fruit de votre travail tactique en match et de l’ajuster selon la tournure que va prendre ce dernier. Autant ne pas se raconter d’histoire, cela pique toujours autant les yeux. Le moteur est encore daté, rien de surprenant à cela puisque c’est le même que les précédents. Ce dernier est bien l’oeuvre du studio Sports Interactive, qui a toujours vu cet outil comme un plus visuel pour comprendre ce que les joueurs d’une équipe font de bien et de moins bien en cours de match.

Si cette politique peut aussi s’expliquer pour une raison de moyens (ça coûte cher un moteur à mettre en place et à entretenir), il n’empêche que de légères améliorations, visibles à l’oeil nu, ont été apportées dans ce domaine. Les avant-matches sont plus soignées, avec des entrées des joueurs spécifiques selon les compétitions disputées. Les célébrations sont plus en corrélation avec les événements sur le terrain (égalisation, but de la gagne, triplé). Quant aux animations des joueurs, elles sont bien plus crédibles. Mention spéciale aux passes en profondeur, qui font plus réalistes. Mais aussi aux déplacements et appels de balle de certains, comme Kylian Mbappé ou Erling Haaland, très proches de leur façon de jouer tous les week-ends.

LA PAROLE AUX SUPPORTERS

Déjà présents par le passé, les supporters ont cette fois un onglet bien à eux et une importance réelle sur l’avancée de votre carrière dans tel ou tel club. Déjà, ces derniers sont répartis selon des catégories fidèles à ce que l’on peut voir dans les stades : à savoir les plus virulents, les ultras, les réguliers, les familles, les invités prestigieux dans la corbeille, les occasionnels et les footix, ceux qui viennent pour la hype et l’effet de mode et n’ont donc aucune attache au club.

Votre but premier va être de convertir ce public - réduire le pourcentage d'occasionnels ou de footix par exemple - à votre cause. Car si les choses viennent à mal tourner mal pour vous, ces derniers peuvent faire pression auprès des dirigeants, échaudés par une promesse non tenue ou un objectif non atteint, pour vous maintenir en poste. Stylé'. Et ce qui l’est encore plus, même si le résultat est moins agréable, c’est que la donne marche dans l’autre sens.

UNE FORMULE QUI NE CHANGE (QUASIMENT) PAS

Voilà de quoi ajouter un surcroit de pression aux parties de Football Manager. D’autant que les supporters s’habituent vite aux succès… En cas de cercle vertueux, ces derniers n’accepteront pas de perdre quelques matches contre des équipes mal classées et vous le feront bien sentir. Il vous faudra donc anticiper le visage de votre équipe pour le futur et FM 2023 met en place quelques outils de planification, afin de déterminer, sur les trois ans à venir, quel visage votre effectif aura ou devra avoir pour continuer à performer au plus haut niveau.

La proximité avec le monde des transferts a aussi bénéficié de quelques petits ajustements, avec des discussions plus poussées avec les agents de joueurs ciblés, afin de gagner du temps et de mieux négocier avec le club en question. Niveau tactique, rien de neuf sous le soleil en revanche : on joue la carte de la stabilité, avec tout de même des options supplémentaires concernant le pressing, le positionnement défensif (bloc haut, bloc moyen, bloc bas), censé être plus digeste pour les novices et la façon de jouer le hors-jeu en cours de match. Mais pas de quoi bouder notre plaisir car en définitive, le bonheur de jouer une fois en partie et le potentiel addictif de la licence sont toujours aussi présents et efficaces'. Peut-être plus pour les nouveaux venus… et pour ceux qui avaient fait l’impasse sur l’épisode ou les deux épisodes précédents que pour les plus fidèles.

Conclusion