Trois ans après les événements de Modern Warfare (2019) la Task Force 141 est de retour. Eh oui, à la suite d’un premier reboot bien chargé, les héros Price, Ghost, Soap, Gaz doivent se réunir pour affronter une menace inédite. Cette fois, c’est un certain Hassan Zyani, suspecté d’avoir dérobé un missile américain, qui pose problème. Autant dire que la célèbre unité spéciale ainsi que la CIA ont les oreilles qui sifflent. Vous l’aurez compris, pas d’autres choix que de repartir à l’aventure ! Call of Duty Modern Warfare 2 propose ici seize missions principales pour une durée de vie d’environ sept heures. Un solo qui s’avère un poil plus long que d’habitude. Alors, plus c’est long, plus c’est bon ?

Réalisme toujours marquant

Pas évident de succéder au dernier Modern Warfare, qui avait retrouvé une campagne digne de ce nom avec un récit moderne, au réalisme troublant ! Après la part d’humanité à mettre de côté pour venir à bout de son adversaire, Infinity Ward se penche sur les liens qui font (et défont) une équipe - la Task Force 141, en l’occurrence. Une bonne idée sur le papier et complémentaire avec le propos du précédent épisode. Force est de constater que le studio aborde le sujet un peu maladroitement, misant sur des dialogues parfois pas trop convaincants et des twists mal amenés. Vous aurez par exemple le droit à un échange de blagues franchement lourd entre Ghost et Soap ! Généralement, c’est la grande image qui prend le dessus - pour un résultat moins marquant que le précédent titre. Rien de très grave, mais on en attendait davantage au vu de nos entretiens passés avec le studio.

En revanche, côté réalisation, ce réalisme est plus que jamais présent. Depuis 2019, Infinity Ward a encore peaufiné son moteur de jeu ! Le résultat est sans appel : que ce soit en termes de rendu ou d’éclairage, Modern Warfare 2 est absolument superbe. Il y a bien quelques couacs d’aliasing et des bugs graphiques à régler, mais le souci du détail lui permet très souvent d’être impressionnant, à l’image de cette mission à Amsterdam qui a fait le tour des réseaux. Plus important encore, cette technique robuste rend possible des scènes au design franchement bien pensé. Nous pouvons par exemple citer “Eaux Troubles”, qui se déroule sur un bateau fouetté par l’océan - où les conteneurs à son bord sont aussi bien des couvertures mouvantes que des pièges mortels. Un grand moment. Notez que l’ensemble tourne dans un 60 images par seconde impeccable, du moins sur PS5, avec la possibilité de monter jusqu’à 120 fps sans véritable perte de résolution. Finalement : nous avons juste relevé deux-trois ralentissements lors des cinématiques. Le son, quant à lui, est irréprochable.

Un rythme en dents-de-scie

L’un dans l’autre, comme à son habitude, la campagne de ce Call of Duty se révèle vraiment variée | assez prenante, se faisant un point d’honneur à nous faire découvrir des lieux différents - Mexique, Espagne, Amsterdam, de jour, de nuit - par le biais d’approches qui le sont tout autant. À vous donc les joies des séquences d’infiltration (parfois même à la Hitman) ; des attaques à distance avec un sniper et des assauts plus musclés. Dans l’ensemble, ce Modern Warfare 2 renoue régulièrement avec les scènes de “nettoyage” dans des environnements clos, faisant écho à la fameuse mission du précédent Modern Warfare à Londres. Toujours aussi réalistes, grisantes, ces scènes s’avèrent peut-être un peu trop nombreuses pour recréer l’effet “waouh” de 2019. En tout cas, précisons que, comme à l’époque, ce nouvel épisode se concentre systématiquement sur des batailles à petite ou moyenne échelle, sans retrouver la grandiloquence fantasmée du Modern Warfare d’origine (2009). Une bonne partie de la campagne est plutôt scriptée, sauf quelques passages à la liberté bienvenue.

Au global, pas de problème, le solo de ce Call of Duty est un plaisir coupable qui s’avale comme un bonbon. Mais il y a un goût amer qui reste, côté progression ! Avec Modern Warfare 2, Infinity Ward introduit des nouvelles mécaniques (craft, sac à dos pour choisir une approche tactique | offensive) qui sont malheureusement mises de côté d’une mission à l’autre. Ce manque de constance donne un ressenti et un rythme en dents-de-scie, comme si l’on nous offrait seize expériences différentes au lieu et place d’une aventure cohérente, d’un seul tenant. Le pire, c’est quand ces nouveautés ne fonctionnent pas outre mesure. On pense par exemple à la mission “Seul” où Soap, grièvemement blessé, doit échapper à ses ennemis sans la moindre arme. D’une, le héros se déplace lentement, ce qui rend le tout contraignant au possible ; et de deux, créer des bombes paralysantes avec trois bouts de ficelle et une bougie, ça ne colle pas franchement au ton “réaliste” de ce Modern Warfare.

Un gameplay encore au top

Au-delà d’une progression un poil bancale, on aurait juste aimé qu’Infinity Ward approfondisse ses bonnes idées. Lors d’une mission en Espagne, c’est par exemple agréable d’avoir un sac à dos et de pouvoir choisir son approche, mais aucune autre mission ne part dans cette direction. Qui plus est, la campagne de Modern Warfare 2 néglige ses propres nouveautés de gameplay ! Désormais, vous pouvez sauter vers l’avant dans un plongeon, vous accrocher à un rebord. Des mouvements même pas introduits lors du solo, encore moins exploités. Seul le travail de l’eau (plonger, shooter depuis les profondeurs) fait l’objet d’une scène, à Asmterdam. Notez, enfin, que Modern Warfare 2 propose aussi un nouveau type d’ennemi, équipé d’un casque et d’une armure lourde. Avant de les faire tomber, vous devrez soigneusement détruire leur protection. Une bonne idée sur le papier, qui brille lors d’un moment au sniper - mais qui devient rapidement synonyme de “sac à points de vie”.

En réalité, ce qui marche avec ce nouveau volet, c’est ce que Call of Duty a toujours réussi à offrir. À savoir des sensations de tir impeccables. Comme d’habitude - qu’importe l’arme en main - c’est un plaisir évident, grisant. Sur PS5, les vibrations de la Dual Sense apportent même un léger plus, qui renforce la personnalité de chaque équipement ! Oui, pas grand chose à signaler si vous avez aimé le précédent Modern Warfare. On note simplement un gameplay un peu moins rapide et “vif” que dans l’épisode de 2019, ainsi qu’une IA adverse toujours à perfectionner. Mais rien qui pourra réellement gâcher la fête. Eh oui, la campagne de Call of Duty Modern Warfare 2, c’est du solide !

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Conclusion

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