Dévoilé à la surprise générale, l’année dernière, Dragon Ball The Breakers propose un concept étonnant. Un jeu multi où des survivants doivent échapper à l’un des grands méchants du manga, lui-même piloté par un joueur réel ! De quoi rappeler des productions comme Dead by Daylight et Friday the 13th. Alors, nouvelle adaptation aussi puissante que les guerriers légendaires ou - au contraire - dispensable comme la moustache de Vegeta ? Place à notre petit avis sur le sujet.
Test réalisé sur PS5. The Breakers est dispo sur PC et consoles à 19,99€ (prix store en ligne).
Nouvelle expérience Dragon Ball ?
Si vous êtes fans de la licence Dragon Ball, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a pour tous les goûts côté jeux vidéo. Entre jeu de combat, bien sûr, jeu d’action-aventure open world (qui se rapproche même parfois du MMO) ou expérience mobile, il y a - vraiment - de quoi faire. Alors, pourquoi ne pas rajouter une expérience multijoueur au tableau ? Il n’y a qu’à demander.
Voici venir Dragon Ball The Breakers, dernier projet tiré du manga d’Akira Toriyama, disponible dès à présent sur PC, PS4, One et Switch (compatible pour PS5, Xbox Series). Alors, c’est une sorte Dead by Daylight avec les célèbres héros et vilains de la franchise. D’un côté, on retrouve sept joueurs (les “survivants”) qui doivent coopérer pour activer un vaisseau - en plein centre de la carte - et échapper au grand méchant qui rôde dans les parages. De l’autre, jeu asymétrique oblige, cet ennemi est aussi contrôlé par un joueur. Son travail sera donc d’empêcher les autres d’atteindre leur objectif ou de les éliminer un à un. Dragon Ball The Breakers est ainsi à prendre comme une expérience 100% multi et en ligne, même si vous pouvez parcourir le prologue (un tutoriel scénarisé) en solo. Pour jouer à ce mode, à l’entraînement et au mode principal, il faut être connecté à internet et membre du PS Plus.
Le chat, la souris, concept agréable
Après un petit tour rapide par l’entraînement et le prologue, il est temps de se plonger dans le mode principal de Dragon Ball The Breakers. Comme vous vous en doutez, en fonction de votre rôle (gentil ou méchant), l’expérience ne sera pas du tout la même. On débute avec le côté lumineux de la force. Pour activer le fameux vaisseau, s’échapper puis remporter la partie, les joueurs doivent trouver un maximum de clés de puissance (leur nombre dépend des zones qui n’ont pas encore été détruites, on y reviendra). Il y en a une cachée dans chaque zone de la carte, sachant qu’il y a cinq zones par niveau. Chaque partie commence donc par une “phase de recherche” où il faut fouiller sans relâche les environs, ouvrir des coffres plus ou moins rares, briser des caisses, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments. L’occasion de trouver de l’argent (des “zénis”), des armes, mais aussi des objets parfois vraiment utiles, à l’image du radar qui détecte les fameuses clés de puissance. Mais, prenez garde, le grand méchant de la partie n’est jamais très loin.
Ainsi s’installe un jeu du chat et de la souris franchement agréable, qui se tient en plus dans des zones beaucoup plus verticales que dans les autres jeux du genre. Lors de la phase de recherche, les survivants comme le grand méchant n’ont qu’une vague idée d’où se trouve leur adversaire (les gentils peuvent néanmoins marquer quelque temps le joueur maléfique). Pas de mini-carte pour indiquer la position de qui que ce soit, il faut être observateur ! D’un côté, le “bon camp” est très agile, capable de sauter, escalader, s’accroupir, d’utiliser des objets - tremplin, grappin, planeur, etc. De l’autre, l’antagoniste peut facilement avoir un point de vue depuis les airs ainsi que détruire des bâtiments voire une zone tout entière, pour diminuer le nombre de cachettes. The Breakers se révélera alors bien plus frontal lors de sa deuxième phase, dédiée à l’allumage du vaisseau, qui fait converger l’intérêt des équipes au centre de la carte. C’est souvent là qu’il y a de l’action.
Grenouille plus grosse que le boeuf
Quand même ! Vous n’allez pas croire à un jeu Dragon Ball sans combat dantesque ? Ne vous inquiétez pas, The Breakers introduit cet aspect, même s’il est réduit à son plus simple appareil. Avant toute chose, sachez que les survivants peuvent - pendant un court instant - faire appel au souvenir de guerriers légendaires (Goku, Vegeta, Piccolo, notamment). Ces derniers possèdent un taux de rareté, des pouvoirs différents et s’obtiennent aléatoirement en insérant des zénis ou des tickets dans une machine à sous. On reviendra sur cet aspect plus tard. Pour le moment, gardez à l’esprit que chaque joueur peut s’équiper de trois guerriers à la fois. Pour les activer au cours d’une partie, il faut trouver suffisamment d’énergie de transformation que ce soit dans des coffres, des caisses, ou auprès des civils à sauver. Chaque survivant dispose d’une jauge de transformation à trois niveaux. Plus vous aurez d’énergie, plus ce pouvoir durera longtemps et pourra invoquer le personnage de légende placé en première, seconde, troisième position dans votre inventaire.
Vous l’avez compris, sur Dragon Ball The Breakers, c’est vraiment important de mettre la main sur de l’énergie de transformation. Après tout, vous n’êtes jamais à l'abri de tomber sur le grand méchant et il faut se préparer à défendre le vaisseau, pendant la deuxième phase. L’exploration méthodique des lieux occupe donc une place importante. À terme, vous pourrez même tomber sur les célèbres sept boules de cristal, invoquer le dragon Shenron et exaucer un voeu (gagner en puissance, notamment). Plus vous serez rapide et efficace, plus vous aurez de chance pour mettre en déroute l’antagoniste. Car lui non plus - malgré ses noirs desseins - ne déboule avec toute la puissance du monde sous le coude. Chaque vilain pour l’instant proposé (Cell, Freezer, Boo) arrive d’abord dans sa forme la plus primaire, devant augmenter ses paliers de puissance en achevant les survivants, les éliminant au passage de la partie. Enfin, pour le méchant, notez que chaque étape signifie plus de pouvoirs, mais aussi d’occasions de faire exploser des zones. Être le vilain est une expérience plutôt satisfaisante.
Appel aux armes dans le vide
Ce qui nous amène au principal problème de Dragon Ball The Breakers. Si vous tombez un peu trop rapidement sur le méchant de la partie - et qu’il n’y a personne dans les environs pour vous réanimer - vous n’allez pas faire long feu ! De notre côté, nous avons dû souvent déclarer forfait à cause d’un échec prématuré. Le fait est que, même avec une jolie quantité d’énergie de transformation en stock, des objets pour vous défendre ou les bonnes compétences assignées, vous n’aurez pas beaucoup de chances de survie. C’est un problème, étant donné que la phase de recherche se déroule quasi-systèmatiquement en solitaire, et qu’il n’y a ici pas de système supplémentaire pour encourager la coopération (pas de chat vocal, d’escouade). C’est un peu dommage, car quand tous les survivants s’unissent, on sent que le rapport de force avec l’antagoniste n’est franchement pas si mal pensé.
Avec The Breakers, ne vous attendez pas à un gameplay façon Dragon Ball Fighter Z ! Chaque personnage dispose de techniques spéciales (une pour le héros, deux pour le méchant) et d’un bouton pour attaquer, qui déclenche des boules d’énergie à distance et un combo à mains nues au corps à corps. Pour le reste, tout est une question de timing. Il n’y a pas de garde, de contre. Celui qui touche le plus de fois l’adversaire en premier aura l’ascendant, ce qui vous laisse peu de chance de survie face à l’antagoniste principal, si votre énergie de transformation est basse.
Des défauts qui font parfois mal
L’un dans l’autre, on peut soit se retrouver dans une partie où tout se goupille bien pour achever le tueur, soit où tout s’écroule en un instant. Même les boules de cristal ne permettent pas forcément de renverser la vapeur. Malgré son côté répétitif, pas dérangeant outre mesure, c'est le coeur même de The Breakers qui manque de quelques ajustements. Avec de la chance, tout ceci sera corrigé à l’avenir, le titre reposant sur un système de Saison qui accueillera de nouveaux héros et méchants dans les prochains mois. Tant qu’on parle des choses qui ne vont pas, impossible de faire l'impasse sur la technique, qui accuse un retard flagrant même pour un soft en cel-shading (aliasing, textures, animations, etc). Heureusement que l’univers de la licence est respecté, avec les designs, bruitages et doublages bien connus des fans. Dragon Ball The Breakers a aussi pas mal de progrès à réaliser pour son matchmaking. Il faut parfois entre 3 et 5 minutes pour débuter une partie, sans parler des conditions pour incarner le vilain ! Pour ce rôle, des refus sont nécessaires avant d’être prioritaire.
La liste des problèmes ne s'arrête pas là. Il reste un dernier gros morceau. Oui, dans Dragon Ball The Breakers, il y a des microtransactions. Il est ici possible, contre de l’argent réel, d’acheter des “points PT”. Ils servent à jouer à la loterie pour débloquer des invocations légendaires inédites ou acheter de nouveaux éléments cosmétiques pour votre avatar, par ailleurs entièrement personnalisable. Chose importante à souligner : les personnages aléatoires concernent uniquement le camp des survivants, ce qui n’est pas un mal compte tenu du rapport de force parfois bancal entre les gentils et le tueur (pour ce dernier, il est possible de gagner des points de compétence dont l’impact semble pas mal nuancé). Sachez enfin qu’il est tout à fait possible de prendre part au loto Dragon Ball avec les gains touchés en jouant normalement, sans débourser un centime, comme le fait d'acheter de nouvelles compétences pour ses héros. Entre les techniques actives, passives et tout ce qui concerne les guerriers légendaires, The Breakers laisse une marge de progression et d'évolution appréciable.
Conclusion
Points forts
- Concept répétitif mais agréable
- Passer de survivant au méchant
- Pouvoir se changer en guerrier
- L’univers Dragon Ball respecté
- Tous les éléments à débloquer
- Une base solide pour la suite
Points faibles
- La technique, vraiment en retard
- Matchmaking pas mal capricieux
- La présence de microtransaction
- Un manque d’outils (coopération)
Note de la rédaction
Malgré pas mal de défauts (graphismes, outils de coopération, matchmaking) Dragon Ball The Breakers se révèle comme un titre multi agréable et surtout original pour une série maintes fois adaptée en jeux vidéo. En effet, vous pouvez ici incarner un survivant ou bien le grand méchant, histoire de varier les plaisirs. Évidemment, l’univers de Dragon Ball est respecté à la lettre, avec de nombreuses invocations à débloquer - ce qui fera sans doute le bonheur des fans. Alors bien sûr, la présence de microtransactions fera débat, mais elles ne changent pas vraiment The Breakers en pay-to-win. Une base certes perfectible mais assez solide pour les ajouts de contenu à venir.