Si vous avez tripé sur les riffs énervés de Mick Gordon en jouant à Doom et Doom Eternal, voici un concept qui va encore plus loin. Mélange de jeu de rythme et de fast FPS, Metal : Hellsinger va mettre vos réflexes et vos cervicales à rude épreuve.
Depuis le tout premier Doom en 1994, les gros riffs de guitare ont la cote dans le FPS, surtout si des démons sont impliqués. Le métal est donc bien souvent un style musical de prédilection dans le genre et il n'y a qu’à voir la popularité des OST de Doom (2016) et Doom Eternal pour mieux se rendre compte du phénomène. Le twist de Metal : Hellsinger, c’est la fusion entre l’image et le son, qui vous plonge dans une forme de transe très bruyante et très énervée, mais tout à fait jouissive lorsque l’on tombe dedans. Soyons plus clair : dans Metal : Hellsinger, vous devez dérouiller du démon en rythme avec la bande-son, ni plus ni moins. Le tempo est essentiel et se cale à la fois grâce à un repère visuel à l’écran, mais aussi, évidemment, grâce au rythme imposé par la musique.
Metal Hellsinger : découverte du premier niveau
Du headbang et du headshot
Voici comment se déroule un début de partie typique : durant les premières secondes, seules la batterie et la basse se font entendre. Puis viennent vos premiers tirs sur les ennemis, qui vont faire monter votre jauge de combo. Dès que vous passez un niveau de combo (x2, x4, x8, x16), une piste va se rajouter. Un gros riff de guitare va se mettre en branle, un solo va se faire entendre, jusqu’au niveau de combo le plus élevé qui va vous permettre d’entendre la voix du chanteur ou de la chanteuse. Le défi consiste donc de rester au plus haut niveau de combo durant une partie, en tirant correctement, en rechargeant au bon moment et en évitant de se faire toucher. Et il faut avouer que le concept marche particulièrement bien : une fois bien calé sur le tempo, on prend un plaisir fou à calculer le bon moment pour appuyer sur la détente, à recharger en rythme, à dasher pour éviter les coups, tout en appréciant une bande son qui se construit petit à petit.
Côté prise en main, Metal : Hellinsinger est d’une efficacité redoutable, que ce soit au duo clavier/souris ou à la manette. Double saut, esquive, passage d’une arme à l’autre… tout est très instinctif. Il faut dire que le titre s’inspire là encore du modèle Doom, avec notamment la possibilité d’achever un ennemi suffisamment amoché, meilleure façon de regagner de la vie. Et, histoire de favoriser l’action et la vitesse, les munitions de nos armes démoniaques sont infinies. Pour ainsi dire, vous n’aurez rien à ramasser au sol. Un bon moyen de se concentrer sur les combats.
Un mot sur les armes, qui sont peu nombreuses, mais réussies et très complémentaires. Avant chaque début de partie, vous devez choisir une arme principale et une secondaire, qui complèteront une épée et un “crâne lanceur de petites boules de feu” équipés par défaut. On dispose ainsi d’un shotgun un peu lent, mais avec un bon niveau de dispersion, d’une paire de colts qui permettent de tirer loin et avec précision (notre chouchou), de deux lames “boomerang” qui font d’énormes dégâts ou encore d’une arbalète qui a la capacité de lancer des carreaux explosifs s’ils sont tirés sur le bon tempo. Chaque arme est dotée d’une fonction spéciale, qui peut se déclencher lorsqu’une jauge spécifique est remplie. Cela donne, au final, une belle variété de styles de combat, même si l’on trouve rapidement son duo d’armes préféré, pour s’y tenir jusqu’à la fin de la campagne (pour notre part, c’est le combo shotgun/double colts qui nous a séduit).
Une belle pochette d’album de Metal des années 80
Alors, bien entendu, Metal : Hellsinger ne s’appelle pas comme ça pour rien : avec des artistes tels que Refused, Lamb of God, System of a Down ou encore Trivium au générique, on se doute que l’on aura peu de piano et de violon dans les oreilles. Ici, c’est plutôt la double-pédale et les voix gutturales qui dominent, pour un résultat très réussi, mais que l’on aurait aimé un peu plus varié. Le fait que la plupart des chansons soient basées sur le même tempo binaire, avec plus ou moins la même vitesse, n’encourage pas à la variété des vitesses de tirs. Les morceaux sont cependant de qualité pour qui aime le genre et le tout est en parfaite adéquation avec l’univers dépeint. Il faut aussi préciser que si de nombreux artistes prestigieux sont au casting, ils sont surtout là en “featuring”, la grande majorité de la BO étant composée par Two Feathers, un studio spécialisé dans la musique de jeu vidéo.
Egalement, rien que par son titre, Metal : Hellsinger est un jeu plein de promesses visuelles et l’on imagine très bien le type d’ambiance qu’il souhaite nous proposer. Là encore, si vous aimez Doom, l’imagerie satanique “light” et les décors de fantasy façon Franck Frazetta, vous serez dans votre élément. Techniquement, le titre n’a rien d’extraordinaire, mais fait preuve d’un bel effort artistique, avec de beaux panoramas apocalyptiques et des monstres assez réussis et variés. C’est du Doom mais avec un style plus “comics”, qui permet une très bonne lisibilité de l’action. Les ennemis sont bien identifiables, même de loin, et les repères visuels nombreux.
En revanche, on peut reprocher à Metal : Hellsinger une certaine paresse dans le level-design, sensiblement identique d’un niveau à l’autre : des “couloirs”, une grande arène où l’on affronte des vagues d’ennemis, puis à nouveau un couloir et enfin un boss. Sur ce dernier point, là encore, on aurait aimé un peu plus de variété, puisque l’on affronte tout le temps le même ennemi avec quelques variantes. Il y a que dans le dernier niveau où l’affrontement final est sensiblement différent (et très réussi).
Un jeu de scoring avant tout, au contenu un peu chiche
Plus généralement, on aurait apprécié que le titre soit plus généreux. Avec seulement 8 niveaux, la campagne se boucle une première fois en 5 heures à peine en “normal”. Mais heureusement, plusieurs niveaux de difficulté permettent de challenger les plus persévérants et un système de défis très malin prolonge l’expérience. Ces derniers vous demandent de réaliser divers objectifs, mais avec différents malus/bonus : par exemple tuer 50 démons dans un temps limité, mais sans possibilité de regagner de la vie. La réussite de ces challenges est importante, car elle permet de débloquer des bonus pour la campagne, que l’on pourra équiper avant de lancer un niveau.
Si l’on fait vite le tour, à première vue, du contenu de Metal : Hellisinger, il faut tout de même préciser que c’est un pur jeu de “scoring” proche de l’arcade et qui propose un défi très motivant dans les niveaux de difficulté les plus élevés. C’est sans doute là que les plus téméraires iront trouver leur plaisir et l’envie d’y passer 20 ou 30 heures. Mais si la compétition avec les heabangers du monde entier n’est pas votre tasse de thé et que vous n’êtes pas du genre completiste, le contenu va tout de même vous paraître un peu maigre. Reste tout de même cette boucle de gameplay très réussie et immédiatement accrocheuse, ainsi que cette cohérence impeccable entre l’image et le son. On aimerait juste un peu de rab.
Conclusion
Points forts
- Le mélange FPS/Jeu de rythme, qui fonctionne parfaitement
- Une prise en main efficace, quel que soit le contrôleur
- Bande-son de qualité, avec de beaux noms au générique
- Des armes qui ont la pêche
- Les défis, qui ajoutent du challenge et des bonus
- Une bonne ambiance "Metal Fantasy"
Points faibles
- Campagne très courte
- Peu d'armes disponibles
- Level design répétitif
- ll faut aimer les jeux de scoring
Note de la rédaction
Dans sa façon de transformer le fast FPS en un jeu de rythme enragé, grâce au soutien d’une bande-son impeccable, Metal : Hellsinger nous a procuré quelques heures de pure adrénaline. La boucle de gameplay est maitrisée, la prise en main instinctive et les multiples niveaux de difficulté permettent de se créer une expérience à la carte. Il n’en reste pas moins que le contenu est un peu trop léger, puisque l’on va boucler la campagne principale en 5 à 6 heures en fonction du challenge souhaité. Les défis permettent cependant de prolonger la durée de vie, mais c’est surtout l’intérêt pour le scoring et l’envie de monter dans le classement mondial qui va vous permettre, ou non, de jouer à Metal : Hellsinger plus de 10 heures. En l’état, c’est tout de même une expérience à tenter si vous aimez les “Doom Like” et les gros riffs de guitare. À noter que le jeu sera disponible dès sa sortie dans le Gamepass, sur Xbox et PC.