• Test réalisé sur PS5 | Steelrising est également disponible le 8 septembre sur PC et Xbox Series.

Dans le monde du jeu vidéo, il y a des studios qui ont fait d’une licence ou d’un genre leur spécialité et d’autres qui aiment varier les plaisirs ! C’est par exemple le cas du studio Spiders qui, malgré un amour pour les RPG ouverts, nous embarque aujourd’hui avec Steelrising. Un jeu de rôle oui mais surtout d’action qui s'inscrit dans le genre populaire du Souls-like (comprenez qui s’inspire de Dark Souls, Elden Ring). Un important changement de cap qui semble bien négocié. Comme évoqué plus haut, Révolution Française et armée d’automates se rencontrent ici alors que Louis XVI souhaite réprimer l’effort populaire. De votre côté, vous incarnez "Aegis", un gentil robot envoyé par la Reine Marie-Antoinette dans l’espoir de résoudre la situation. Une quête qui vous guidera vers des pontes de l’Histoire de France ainsi que des machines pas franchement fréquentables.

Capitale des tourterobots, des niveaux et visuels solides

Car oui, Steelrising est un “Souls-like” et applique donc le cahier des charges propre au genre. En marge d’un gameplay exigeant (que nous aborderons dans un second temps) l’aventure prend la forme d’une succession de huit zones à l’ampleur tout à fait acceptable, avec son lot de robots-tueurs, de chemins labyrinthiques, de raccourcis à déverrouiller et d’objets à ramasser. Il y a même une petite dimension metroidvania dans la mesure où l’obtention de pouvoirs, plus tard dans la progression, ouvre des chemins dans des niveaux déjà visités. Doucement mais sûrement, vous traverserez ainsi Paris, ses environs, de Montmartre au Jardin du Luxembourg, ayant le choix de la destination depuis une carte de la capitale. Steelrising offre également des quêtes annexes et des zones secondaires à explorer. Un bon point, pour une durée de vie qui navigue entre 16h et 20h de jeu. Dans chaque zone, vous débloquerez petit à petit des points de contrôle pour réapparaître après un échec, comme le veut le genre. Des havres de paix où il sera possible d'améliorer les armes et caractéristiques d'Aegis (Santé, Force, etc) et dépenser des “mânes” pour acheter des ressources.

Tant qu’on visite la capitale de l’amour, nous devons dire une chose. En marge d’une technique clairement perfectible, l’action-RPG selon Spiders propose de nombreux beaux environnements grâce à une direction artistique réellement solide. Paris s’illustre ici d’une manière fascinante et torturée. Le cocktail entre les monuments historiques et les différentes atmosphères fonctionne vraiment bien. En revanche, oui, on sent que Steelrising aurait pu délivrer davantage sur ce point et c’est un peu dommage. Les textures et modèles 3D ne sont pas de la première fraîcheur et il y a pas mal de soucis d’animation, de collision et de caméra (sans que cela ne nuise au gameplay). Mais le fait est que ces défauts, on les oublie vite. On se laisse porter par l'atmosphère, le gameplay.

Besoin d'huile de coude ? Un gameplay plutôt ingénieux

Que serait un bon Souls-like sans un gameplay digne de ce nom ? Sur ce point, Steelrising met en place pas mal de choses qui valent le détour. Bien sûr - comme dans tout jeu du genre - vous attaquez ici avec l’équivalent de R1 | R2 (pour frappe légère | lourde). Chaque coup consomme de l’endurance et lorsque cette ressource tombe à zéro, vous ne pouvez plus asséner de coups et esquiver. Mais dans Steelrising, quand vous êtes dans cette situation, Aegis ne reste pas bras ballants, elle surchauffe ! Si bien que pour retrouver de l’endurance, vous pouvez soit attendre, soit vous injecter une dose de refroidissant, infligeant par la même occasion quelques dégâts en plus d’augmenter vos chances d’être figé sur place par la glace. Un choix qui pourra s’avérer assez important en fonction de votre santé, de vos ressources, de l’adversaire que vous avez en face.

De jolies idées du genre, Steelrising en a d’autres. Chaque arme, en plus d’être plutôt originale (masse explosive, éventail qui s’ouvre en lance) offre un coup puissant chargé et une capacité spéciale pouvant être offensive ou défensive (pas possible d’avoir un bouclier en permanence). Cerise sur le gâteau, vous pouvez ici porter deux sets d’arme en même temps et passer de l’un à l’autre en un clin d'œil, avec un simple bouton. Pratique pour avoir un duo complémentaire en toutes circonstances, comme une lame d’un côté et de l’autre une arme à feu. Spiders propose également des coups secondaires qui infligent des dégâts élémentaires - Feu, Glace, Électricité - ainsi que des variantes quand Aegis est dans les airs, après un saut. Entre toutes les armes, les possibilités offensives, les choix stratégiques, les combats de Steelrising s’avèrent complets et solides. Notons que le choix de classe en début de partie influence seulement vos statistiques de base et qu’il est tout à fait possible de faire votre sauce pendant l’aventure. Bref, vous faites comme vous voulez !

Tôle froissée, design scolaire avec quelques défauts

Il y a quelque chose d’agréable avec Steelrising. On sent que l’équipe Spiders maîtrise le cahier des charges du Souls-like sans oublier d’apporter sa propre touche. Dans l’ensemble, les zones sont toutes agréables à parcourir (avec en plus pas mal de verticalité grâce au saut et grappin) et sont régulièrement renouvelées par les phases d’action et les objets cachés. Oui, on n’est pas dans la même catégorie que les récents jeux de FromSoftware, mais peu importe. C'est du classique qui fonctionne bien, en somme. Finalement, on regrette seulement un level design qui s’appuie trop sur des portes verrouillées, des gestes ennemis parfois pas assez lisibles, un bestiaire trop restreint. À notre goût, on n’aurait pas dit non à une louche de challenge en plus. En nettoyant soigneusement les zones et en améliorant notre personnage, nous avons terminé par ne faire qu’une bouchée des “Titans”, les principaux boss de l’aventure. Il faut dire que le coup spécial offensif de chaque arme peut être utilisé à volonté - tant que vous portez des munitions - et que vous pouvez aussi porter beaucoup d’objets de soin. Il y a clairement de l’équilibrage à revoir. Malgré tout, une erreur peut toujours être fatale et cela n’a pas entaché notre plaisir dans les rues de Paris. Au global, nous n’avons pas vu nos quinze heures de jeu passer. Mine de rien, cela veut tout dire.

La grande Histoire de France, une narration bienvenue

Encore, nous n’avons pas abordé le scénario, agréable trait d’union qui relie gameplay, niveaux et ambiance. Dans Steelrising, vous ferez donc la rencontre de grands noms de l’Histoire du pays (comme Lafayette ou Robespierre) qui vous aideront à percer le secret des automates ! Sans performer outre mesure, l’ensemble fait preuve d’un effort notable d’écriture et de mise en scène, avec des souvenirs qui vous en apprendront au fur et à mesure sur le destin des personnages. Rien de flamboyant mais juste ce qu’il faut pour donner de l’élan à l’aventure. L’un dans l’autre, le titre de Spiders met sur la table tout ce qu’il faut pour séduire les fans de Souls-like. Allez hop, on conclut.

Conclusion