Vous êtes Kara Hassan, nouvelle coqueluche d’un sport érigé en véritable institution : le Rollerdrome, compétition lors de laquelle les figures ont autant d’importance que les tirs de pistolets bien cadrés dans la tête des concurrents. Nous sommes en 2030 et la société, pilotée par une entité aux intentions inquiétantes, est galvanisée par les spectacles morbides. Cette intéressante toile de fond restera habilement discrète , ici, c’est le sport qui compte. Et chaque fois que vous gravissez les échelons du championnat en lorgnant la finale, c’est toujours la même rengaine : à chaque départ, vos patins crissent sur le parquet tandis que vous prenez votre élan ; puis c’est le début d’une performance mortelle sous le rythme d’une synthwave ambiance 80s franchement vibrante. L’esthétique est tout aussi folle avec ses décors à la Mœbius, récemment popularisés par le jeu Sable. Les animations, elles, sont parfois rigides, arrachant un peu de charme aux figures de Kara. Mais l’énergie globale reste éclatante.

Max Payne et Tony Hawk

La pêche de Jet Set Radio, la technique de Tony Hawk’s Pro Skater, les ralentis de Max Payne et l’esthétique de Sable : le mélange proposé dans Rollerdrome est détonant, il peut même poser quelques inquiétudes avant que l’on ne se plonge dans l’expérience. Pourtant chaque ingrédient cité y est vital et constitue une formule qui fonctionne brillamment pour un gameplay bien équilibré : Si la mort est la figure de proue des matchs de Rollerdrome, les tricks n’en sont pas moins essentiels et les grinds se succèdent, rendant la balade fort plaisante. Leur prise en main est à ce propos très rapide et agréable, chaque mouvement profitant de son tutoriel dédié. Enfin les prises d'élan bien placées vous permettent quelques envolées tout aussi délicieuses.

La réussite des figure vous sert surtout à grappiller de nouvelles munitions pour votre palette d’armes qui s’étoffe au gré des niveaux, assez pour offrir un bon sentiment de progression. Duo de pistolet, fusil à pompe, lance-grenade, laser... leurs besoins comme leur finalité sont différents et l’ensemble détient une complémentarité exemplaire face à des archétypes d’ennemis plutôt variés. Votre danse mortelle est assistée par des ralentis que vous aurez tôt fait de multiplier, et lors desquels vous pouvez parfaire des tirs perforants. Leur succession procure une bien belle satisfaction et la compétition devient progressivement un élégant jeu d’esquive où les points de vie se récoltent sur les dépouilles de vos adversaires. Pensez l'expérience plus comme une course au scoring et aux défis accomplis plutôt qu’à un concours de jolies figures et vous passerez un excellent moment.

Champion du Rollerdrome

Au fil de votre progression dans la grande compétition de Rollerdrome, c’est un chemin toujours plus ardu qui se dessine et qui esquisse une difficulté franchement bien dosée. Il ne s'agira pas que d'abattre tous vos adversaires, il faudra également accomplir un certain nombre de défis pour qu’une nouvelle étape vous ouvre ses portes. Ainsi selon votre aisance avec le genre, la durée de vie pourra varier entre six à une dizaine d’heures facilement. D’autant qu’une fois la campagne principale achevée, un mode particulièrement robuste s’offre encore aux plus téméraires. Et jusqu’à la grande victoire qui vous ferait hériter du titre du plus valeureux champion de la ligue Rollerdrome, l’expérience vous happe dans son flow merveilleux. Il y a tout de même les décors qui ne parviennent pas suffisamment à dépayser la rétine. Les paysages restent semblables au gré des étapes alors même que nous espérons être surpris, les boss manquent aussi peut-être de se diversifier et les matchs conservent globalement toujours la même saveur, tout de même fort agréable.

Conclusion