Après un léger retard de deux semaines, Final Fantasy XIV Endwalker, quatrième extension du MMORPG phare de Square Enix, est enfin disponible suite à un long week-end d'accès anticipé. Un contenu particulièrement attendu par les joueurs puisque ce dernier doit apporter une conclusion au premier arc narratif du jeu débuté en 2010. Ainsi, compte tenu des enjeux et de la pression qui reposent sur ses épaules, Endwalker parvient-il à offrir un final en apothéose à la hauteur de ses promesses ?
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Quel parcours que celui de Final Fantasy XIV. Après un lancement chaotique en 2010, le second MMORPG dans l'univers de Final Fantasy a eu droit à une refonte totale en 2013 pour connaître le succès qu'on lui connaît aujourd'hui. Résultat : après une année 2020 qui a vu une arrivée massive de joueurs, le titre affiche désormais le chiffre de 25 millions de comptes créés, à ne pas confondre avec celui des comptes actifs qui paient un abonnement mensuel. Fort de cet engouement, Endwalker était donc attendu au tournant, et pour cause, l'extension marque la fin du premier arc narratif de FFXIV qui voit l'opposition entre Hydaelyn, la lumière, et Zordiarche, les ténèbres, soit une histoire débutée il y a onze ans avec la version 1.0 du jeu. Après avoir bouclé l'aventure, le moins que l'on puisse dire c'est que Naoki Yoshida et ses équipes sont parvenus à relever le défi.
Une Épopée à la hauteur de l'attente
L'Épopée d'Endwalker débute là où les patchs de Shadowbringers s'étaient arrêtés. On retrouve donc les Héritiers de la Septième Aube de retour dans le monde primitif après leurs aventures dans le premier reflet. Malheureusement, dès leur réveil, ils découvrent que des bâtiments appelés Tour de l'Apocalypse sont apparus aux grands coins du monde et sont à l'origine d'étranges phénomènes. Dans la foulée, ils apprennent rapidement que se cachent derrière ces événements des visages bien connus et de nouveaux ennemis qui n'augurent rien de bon pour l'avenir de la planète. Ainsi, nos premiers pas dans l'Épopée consistent à accompagner les Héritiers dans leur voyage vers Sharlayan, haut-lieu du savoir en Eorzéa, pour comprendre pourquoi la cité-état refuse de lutter contre l'Apocalypse aux côtés des autres grandes nations du globe.
Si chaque extension propose un univers qui lui est propre, il faut reconnaître qu'Endwalker s'inscrit dans la droite lignée de Shadowbringers en reposant une bonne partie de son intrigue sur les révélations de ce dernier. Pour autant, l'extension n'en oublie pas de développer ses propres spécificités avec notamment la menace de l'Apocalypse qui fait planer une ambiance de fin du monde et d'urgence tout au long de l'aventure. Cela donne lieu à des moments vraiment émouvants, autant avec les personnages principaux que l'on apprend à connaître encore mieux à travers des scènes touchantes qu'avec ceux qui jouent un rôle mineur qui ont tout de même droit à leur quart d'heure de gloire. L'extension revêt aussi un aspect fin de cycle par la nostalgie qui se dégage de certains passages où l'on revoit des visages bien connus qui nous ont accompagnés lors des précédentes extensions. De quoi se remémorer de nombreux souvenirs et constater tout le chemin parcouru depuis les débuts de A Realm Reborn.
Sans trop en dévoiler pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, l'histoire de cette quatrième extension met tout de même quelque temps à se mettre en place avant de véritablement décoller. On a d'abord droit à la présentation des nouvelles zones avant d'atteindre un certain cap à partir duquel les révélations et rebondissements vont s'enchaîner. Et comme prévu, Endwalker apporte de nombreuses réponses aux questions laissées en suspens lors des précédentes extensions avec des explications denses mais suffisamment bien détaillées pour que personne ne décroche. Mais là où le titre brille particulièrement, c'est lorsqu'il parvient à nous faire vivre des moments forts et épiques grâce à ses donjons et surtout défis qui sont clairement à la hauteur des attentes des joueurs. Le travail de Masayoshi Soken n'est pas étranger à ça puisque ses compositions musicales réussissent une fois de plus à renforcer l'intensité de ces séquences.
Final Fantasy XIV : Endwalker dévoile son trailer de lancement
La réussite du scénario ne s'arrête pas là, puisqu'il comprend aussi de nombreux retournements imprévisibles qui ravivent en permanence l'intérêt du joueur à en savoir plus. D'ailleurs, on est agréablement surpris de voir le nombre de cinématiques doublées que comporte l'Épopée. En plus d'une mise en scène toujours aussi efficace grâce à un découpage intelligent des plans, on profite une fois de plus la qualité du doublage français, que ce soit celui des personnages que l'on côtoie depuis des années ou celui des nouveaux arrivants. Malgré toutes ses qualités, l'extension souffre de légers problèmes de rythme, avec quelques passages entre deux moments cruciaux qui traînent un peu en longueur. Mais rassurez-vous, pas de quoi entacher la puissance de cette conclusion.
Concernant le déroulé concret de l'Épopée, on reste sur du classique puisqu'il est toujours question d'aller de quête en quête, avec parfois des donjons et défis à compléter avec d'autres joueurs pour progresser. Mais Endwalker apporte aussi quelques nouveaux types de quêtes qui viennent apporter un peu de variété aux péripéties. Ainsi, on a droit à des missions d'accompagnement qui permettent de discuter en cours de route avec nos compagnons, ou des missions de filature qui proposent des phases d'infiltration simplifiées. Des quêtes qui ne sont pas révolutionnaires donc, mais qui apportent un peu de changement. À côté, on retrouve toujours ces séquences où l'on incarne les Héritiers de la Septième Aube qui permettent de s'essayer au gameplay d'un job de façon simplifiée ainsi que des instances solo qui donnent lieu à des combats épiques.
Une direction artistique qui transcende une technique datée
Au-delà de son histoire réussie, Endwalker propose aussi de nouvelles zones au charme unique grâce à une direction artistique plus inspirée que jamais. Pour ce qui est des villes, nous sommes d'abord amenés à découvrir Sharlayan et son architecture inspirée de la Grèce antique qui sert de capitale à l'extension. Avec ses diverses zones boisées, la cité est particulièrement agréable à parcourir. Mais sous son sol se cache le Labyrinthos, un gigantesque entrepôt qui dispose de son propre écosystème et d'un ciel artificiel pour accueillir toute la faune et la flore que les Sharlayanais veulent étudier.
Dans le nord du globe, la région Thavnair reprend des éléments de la culture indienne pour donner naissance à des bâtiments et des roches colorés dont se dégage une aura chaleureuse. C'est aussi là que se situe la seconde ville du jeu, Radz-at-Han, qui accueille les vendeurs utiles pour le contenu et l'équipement endgame. Difficile de croire que se trouve sur le même continent l'Empire de Garlemald et son climat glacial. Suite aux événements décrits dans les patchs de Shadowbringers, la capitale impériale est désormais en ruine et n'accueille que des monstres et des machines qui traînent entre ses débris, ce qui la rend d'autant moins accueillante.
Pour ne pas gâcher votre découverte, nous n'allons pas décrire toutes les zones du jeu, mais vous l'aurez compris, chacune d'entre elles possède un charme unique grâce à des identités visuelles toutes plus différentes les unes des autres. Fort heureusement, ce constat s'applique autant aux donjons de l'Épopée qui réservent quelques bonnes surprises. Pour vous donner un exemple, les environnements du premier donjon, la Tour de Zott, l'une des nombreuses références à Final Fantasy IV présentes dans le jeu, sont clairement inspirés par les travaux de l'artiste suisse Hans Ruedi Giger à qui l'on doit notamment le design de l'Alien. Grâce à ce soin apporté à la direction artistique, on oublie facilement le moteur daté du jeu qui affiche parfois des textures pixelisées ou des animations un peu trop rigides. D'un autre côté, il faut bien se rappeler qu'on a à faire à un MMORPG qui doit gérer un nombre impressionnant de ressources simultanément et dont le but est de tourner sur un maximum de configurations, ce qui explique ces quelques concessions techniques.
Des ajustements et de nouveaux jobs bienvenus
Côté gameplay, Endwalker est aussi une extension marquée par de nombreux petits changements plutôt que par de véritables grandes nouveautés. Si le niveau maximum se voit augmenté, en passant de 80 à 90, toutes les autres statistiques ont elles été diminuées dans l'optique de faire un rééquilibrage complet des valeurs du jeu. Rassurez-vous, toutes ces valeurs restent proportionnellement les mêmes qu'auparavant, que ce soit les vôtres ou celles des monstres. La seule conséquence visible de cette décision est que les sommes affichées à l'écran comportent désormais moins de chiffres qu'avant. Toujours au rang des nouveautés, on notera quelques autres subtilités comme le fait qu'il n'est plus possible d'équiper des ceintures ou bien qu'après de nombreuses requêtes de la part des joueurs, il est enfin possible de jouer un Viera mâle. En ce qui concerne les donjons, seuls les boss donnent désormais de l'expérience une fois vaincus tandis que le système d'adjuration qui permet de faire les donjons avec des personnages contrôlés par l'intelligence artificielle a été amélioré pour le plus grand bonheur des joueurs solitaires.
Mais la plus grande nouveauté de gameplay d'Endwalker, c'est bien sûr l'introduction de deux nouveaux jobs, le Faucheur et le Sage. Le premier est un DPS qui se bat à l'aide d'une faux et peut invoquer un spectre du nom d'Avatar pour infliger de gros dégâts à ses ennemis. Rapidement, ce dernier gagne une seconde jauge qui lui donne accès à de nouvelles compétences dévastatrices si elles sont enchaînées dans le bon ordre. Grâce à ses attaques tournoyantes accompagnées d'effets visuels, le Faucheur n'en est que plus satisfaisant à jouer.
Présentation du Faucheur
À l'opposé, on retrouve le Sage qui est un Healer barrière, c'est-à-dire qu'il se concentre sur la protection de ses compagnons grâce à des boucliers magiques plutôt que sur le soin pur comme le Mage Blanc. À l'aide de noulithes, ses petits satellites qui l'accompagnent, il possède aussi une compétence qui permet de soigner un de ses alliés en attaquant un ennemi. Avec son approche qui demande beaucoup d'anticipation, le Sage n'est pas un job évident à prendre en main. Et si la remarque s'applique aussi au Faucheur, cette complexité de prise en main au premier abord est loin d'être gênante puisqu'elle n'empêche en aucun cas ces deux jobs d'être agréables à jouer une fois maîtrisés grâce à la diversité d'approche qu'ils apportent.
Pour les autres jobs déjà présents, avec le passage du niveau maximum à 90, la plupart ont droit à de nouvelles compétences dans la droite lignée de Shadowbringers, à l'exception de deux DPS qui ont fait l'objet de remaniements en profondeur. C'est d'abord le cas du Moine qui a droit à un nouveau chakra qui lui permet d'exécuter des attaques spéciales, dont une nouvelle mécanique appelée Masterful Blitz. Pour ce qui est de l'Invocateur, ce dernier est devenu plus simple à appréhender et se concentre plus sur ses invocations (qui ressemblent enfin aux Primordiaux de l'Épopée) plutôt que sur des sorts qui infligent des dégâts sur la durée à intervalles réguliers. Reste désormais à voir comment les joueurs historiques de ces jobs vont accueillir ces changements.
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Conclusion
Points forts
- Une conclusion épique à la hauteur de ses promesses
- Des donjons et surtout des défis particulièrement réussis
- De nouvelles zones magnifiques grâce à une superbe direction artistique
- Le Faucheur et le Sage, deux nouveaux jobs efficaces
- Les compositions magistrales de Masayoshi Soken
Points faibles
- Quelques longueurs dans l'Épopée entre deux moments marquants
- Surtout du nouveau contenu plus que de véritables nouveautés
- Un moteur de jeu qui accuse le nombre des années
Note de la rédaction
Avec Endwalker, Final Fantasy XIV prouve définitivement qu'il mérite sa place au panthéon des meilleurs épisodes de la saga. C'est simple, cette nouvelle extension réussit avec brio à conclure l'arc narratif d'Hydaelyn et Zordiarche grâce à des moments forts sublimés par des donjons et défis épiques. Malgré un rythme qui connaît quelques longueurs, l'aventure apporte de nombreuses réponses satisfaisantes et profite d'environnements visuellement réussis ainsi que d'une bande-son de haute volée qui permettent de faire oublier la technique datée inhérente à ce genre de jeu. Une extension qui ne comporte pas de nouveautés majeures donc, mais plutôt des ajouts comme de nouveaux jobs et de nombreux ajustements plus que bienvenus. Désormais, on a qu'une hâte : découvrir ce que Naoki Yoshida et ses équipes préparent pour les prochains patchs et l'avenir de Final Fantasy XIV.