La Horde débarque sur Switch ! Après avoir envahi les autres supports, les zombies de World War Z s’immiscent sur la petite dernière de Nintendo et ils sont plus voraces que jamais ! Inspirée du film de Paramount Pictures, le jeu conserve sa fougue initiale, mais s’impose quelques concessions. Suffisant pour sauver la Planète bleue une énième fois ?
Paru en septembre 2006, World War Z est un roman d’horreur post-apocalyptique relatant le destin d’individus tentant de survivre dans un monde frappé par une terrible pandémie. Face à ce virus transformant les humains en zombies, la planète est au bord de l’extinction et le récit met en lumière les parcours disparates d’hommes et de femmes prêts à tout pour ne pas devenir l’une de ces créatures décharnées. Fort de ce succès, l’auteur, Max Brooks, qui est aussi scénariste et acteur, a signé un partenariat avec la Paramount pour une adaptation cinématographique éponyme. À l’inverse du bouquin, le long-métrage – qui a fait forte impression lors de sa sortie en 2013 – se focalise sur le personnage de Gerry Lane (campé par Brad Pitt). C’est toute cette licence (même si l’auteur se détache du film qu’il juge indigne de son travail d’écrivain) qui a été portée en jeu vidéo. Et pour la première fois, la Nintendo Switch accueille la franchise et vient compléter une ludothèque qui souffre de l'absence de ce type d'expériences.
OBJECTIF SURVIE
Pendant un temps, l’industrie du jeu vidéo a succombé à la folie des zombies. Chaque annonce, ou presque, mettait en scène ces entités assoiffées de sang et il fallait vraiment trier pour découvrir des expériences différentes. Heureusement, la tendance s’est essoufflée et c’est donc avec un tout autre regard que l’on accueille cette version Nintendo Switch. Si World War Z n’a pas à se farcir une concurrence acharnée, il n’en demeure pas moins un shoot coopératif dans la veine des Left 4 Dead ou, plus récemment, Back 4 Blood. Ainsi, même s’il propose du solo et multijoueur, en ligne comme hors-ligne, l’œuvre de Saber Interactive ne verse pas l’originalité. Dans différents coins du monde (États-Unis, Russie, Japon, Israël…), une escouade part à l’assaut de vagues déferlantes dans le simple but de survivre et de suivre divers objectifs. Protection d’un bus, défense d’une position, livraison de matériel… il faut avoir l’œil vif et la gâchette facile ! Pour résister, le joueur dispose d’un gros arsenal (fusils, pistolets, grenades, lance-roquettes…) et de gadgets visant à ralentir les infectés. Cela va de la tourelle défensive à la grille haute-tension en passant par des barbelés. Pour stopper les hordes de zombies, tous les moyens sont bons et il est plus que jamais utile d’exploiter l’environnement. Un lustre de plusieurs kilos qui tombent sur la tronche de ces putréfiés, ça fait du dégât !
LA HORDE
Ce qui fait la force de World War Z, ce sont évidemment ses hordes et la tension qu’elles occasionnent. Tout comme dans le film éponyme (lors du passage à Jérusalem) ou dans un jeu comme Days Gone, les zombies arrivent par centaines et il est impossible d’y résister si les joueurs ne sont pas préparés. Les créatures grimpent littéralement au mur, formant de véritables montagnes de monstres prêts à tout pour dévorer le moindre quidam qu’ils croisent. Même si le titre de Saber propose de faire équipe avec des avatars pilotés par l’intelligence artificielle (très moyenne), il est plus que recommandé d’opter pour le mode en ligne pour avoir une escouade plus réactive et à même d’encaisser des vagues composées de différents types de zombies. Outre les infectés classiques, certains émettent un gaz toxique, d’autres foncent sur la cible avec une grande force et il y en a qui se planquent pour vous surprendre. Que ce soit en mode coopératif (Campagne) ou compétitif (Multijoueur à 4 contre 4 à télécharger gratuitement), World War Z fait totalement ce qu’on attend de lui, entre séquences spectaculaires, coordination entre joueurs et moments d’intense adrénaline. L’ensemble a beau être classique avec son système de personnalisation, que ce soit pour les personnages ou les armes, mais les lieux traversés et la configuration des zones traversées font qu’on est toujours en éveil. Entre la variété des décors (ruelles japonaises, mégalopole américaine, bateau de croisière…) et la qualité du level design, World War Z a de sérieux atouts. La question est de savoir si la version Switch est suffisamment solide.
PETITE MAIS COSTAUD
Ce n’est pas une surprise, la version Nintendo Switch s’impose des concessions par rapport aux autres plate-formes. Les textures sont moins fines, l’animation ne dépasse jamais les 30 images par seconde (parfois moins) et la résolution est bloquée en 720p – que ce soit en mode docké ou portable. Pour autant, en dépit de quelques ralentissements, la petite dernière de Big-N encaisse plutôt bien les hordes de zombies et l’étendue des environnements. Même si le level design reste assez cloisonné, il y a des décors qui passent vraiment bien (surtout en mode nomade où les textures apparaissent plus fines). Du côté des commandes, elles sont réactives et permettent de se défendre, même dans le cadre d’encerclements. War Z vient combler un genre qui est peu présent sur Nintendo Switch et il a le mérite d’être sacrément solide et digne des autres versions. Pour en profiter pleinement, privilégiez le mode nomade.
Conclusion
Points forts
- Une adaptation efficace sur Switch
- Des commandes intinctives et réactives
- La variété des environnements et leur configuration
- Le rendu visuel des hordes de zombies
- L'adrénaline lors des phases de hordes
- Un multi solide
- Une ambiance qui en impose
Points faibles
- Quelques zones un peu trop cloisonnées
- Les ajouts de l'édition Aftermath absents
- Une IA franchement moyenne
- Quelques ralentissements lors des hordes
- Le scénario en retrait
Note de la rédaction
Les développeurs de Saber Interactive avait impressionné le petit monde du jeu vidéo avec le portage de The Witcher 3 : Wild Hunt et ils récidivent avec World War Z. Visuellement plus net que les aventures de Geralt de Riv, le jeu de zombies parvient à retranscrire, avec quelques concessions, l’expérience de l’original. Complet, défoulant et sacrément efficace, que ce soit sur un téléviseur ou en mode portable, le titre prend tout son sens en multijoueur. Il est regrettable de ne pas profiter des ajouts de l’édition « Aftermath », mais voilà un FPS compétitif qui devrait rallier une belle communauté. Les zombies n’ont qu’à bien se tenir !