Lors du dernier E3, Square Enix a annoncé que les six premiers épisodes de Final Fantasy allaient ressortir en 2021 dans des éditions proches des versions originales, mais avec des graphismes remis au goût du jour sur PC, iOS et Android. Cinq mois plus tard, c'est donc au tour du cinquième opus, Final Fantasy V, d'avoir droit au traitement Pixel Remaster. Pour un résultat convaincant ?
Final Fantasy V (FFV) est un épisode assez particulier dans la saga phare de Square Enix. Sorti en 1992 et coincé entre deux opus majeurs, Final Fantasy IV et Final Fantasy VI, il s'agit d'un des jeux les moins réédités de la saga avec "uniquement" six versions au fil des ans, comme Final Fantasy III d'ailleurs. Si cela peut paraître beaucoup, c'est assez peu en réalité comparé aux autres épisodes de la période NES-Super NES. Pour toutes ces raisons, le jeu a toujours été assez difficile d'accès en France. On peut citer par exemple la Final Fantasy Anthology sur PS1 dans laquelle il était en anglais ou encore Final Fantasy V Advance, première traduction du titre en français mais qui a été tiré à assez peu d'exemplaires compte tenu de la popularité de la saga. Finalement, il fallait se tourner vers la version mobile du titre sortie en 2013 pour profiter facilement du jeu en français. Malheureusement, la direction artistique assez particulière de ces portages sur iOS et Android avait de quoi en rebuter plus d'un. Pour toutes ces raisons, FFV a souvent été l'un des épisodes les moins mis en avant de la saga, du moins, jusqu'à aujourd'hui.
Le grand oublié de la trilogie SNES ?
Dans Final Fantasy V, on suit les aventures de Bartz, un jeune homme qui parcourt le monde avec son chocobo Boco. Un jour, il croise la route de Lenna, la princesse du royaume de Tycoon, et de Galuf, un vieil homme amnésique que nos deux héros ont trouvé aux pieds d'une météorite. Alors que Lenna est à la recherche de son père le roi parti au temple du vent, ils vont croiser la route de Faris, une capitaine de bateau pirate qui va les amener à destination. Bien évidemment, nos héros vont se révéler être des Guerriers de la Lumière et vont parcourir le monde ensemble pour protéger les Cristaux et faire face à un danger qui menace leur planète.
Face aux passages tragiques de FFIV et FFVI, l'aventure plus légère de FFV a forcément de quoi dénoter. Malgré tout, l'expérience conserve un certain charme grâce à son humour qui reste très ancré dans les années 90. Ce côté drôle passe notamment par les animations des sprites des personnages qui sont plus expressifs que jamais, surtout comparé aux épisodes précédents. Et même si l'aventure comporte moins de moments épiques que d'autres épisodes, il en existe tout de même un certain nombre, à l'image de la bataille sur le Grand Pont et sa musique culte qui l'accompagne.
Mais bien plus que dans son histoire, la plus grande force du titre réside surtout dans ses mécaniques qui renouent avec les racines de la franchise. Si on a toujours à faire à un système de combat au tour par tour semi-actif grâce à la jauge d'ATB, FFV propose un système de job qui permet de changer les classes des membres de son équipe à la volée. Pour encore plus de flexibilité, un personnage peut même utiliser les compétences d'une classe qu'il a précédemment expérimentée avec un job différent. Pour donner un exemple concret, le titre dit lui-même qu'il est possible de faire un paladin ou un mage noir capable de magie blanche. Cependant, les jobs n'évoluent pas avec des points d'expérience comme les niveaux de vos personnages mais avec des PC (points de compétences) qui permettent d'avoir accès à des capacités de plus en plus puissantes. Ainsi, c'est dans le nombre impressionnant de combinaisons qu'il est possible de faire que réside la richesse du système du jeu.
Le soin des éditions Pixel Remaster
Au niveau des principales nouveautés apportées de cette édition, la partie visuelle reste la plus évidente. Basé sur la version Super NES, le titre propose des graphismes encore plus fins que la version GBA dans un style qui reste dans la droite lignée des autres Pixel Remaster. On note également que le jeu comporte quelques effets sur l'eau et les flammes pour donner un peu plus de vie aux éléments du décor. Les sprites des personnages et des ennemis ont également fait l'objet d'un soin particulier en étant plus détaillés qu'auparavant. Même remarque pour ce qui est de la musique du titre qui a fait l'objet d'un grand soin dans ses arrangements réorchestraux pour donner un nouveau souffle à ces morceaux cultes.
Malheureusement, le gros point noir de cette édition Pixel Remaster reste tout de même la police d'écriture choisie qui dénote complètement avec l'aspect pixel de l'expérience. Pourtant, depuis la sortie des trois premiers épisodes en juillet dernier, les joueurs PC ont montré sur le hub de la communauté Steam qu'il était possible d'afficher les textes en pixels à l'aide d'une manipulation très simple. On peut alors se demander ce qui pousse Square Enix à ne pas proposer un choix entre plusieurs typographies. À l'inverse, les différents bonus propres à ces rééditions sont très appréciables, à l'image du bestiaire, de la galerie d'artwork ou encore du lecteur qui permet d'écouter la musique du titre.
Au-delà de cette refonte graphique, on retrouve tous les nombreux ajustements déjà présents dans les autres jeux de la série. Parmi les nombreuses options d'ergonomie, la plus pratique reste bien évidemment la carte, accessible à tout moment et que l'on peut faire apparaître en tant que mini-map à différentes échelles. Cependant, cette dernière affiche également les différents coffres sur la carte ce que certains puristes pourraient considérer comme trop facile. Une option de combat automatique est également de la partie ce qui facilite grandement les séances de farm. Malheureusement, c'est au niveau du contenu que le titre péche : étant basé sur la version originale sortie sur Super NES en 1992, Final Fantasy V Pixel Remaster ne comprend pas les ajouts de la version Advance comme ses nouveaux jobs (nécromancien, canonnier, gladiateur et oracle) ainsi que son donjon supplémentaire.
Conclusion
Points forts
- Final Fantasy V enfin facilement accessible en français
- Une refonte graphique soignée
- Un système de jobs toujours aussi efficace
- De bons arrangements orchestraux
- Des options d’ergonomie bienvenues (carte, combats automatiques…)
- Les bonus traditionnels des Pixel Remaster (bestiaire, lecteur de musique, galerie d’artwork…)
Points faibles
- Une police d’écriture qui dénote avec le style du jeu
- L’absence des bonus de la version GBA
Note de la rédaction
Avec son aventure plus légère et son système de jobs d'une grande richesse, Final Fantasy V conserve son charme original grâce à cette édition Pixel Remaster. Si le titre bénéficie de graphismes et d'une bande-son soignés comme ses prédécesseurs, on peut tout de même déplorer sa police d'écriture clivante ou encore l'absence du contenu ajouté avec la version Advance. Malgré tout, la plus grande force de ce Final Fantasy V Pixel Remaster reste de rendre enfin accessible en français l'épisode le moins connu de la trilogie Super NES.