Lors de sa sortie en 2016 , Jurassic World Evolution avait sans doute déçu celles et ceux qui s'attendaient à un Planet Coaster avec des dinosaures. Assez accessible en surface, mais ne manquant pas de profondeur si l'on souhaitait réaliser le parc parfait, le titre de Frontier s'est peaufiné avec le temps et s'est aménagé des ventes suffisamment honorables pour qu'une suite voie le jour. Jurassi World Evolution 2 propose donc de reprendre les bases de son prédécesseur en y insufflant un peu de nouveauté.
Acheter Jurassic World Evolution 2 sur Amazon
Une campagne expéditive
Pas mal de modifications ont été apportées à la formule de Jurassic World dans sa structure. En premier lieu, il y a bien une campagne à réaliser. Mais en réalité,elle ne se résume qu'à une poignée de mission que l'on bouclera en 3 heures à peine et qui fait office de gros tutoriel. À l'inverse des mécaniques auxquelles on pouvait s'attendre, la campagne s'articule autour du principe selon lesquels les dinosaures se sont échappés dans la nature et dans le monde entier et votre mission sera de les transférer dans votre parc, autant pour les soigner que pour les maintenir à l'écart de la population. Cela donne lieu à des séquences de gameplay sympathiques, qui vous contraignent notamment à prendre le contrôle direct des différents véhicules pour aller capturer une bête bien éloignée de votre base, mais ces petits moments de gameplay ne seront véritablement proposés que dans le cadre de la campagne. Ce n'est pas donc pas vraiment ici que l'on prendra plaisir à retourner l'univers de Jurassic Park. Vous aurez certes l'occasion de vous confronter aux quelques nouveautés du jeu, notamment l'introduction des scientifiques, qui seront requis pour à peu près toutes les actions utiles dans le jeu, ou encore la gestion de l'électricité, un peu moins permissive qu'avant. Tout juste aurez-vous l'occasion de vous frotter aux dinosaures volants, mais pour les aquatiques, il faudra plutôt se pencher sur le mode Théorie du Chaos, nettement plus intéressant.
Réécrivons l'histoire
Ce mode de jeu vous propose un principe simple : celui de revivre chacun des films en réécrivant leur histoire. Si l'on devait prendre un exemple simple, en choisissant le scénario Jurassi Park, vous prendrez part à la création du parc, mais surtout tenterez d'éviter les catastrophes qui sont survenues dans les films pour vous contenter d'en faire un parc prospère. Cela donne donc l'occasion de revisiter un peu la franchise tout en étant accompagné des différents dialogues des protagonistes de chaque films. Dans les faits, l'idée est plutôt sympa. Chaque scénario vous occupera entre 2 et 4 heures et, même si globalement, les objectifs se répètent d'une mission à l'autre, les environnements et certains enjeux sont suffisamment différents pour que l'on s'y intéresse. C'est d'ailleurs dans le cadre de ces scénarios que l'on peut éprouver un peu plus les nouveaux systèmes de JWE 2, qui sont très bien pensés pour certains et un peu plus pénibles pour d'autres.
Des ajouts bienvenus
La première vraie nouveauté, qui change l'approche de votre construction de parc est la gestion des territoires. En somme, comme dans le premier épisode, certaines espèces peuvent parfaitement cohabiter au sein d'un même enclos. Cependant, toutes n'auront pas le même besoin environnemental. Certains dinosaures auront besoin de forêt et de poissons, tandis que d'autres aimeront davantage le sable et les fruits. Ce n'est pas nécessairement un problème. Effectivement, si vous observez de plus près vos dinosaures, vous verrez qu'ils tracent autour d'eux une zone bleue qui correspond à leur territoire. Ainsi, ils évolueront naturellement dans les environnements qui les mettent le plus à l'aise, vous laissant alors tout à fait libre d'appliquer une autre végétation et d'autres nourritures au sein du même enclos avant d'y transférer une autre espèce. Cela permet de réduire les coûts de construction d'enclos, mais également d'augmenter l'attrait de votre parc, puisqu’outre les traditionnels commerces, hôtels et autres attractions, c'est surtout la diversité et la bonne visibilité des dinosaures qui comptent. Nous saluerons également l'introduction de dinosaures volants et aquatiques, même si dans les faits l'intérêt de ces ajouts est davantage esthétique que stratégique, la gestion de leur espace étant quasiment la même que n'importe quel autre dinosaure terrestre.
Autre principale nouvelle : les scientifiques. Cet ajout est bien pensé . Effectivement, pour chaque recherche, chaque expédition, chaque incubation ou même chaque soin à apporter aux dinosaures, vous devrez affecter un ou plusieurs scientifiques. Chacun sera plus à l'aise dans une tâche que l'autre, aussi sera-t-il important de recruter un pool d'employés polyvalents, autant pour accélérer le temps pris à la réalisation de leurs tâches que pour vous assurer d'avoir suffisamment de points de compétences pour obtenir les dinosaures ou les bâtiments les plus intéressants. Par exemple, pour déverrouiller un imposant dinosaure marin, l'expédition demandera 15 points de compétences en logistique. Problème : vous ne pourrez affecter que 3 scientifiques à cette tâche. Il faudra donc que les compétences en logistique de 3 de vos employés atteignent la valeur requise faute de quoi la tâche ne sera pas accessible. Auquel cas, il faudra faire de nouvelles recherches pour former davantage d'ouvriers et leur affecter les points de compétentes qui vous manquent. Cela crée quelque chose qui n'est pas inintéressant d'un point de vue gestion, mais ajoute des étapes intermédiaires qui peuvent s'avérer un peu encombrantes à la longue. En outre, chaque fois qu'un employé effectue une tâche, cela augmente son niveau de fatigue. Il faudra donc régulièrement leur offrir les congés incontestablement les plus formidables qui soient puisqu'ils vous coûteront systématiquement 75 000$.
J'ai dépensé sans compter
Comme dans le premier jeu, les sommes d'argent ne veulent plus dire grand-chose, et d'ailleurs, la gestion économique n'est guère plus poussée que dans l'épisode précédent. Elle est un peu plus tendue, car désormais, les équipes d'intervention consomment du carburant qu'il faudra repayer régulièrement, il faudra payer les scientifiques, les expéditions, mais également remplir régulièrement les générateurs d'urgence si vous avez choisi de vous passer de centrale électrique pour alimenter votre parc en énergie. Le seul souci à nouveau est qu'en cas de pépin, comprenez par exemple en tempête aléatoire qui détruit toutes vos constructions et que vos comptes basculent dans le rouge, vous n'aurez jamais l'occasion de contracter un prêt pour remettre les comptes dans le vert. En clair, si vous avez un peu précipité certaines constructions par pure anticipation et que votre balance est déficitaire, vous n'aurez presque aucune chance de redresser la barre. Vous pourrez toujours tenter de prendre quelques photos pour gagner un peu de sous, même même la vente des fossiles inutiles demande une analyse scientifique tarifée 50 000 dollars pour être effectuée. Ce n'est pas supposé se produire souvent si vous faites attention, mais soyez prévenus que les erreurs et un peu de malchance peuvent vous contraindre à purement et simplement recommencer un scénario déjà très avancé.
Des routines... routinières
Un autre désagrément réside dans la gestion de contrôle de routine et des soins des dinosaures. Désormais, pour savoir avec précision quels sont les besoins de vos bêtes, il faudra que vos gardes effectuent un contrôle de routine. Par définition, ce contrôle devra être régulier. Pour ce faire, vous pouvez placer des postes de garde dans les enclos auxquels il faudra affecter une patrouille qui y passera normalement à intervalles réguliers. Ces postes ont des zones d'effets assez étendues et tout dinosaure se trouvant dans la zone fera l'objet d'un contrôle de routine. Cependant la gestion globale de ces contrôles est rendue fastidieuse par une intelligence artificielle de vos gardes qui ont une fâcheuse tendance à effectuer des allers-retours inutiles. Sachant que ces contrôlent permettent de vérifier le bien être de vos dinos et que ce bien être influe sur l'attrait de votre parc, ils sont aussi essentiels que parfois pénibles à gérer. Il en va de même pour les soins. Vous disposerez d'une équipe de vétérinaires qui devra d'abord analyser les dinosaures présentant des symptômes de blessure ou de maladie pour par la suite leur prodiguer les soins nécessaires. S'il s'agit de maladie, il faudra avoir préalablement recherché le remède pour l'injecter aux êtres souffrants. Cependant, même si vous connaissez déjà le remède à la maladie, il faudra d'abord envoyer votre équipe vétérinaire identifier le mal, mais plutôt que d'agir logiquement et d'envoyer les fléchettes de soin dans la foulée, l'équipe repartira après analyse et il faudra manuellement lui redemander de prodiguer le traitement approprié. Sachant que régulièrement les véhicules oint des problèmes de pathfinding, vous comprendrez que ces étapes intermédiaires sont plus fastidieuses qu'agréable à gérer.
Une fois les scénarios de la théorie du chaos terminés, vous pourrez toujours vous adonner aux modes plus dispensables à savoir le mode bac à sable, et le mode défi. Ce dernier vous demande simplement de faire une course à la performance dans un temps limité. Cela est une bonne manière d'éprouver vos connaissances des mécaniques du jeu, mais dans l'ensemble, le mode reste assez dispensable, le jeu n'étant pas assez profond ni assez différent de son prédécesseur pour que l'on ait une furieuse envie de s'y éterniser, sans jamais pour autant que nous ayons eu, pendant une bonne trentaine d'heures, le sentiment d'y passer un mauvais moment, bien au contraire.
Acheter Jurassic World Evolution 2 sur Amazon
Conclusion
Points forts
- Toujours aussi fun à gérer
- Des dinos marins et ariens qui ont de l'allure
- Les scientifiques, une bonne idée
- La gestion des enclos par territoire
- Un contenu généreux, surtout sur le mode Théorie du Chaos
Points faibles
- Quelques tâches intermédiaires qui alourdissent la partie
- Des problèmes de pathfinding pénibles en cas d'urgence
- Campagne expéditive
- Toujours impossible de faire un prêt pour redresser les comptes
Note de la rédaction
Jurassic World Evolution 2 ne perdra pas en chemin les amateurs du jeu précédents et si vous n'avez pas aimé le premier opus, vous n'aimerez sans doute pas celui-ci. Le titre de Frontier est toujours aussi joli, accessible et fun à gérer. C'est donc toujours un plaisir d'ériger les parcs les plus impressionnants tout en veillant à la satisfaction et la sécurité de vos visiteurs, tout en réécrivant l'histoire de films cultes. Si quelques ajouts viennent renforcer un peu la profondeur du jeu, comme les scientifiques ou la gestion des territoires, d'autres sont un peu plus encombrants sans être dérangeants outre mesure. Si nous aurions aimé des nouveautés plus tranchées, nous avons passé encore à nouveau un très bon moment sur Jurassic World Evolution 2, pendant une grosse vingtaine d'heures.