Après près de 7 ans d'existence, un suivi assez exemplaire de la part de Techland qui est parvenu à toucher des millions de joueurs avec Dying Light, il était étonnant de ne pas voir ce mix de survie, d'action et de RPG au pays des zombies ne pas débarquer sur Switch. C'est désormais chose faite et Dying Light arrive enfin sur portable, dans une version très respectueuse du matériel de base et au contenu titanesque.
Le test du portage Switch
Il ne reste aujourd'hui qu'une toute petite poignée de mois avant début février 2022, mois au cours duquel Dying Light 2 : Stay Human débarquera sur nos machines. Si toutefois vous n'aviez pas encore goûté aux charmes du jeu de Techland, sachez que cette version Switch embarque tous les DLC et autres extensions gratuites parues depuis la commercialisation du jeu. C'est pour ainsi dire des dizaines et des dizaines d'heures de jeu qui vous attendent, sachant que les modes coopératifs et autres fonctionnalités en ligne sont également de la partie. Rien que pour cela, et eu égard à la qualité du contenu développé par Techland au fil des ans, l'acquisition de cette version Switch est une valeur sûre.
Cependant, compte tenu de la démesure du jeu en question, il se posait la question de savoir si la portable de Nintendo avait les épaules assez solides pour supporter les dimensions de Dying Light sans broncher. On le sait, la machine peut faire des petits miracles en matière de portage si toutefois l'ensemble est réalisé avec soin. C'est ici le cas en général. Alors, inutile de nous voiler la face, la version Switch de Dying Light est techniquement la plus faible sortie à ce jour, mais si les textures un rien baveuses, l'alialising et le clipping sautent davantage aux yeux en mode docké, l'option nomade reste tout à fait regardable. Si l'on sera parfois gêné par la petitesse de l'écran qui reste un problème incorrigible concernant la lisibilité de zones urbaines très denses, l'expérience se veut très agréable sur la durée, ne souffre que très ponctuellement de chutes de framerate et s'offre le luxe de proposer des temps de chargements assez courts et jamais trop intrusifs. Alors, oui, des sacrifices ont assurément été consentis à la distance d'affichage et d'autres petits détails, mais le résultat global force le respect. Notez que, cerise sur le gâteau et assez rare pour être souligné, le jeu prend en compte l'écran tactile, rendant les multiples navigations dans les menus (craft, carte, quêtes, etc) nettement plus intuitives qu'au pad.
Vous pourrez donc profiter de tout le contenu dans de très bonnes conditions en mode portable. Il faudra cependant accepter que vous serez en présence d'un jeu qui a aujourd'hui pris de l'âge, dans son gameplay, son écriture ou ses animations, mais ce n'est ici qu'un moindre mal, car le plaisir pris à parcourir à nouveau ce jeu à l'atmosphère si caractéristique et aux combats viscéraux reste intact, en dépit du poids des ans. Et puisque nous parlons de poids, sachez que tout ce contenu tient sur un peu moins de 16 Go, ce qui ne devrait pas trop malmener l'espace de stockage limité de votre Switch.
Le test complet de Dying Light de 2015 rédigé par Logan
S'ouvrant sur un parachutage que n'aurait pas renié James Bond ou Solid Snake, Dying Light met rapidement les pieds dans le plat. Ainsi, quelques minutes après notre entrée en scène, Kyle Crane, notre avatar, se retrouve au sein d'une des factions tentant tant bien que mal de survivre dans la ville d'Haran en proie à un virus ayant transformé ses habitants en véritables créatures avides de chair humaine. Si notre but premier sera de retrouver un traître de l'agence GRE ayant dérobé le virus, on sera très rapidement confrontés à des décisions nous demandant de choisir entre notre mission d'agent infiltré et le fait d'aider les survivants. Bref, au-delà du scénario cliché faisant intervenir des personnages manquant de charisme, Dying Light repose sur un concept parfaitement huilé déjà au centre des deux premiers Dead Island : de la survie, du craft et un paquet de missions à remplir.
Quand Yamakasi rencontre World War Z
S'il n'est pas possible dans Dying Light de conduire des véhicules, Techland a néanmoins opté pour une façon rapide de se mouvoir à l'intérieur de l'immense open world à disposition. De fait, l'un des points mis en avant par les développeurs lors des campagnes de promotion de leur bébé était le fameux Parkour, technique permettant d'utiliser l'environnement urbain pour se déplacer avec aisance dans de grandes cités. Au final, que vaut vraiment cette feature ? Eh bien, sans atteindre la fluidité et la souplesse du système de Mirror's Edge, le free run remplit très bien son office dans Dying Light en nous permettant de couvrir rapidement de longues distances. Le bidonville mis à disposition devient donc très vite un gigantesque terrain de jeu pour nos acrobaties même s'il conviendra d'être prudent afin de ne pas se retrouver trop rapidement submergé par les hordes de zombies « patrouillant » de jour comme de nuit dans la ville. Habile transition pour évoquer ce fameux cycle ayant une grande importance dans le jeu.
En somme, si les rues de Haran seront autant peuplées quelle que soit l'heure de la journée, vous aurez la malchance, dès le crépuscule, de tomber sur des groupes de créatures particulièrement vicieuses, et très inspirées des Reapers de Blade II, autrement dit les Night Hunters. Ces derniers, plus sensibles au bruit et ayant une bien meilleure vision que le zombie de base, n'auront alors de cesse de vous poursuivre pour vous battre à mort. Autant dire qu'il faudra dans ce cas se montrer discret ou courir très vite pour avoir une chance de survivre. Ces séquences, particulièrement réussies, ajoutent donc une vraie tension lors des passages nocturnes plus axés course-poursuite que leurs homologues diurnes davantage orientés action. Bien entendu, outre ces chasseurs, vous rencontrerez d'autres types d'infectés à l'image des brutes, des cracheurs, des sprinteurs. Si on y rajoute les humains, généralement bien armés et donc très dangereux, vous comprendrez rapidement l'intérêt de jouer à quatre en coopération ou de trouver les matériaux nécessaires pour créer de puissants mods à même de customiser vos armes blanches.
L'art du crafting
Les fans de Dead Island auront bien entendu compris de quoi il en retourne mais arrêtons-nous quelques instants sur ce système pour les non-initiés. Si vous trouverez bien quelques armes automatiques dans Dying Light, vous devrez le plus souvent combattre avec ce que vous trouverez dans les bidonvilles. Clés à molette, tuyaux, battes de baseball, rien de bien fameux de prime abord. Pourtant, en fouillant un peu partout, vous tomberez sur des objets qui, combinés entre eux, pourront vous permettre d'utiliser des plans synonyme d'améliorations. Un marteau électrifié ? Une machette enflammée ? Il ne tiendra qu'à vous de prendre le temps de tout fouiller pour dénicher de véritables trésors ! A ce sujet, précisons que cette recherche sera plus aisée que dans Dead Island grâce à une sorte de sixième sens nous permettant de voir en un clin d'oeil tous les objets à récupérer dans une zone délimitée. Un pouvoir bien pratique surtout qu'il nous servira aussi à connaître précisément l'emplacement de nos objectifs ou l'emplacement des Night Hunters décrits plus haut. Et pour les plus flemmards d'entre vous, n'oublions pas qu'il sera aussi possible d'acheter des objets dans des camps ou à la Tour, notre gigantesque QG où un intendant nous offrira chaque jour, à titre gracieux, des objets. Une raison de plus pour dormir, ceci ayant pour effet, en plus de passer le temps, de rapidement switcher entre le jour et la nuit. Quel intérêt me demanderez-vous, d'autant que je précisais un peu plus tôt que les nuits étaient bien plus dangereuses que les journées ? Tout simplement pour ne pas perdre d'EXP !
Agilité et puissance, les deux mamelles de la survie
Dying Light étant à la croisée des chemins du survival-horror et du RPG, il ne sera donc pas surprenant de voir apparaître les termes Expérience, Montée de niveaux ou Capacités. En gros, en fonction de votre façon de jouer, vous aurez la possibilité d'orienter votre évolution via les niveaux Survivant, Agilité et Puissance. De fait, en effectuant des actions précises (combattre, free runner, relever des défis, aider les survivants...), vous obtiendrez de l'expérience qui fera monter les niveaux décrits juste avant, et pourrez débloquer de nouveaux mouvements et compétences, gagner en force, avoir des prix dans les boutiques, etc. Il sera donc très important d'écumer tous les challenges et quêtes à disposition (principales et annexes) pour engranger un max d'EXP, mais attention ! En effet, si vous veniez à mourir de jour, chaque respawn vous coûterait pas mal d'expérience. Une idée bien vicieuse mais vous forçant à faire plus attention ou à évoluer de nuit, vos morts nocturnes n'impactant nullement sur votre pécule d'EXP. Mieux, en vous baladant une fois la nuit tombée, il sera même possible de récupérer davantage d'expérience. Une chouette idée incitant le joueur à constamment passer d'un moment à l'autre de la journée en fonction de ce qu'il cherche à faire.
Au final, Dying Light est-il un simple Dead Island 2.0 ?
Après plusieurs heures de jeu, on se rend compte que Techland n'a pas pris de risques avec Dying Light. Les développeurs polonais ont ainsi récupéré ce qui faisait le succès de leur survival-horror exotique en le transposant dans un environnement plus urbain. Pour autant, loin de moi l'idée de critiquer cet état de fait, d'autant que les nombreuses améliorations servent parfaitement le propos. Si le soft doit néanmoins, comme ses proches parents, supporter plusieurs problèmes (doublage français aux fraises, IA des ennemis déséquilibrée, scénario cliché, quelques petits soucis de framerate), il s'en sort malgré tout haut la main grâce à une véritable impression de liberté, un gameplay équilibré et dynamique, son coop pour 4 joueurs et le mode multi Be the Zombie plutôt fendard. De quoi s'amuser de longues heures durant en attendant un certain Dead Island 2.
Notre Vidéo-Test de Dying Light
Conclusion
Points forts
- Une version portable ultra complète
- Un portage techniquement solide et propre
- Temps de chargement peu intrusifs et courts
- Framerate stable à quelques exceptions près
- Le tactile pris en charge pour naviguer dans les menus
- L'action, le parkour, les combats toujours aussi grisants
Points faibles
- Passe mal l'épreuve du mode docké
- La moins belle version du jeu, fatalement
- Réalisation globale qui a pris de l'âge
- Doublage très inégal
- Scénario fantôme
- Difficulté parfois mal dosée
Note de la rédaction
Embarquant tous les DLC du jeu, les packs d'extension et les modes multi d'origine, Dying Light s'offre une bien belle entrée sur Nintendo Switch. Si cette version n'est pas la plus belle à essayer aujourd'hui, compte tenu des concessions faites à la distance d'affichage ou à la finesse du rendu (assez frappantes en mode docké), la technique particulièrement solide de ce portage force tout de même le respect et, si le jeu commence doucement à prendre de l'âge, c'est là une bien belle occasion de découvrir ou de redécouvrir ce grand succès signé Techland.