Monument du jeu d’action horrifique des années 2000, Resident Evil 4 revient une énième fois, mais cette fois-ci sur un support inédit. Exclusif à l’Oculus Quest et donc uniquement jouable en réalité virtuelle, Resident Evil 4 VR propose une expérience pour le moins intense, qui magnifie les qualités du titre d’origine. Rien que ça !
Resident Evil 4 VR : trailer de gameplay
Il faut l’avouer : lorsque nous avons vu revenir une fois de plus Resident Evil 4, après des rééditions dans tous les sens et sur presque tous les supports, nous avons levé un sourcil poli avant de retourner faire autre chose. Nous étions cependant loin de nous douter de l'excellent travail d’adaptation au support très spécifique qu’est la réalité virtuelle. Capcom et Oculus ont en effet repensé une grande partie de la maniabilité et font de Resident Evil 4 ce qu’il a finalement toujours voulu être : un FPS survolté. Car oui, dans RE4 VR, vous allez pouvoir courir et tirer en même temps, straffer entre les ennemis et reculer tout en balançant quelques doses de chevrotine dans la tête d’un infecté vous menaçant avec son couteau. Et, mine de rien, cette liberté de mouvement inédite change notre rapport à l’espace et au jeu, diminuant peut-être un peu le côté menaçant des ennemis, mais apportant beaucoup plus d’adrénaline. Dès la scène d’ouverture culte (lorsque l’on arrive dans le village espagnol et que l’on est assailli de toute part), le plaisir est là et l’on se réjouit d’une maniabilité impeccable et qui fait preuve d’une grande souplesse.
Une prise en main parfaitement pensée pour la VR
Car Resident Evil 4 VR propose de multiples façons de jouer, qui permettent à chacun de profiter de l’expérience dans les meilleures conditions possible. Pour vous déplacer, vous pouvez vous téléporter en pointant le stick gauche dans la direction que vous souhaitez, ou profiter de mouvements libres comme dans n’importe quel FPS. Un choix de déplacement classique pour un jeu à la première personne en VR, mais ce n’est pas tout. Le jeu propose ainsi deux manières de gérer ses armes et ses consommables : la première est de type “immersif” et fonctionne particulièrement bien lorsque vous jouez debout. Vous attrapez votre arme de poing dans la hanche droite, vous sortez votre fusil à pompe ou à lunette sur l’épaule droite, vous prenez votre couteau sur le haut de votre torse, vous vous soignez en sortant un soin avec la main gauche au niveau de l’épaule droite, et enfin, vous balancez une grenade stockée sur votre épaule gauche. Les mouvements sont très naturels et répondent immédiatement. On ne se mélange les pinceaux que très rarement d’autant plus qu’une légère vibration du contrôleur vous confirme que vous avez bien attrapé l’objet que vous vouliez.
Mais si vous préférez une prise en main plus classique, RE4 VR propose un système de sélection rapide via une roue que vous faites apparaitre avec la gâchette gauche. Il ne reste plus qu’à choisir l’arme ou la consommable à utiliser. Ce mode-là, moins efficace en matière d’immersion, conviendra davantage si vous jouez assis. Bref, les options sont très nombreuses et permettent de se créer une maniabilité “à la carte”, qui fonctionne, dans tous les cas, particulièrement bien.
À l’ancienne ou moderne, à vous de choisir
Et pour ceux qui trouveraient que des mouvements trop libres et rapides nuiraient à l’esprit du jeu original, il y a même une option pour revenir à des déplacements “à l’ancienne” : vous ne pouvez plus vous déplacer latéralement avec le stick gauche (il faut tourner avec le corps ou bien avec le stick droit), mais vous pouvez tout de même avancer et reculer en tirant.
Autre aspect important qui a été ici très bien adapté : les cinématiques à base de QTE refont passer le jeu à la troisième personne et nous demandent la plupart du temps de secouer très vite les contrôleurs ou de les écarter rapidement. Et vous pouvez même, dans les options, désactiver complètement les QTE. Le jeu passe d’ailleurs régulièrement en vue “TPS” pour des actions spécifiques et très courtes, comme le coup de pied retourné de Léon sur un ennemi ou encore la destruction d’échelle pour éviter d’être trop assailli en hauteur.
La gestion de l’inventaire et du marchand est, là encore, un exemple à suivre pour tous les développeurs de jeu en VR : Il suffit de pointer sur l’objet de votre choix pour le sélectionner et le faire glisser dans un emplacement d’utilisation rapide en jeu. Vous pouvez ainsi avoir deux armes constamment accessibles, un consommable et une grenade. Il faudra cependant passer par l’inventaire si vous voulez changer le type d’arme de poing, par exemple (passer du pistolet classique à un TPM).
Un jeu d’action encore ultra efficace
Au niveau technique, cette version de Resident Evil 4 pour l’Oculus Quest ne va pas faire de miracle et nous sommes toujours face à un jeu de 2005 qui a juste bénéficié d’un upscale pour coller à la définition du casque. Le rendu est donc assez fin, mais les textures ainsi que les éclairages accusent leur âge. Rien à redire en revanche sur la fluidité qui est constamment au rendez-vous, même lors des passages les plus intenses.
Et il faut reconnaître que, plus de 16 ans après, Resident Evil 4 reste un modèle de rythme et de tension, que la réalité virtuelle parvient à sublimer. On se régale des dialogues de série B (qui nous font beaucoup rire aujourd’hui), du scénario abracadabrantesque et de cinématiques “over the top” sous influence du cinéma d’action de l’époque (coucou Matrix). Une chose est sûre : nous ne pensions pas prendre autant de plaisir à parcourir Resident Evil 4 en réalité virtuelle. C’est une classique du TPS qui devient ici un FPS nerveux et bourré de moments cultes. Une adaptation à découvrir d’urgence si vous ne connaissez pas le jeu original et une véritable redécouverte pour les autres.
Conclusion
Points forts
- La vue à la première personne et les déplacements libres, qui changent notre rapport au jeu
- De très nombreux réglages pour convenir à tout le monde
- Gestion de l’inventaire au top
- Mode “immersif” particulièrement efficace
- Un rythme qui ne faiblit jamais
- L’ambiance série B, délicieuse
Points faibles
- Visuellement forcément un peu daté
Note de la rédaction
Disons-le clairement : Resident Evil 4 VR est sans doute l’un des meilleurs jeux d’action en réalité virtuelle actuellement disponible sur l’Oculus Quest. Si, visuellement, le poids des âges se fait sentir, le rythme effréné de l’action n’a pas pris une ride. Encore mieux : la réalité virtuelle offre une seconde jeunesse au titre de Capcom grâce à des déplacements beaucoup plus libres (se déplacer et tirer en même temps !) et des mouvements qui répondent aux doigts et à l'œil. D’un TPS culte, mais qui avait pris du plomb dans l’aile à cause d’une prise en main dépassée, Resident Evil 4 devient ici un FPS nerveux et particulièrement efficace.