Un escargot humanoïde, une armée de limaces dévastatrices et des citadelles de mollusques et d'animaux en détresse : voici le vaste programme proposé par Clid the Snail, un twin-stick shooter qui nous en a fait sacrément baver...
En collaboration avec Sony, les Madrilènes du jeune studio Weird Beluga ont mis au point un twin-stick shooter anthropomorphe, porté par un escargot armé jusqu’aux dents. Exilé de ses terres natales, Clid va devoir affronter de viles limaces étonnamment redoutables qui ont pris le contrôle des terres alliées. Voici une virée dans un monde où l’existence humaine a disparu, laissant place aux mollusques baveux, aux moustiques géants et aux lapins belliqueux.
Ce test a été réalisé sur une version PS4.
Une aventure qui en fait trop baver
Éternel paria de la cité des escargots, le turbulent Clid se retrouve exclu de sa citadelle natale pour être largué dans la nature sauvage. Grand bien lui fasse, il va dès lors pouvoir s’adonner à une grande escapade et pourquoi pas mettre à mal l’invasion de limaces qui sévit depuis quelque temps. Le voilà donc livré à lui-même, ou presque : Belu, une petite luciole, l'accompagne dans ses péripéties et lui prête une oreille attentive. Vous débutez les hostilités avec un blaster, capable d'enchaîner des tirs de laser à volonté. L'engin vous offre aussi le loisir de dégainer des tirs chargés puissants, capables de terrasser un ennemi d'un coup d'un seul. Il est aussi utile pour activer des mécanismes lumineux servant à ouvrer les portails de nouvelles zones. De citadelle en citadelle, vous voilà ensuite affublé de nouvelles armes : un lance-flamme, parfait pour exterminer les boucliers, un robuste fusil à pompe à faible capacité, ou encore une arme à décharge électrique. L'arsenal fonctionne plutôt bien et se montre complémentaire. Il s'étoffe aussi d'une poignée d'accessoires comptant grenades, assistant robot et mines de proximité.
Les premières désillusions surviennent sur le terrain ; les combats peinent à se montrer nerveux, les sensations de shoot manquent de vivacité et les esquives sont assez molles. Et puis ces dernières sont très souvent malmenées par des espaces trop étroits. Aussi, à trois reprises, le boss rencontré en fin de chapitre s'avère être sensiblement le même : un nid sur lequel tirer et des salves d'ennemis déjà bien connus qui s'agglutinent autour. D'autres déconvenues sont constatées en cours de route : certains affrontements se montrent ridiculement longs pour une difficulté particulièrement corsée. Ajoutons à cela les désagréments causés par les murs invisibles issus de hitbox mal configurés. Côté commandes, le stick gauche sert aux déplacements et le droit à la visée. Une manipulation que vous devez maladroitement quitter à plusieurs reprises pour parvenir à l'accélérateur via le bouton B. Globalement, l'expérience manque de panache et de confort. Accordons-lui en revanche une palette d'ennemis plutôt variée, entre les moustiques pullulants, les larves géantes, les limaces sorcières, géantes, à bouclier, ou encore les gros scorpions et les taupes malicieuses. Des adversaires aux résistances variées qui manquent tout de même de jugeote. Enfin le parcours de Clid s'agrémente d'une poignée de puzzles assez bien pensés qui permettent de souffler entre deux bagarres. Entre 8 à 10 heures seront nécessaires pour boucler le jeu.
Un monde difficilement lisible
Ensemble, Clid et Belu traversent un univers intrigant aux décors décrépis où l'humain, une espèce extincte, a laissé sa trace. Cà et là, vous croiserez une poignée de bricoles oubliées, entre un briquet usé, une balle de baseball ou une fourchette ; des éléments venus vous rappeler que vous êtes un petit être dans un ancien monde de géants. Sur le plan esthétique, les plans jouissent de jolis effets de lumière mais souffrent en revanche d'une illisibilité très handicapante. À maintes reprises, il faudra prendre garde à ne pas tomber dans un ravin ou à vous cogner le genou contre un rocher tant les éléments sont abondants et la vue sombre et brumeuse. Des facteurs qui empêchent par ailleurs une bonne orientation.
Concrétement, les visuels peinent à rendre hommage à une narration qui avait tout de même un certain potentiel. Notre périple s'accompagne notamment de la rencontre des "Alastor", une petite troupe de marginaux composée de Morti le hérisson, Atxaka la tortue ou encore Itako la grenouille. Des combattants qui ne profitent malheureusement pas d'une excellente exposition. Car la mise en scène comme les cinématiques in-game font globalement grise mine. La progression s'effectue en revanche au gré de mélodies plutôt sympathiques et des doublages des différents personnages rencontrés. À l'image du fameux Simlish des Sims, ils héritent d'un langage créé spécialement pour eux, mais qui ne leur rend pas forcément justice.
Conclusion
Points forts
- Une palette d'ennemis plutôt variée
- Un bon choix d'armes
- De jolis effets de lumière
- Un univers assez intéressant
Points faibles
- Un level-design problématique et répétitif
- Difficulté mal dosée
- Une technique frustrante
- Un scénario pas vraiment mis en valeur
- Un travail de mise en scène minime
Note de la rédaction
Malgré quelques bonnes idées et une narration plutôt prometteuse, Clid the Snail souffre d'un level design hautement répétitif et de visuels aussi brumeux qu'handicapants. Enfin si l'arsenal et la palette d'ennemis se montrent assez bien trouvés, l'exécution s'avère trop frustrante et conduit à une expérience très moyenne, perfectible sur bien des aspects.