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Oui, F1 2020 avait marqué un grand coup l'année passée via le mode carrière Mon Écurie. Oui, le rachat de Codemasters par EA Sports a posé la question d'une éventuelle remise à zéro de la licence phare du genre. Oui, le passage à la next-gen justifiait l'objectif de passer un cap pour F1 2021. Mais non, le nouveau jeu du studio britannique reste dans l'esprit et dans la construction des opus précédents. Une bonne chose ? Oui... et non.

Nouvelles règles en attente, nouveaux circuits aussi

Une fois rentré dans les menus de F1 2021, point de dépaysement. On retrouve la même organisation des menus que les derniers titres de Codemasters : du rectangle à foison pour choisir son mode de jeu. Notons cependant le nouvel agencement de la partie "eSport" avec un calendrier plus clair qu'à l'accoutumée, même si ce dernier n'est pas encore jouable pour les intéressés. À côté du nouveau contenu, abordé plus bas, on retrouve les classiques "Grands Prix rapides" ou "Contre-la-montre". L'occasion de repréciser pour les nouveaux-venus qu'au cœur de tous les modes de jeux, les licences complètes que ce soit livrées (le design des monoplaces), nom des coureurs ou circuits officiels sont évidemment disponibles. Toutes ? Pas totalement. Un petit village de courses résiste encore à Codemasters, pour l'instant. Les nouveaux circuits de Portimão (Portugal), Imola (Italie) et Djeddah (Arabie Saoudite) certes annoncés pour F1 2021 ne seront pas intégrés au jeu à la sortie. Il faudra malheureusement patienter des DLC gratuits en cours de saison. Sinon, les visuels des pilotes (visages et postures) sont juste impeccables et criant de réalisme. N'oublions pas que les nouvelles règles annoncées par la FIA ne seront pas en vigueur pour cet opus, car repoussées à la saison suivante.

Jackson Five

Outre le passage à la next-gen, le gros point sur lequel se pencher dans le nouveau paddock, c'est le contenu. Et celui-ci intègre deux nouveautés majeures, la première étant le retour du mode Histoire. Baptisé "Point de Rupture", ce dernier raconte le passage d'Aiden Jackson de la Formule 2, catégorie inférieure, à la Formule 1. Autour du héros gravite 4 personnages à savoir Brian, le manager de l'équipe et sa maman, deux soutiens de poids selon les difficultés. Et à côté de ça deux pilotes inventés pour Point de Rupture. Casper Akkermann, pilote expérimenté et coéquipier de Jackson, et Devon Butler, un adversaire d'une autre écurie.

Ce nom vous dit quelque chose ? Normal, ce bon vieux Butler à l'égo démesuré et la tête à claques palpable était déjà présent dans le scénario de F1 2019 ! Rival de Jackson, car avec le même profil (membre de la jeune garde qui est passé de la F2 à la F1 il y a quelques saisons), il aurait pu être très cliché, mais montre quelques signes de sympathie pour adoucir le trait. Sans trop spoiler, le scénario, relations et les rebondissements font penser à la série Netflix "Drive to Survive" qui plonge le spectateur en immersion dans les coulisses du championnat du Monde. Assez rafraîchissant, et parfois pas avare de challenge en jeu. Le mode est, en effet, divisé en chapitres. Des tableaux correspondants à des courses avec pour chaque échéance un défi (dépasser Butler avant un tour particulier, finir devant les coureurs de certains constructeurs, etc.). Finalement, point de rupture relance un peu la machine des habitués et attrape les curieux.

Monoplace en tandem

L'autre gros morceau, c'est le nouveau mode carrière à deux joueurs. Et même si la formule ne bouge pas d'un iota dans le déroulé d'une carrière (reveal de la monoplace, Recherche et Développement de la voiture entre les courses...), l'ajout de la possibilité de vivre l'aventure à deux est un véritable coup de maître. En version "Coop" sans jamais quitter l'écurie de l'autre, ou bien en version "Contrats" plus libre en pouvant être adversaire ou coéquipier mais avec l'option de changer d'écurie à l'intersaison. Le créateur de la session online à la priorité sur le lancement des courses ou l'avancée du calendrier (et la R&D en version coop), si tenté que son compère approuve son rythme. Une formidable raison de relancer une carrière si vous disposez d'un autre fan de F1 en ami, même si vous connaissez la licence sur le bout des doigts. En revanche, il est dommage de ne pas pouvoir jouer au mode en version local/écran splitté.

Complet, accessible, mais pas encore digne de la next-gen

Comme toujours, les sensations sur la piste sont irréprochables que ce soit sur old-gen ou nouvelle génération de consoles. C'est prenant, rapide et magnifique sur certains circuits lorsque l'éclairage est optimal. Ici, les habitués retrouveront le plaisir de conduire et d'aborder certains passages difficiles. L'un des ajouts notables dans les ressentis correspond aux passages sur les vibreurs et bords de pistes. C'est désormais plus contraignant dans l'optique de faire un bon chrono, ou du moins sensible par le joueur en direct. F1 2021 affirme également sa marque de simulation triple A de courses la plus accessible du genre. Les néophytes peuvent jouer à n'importe quel mode de jeu avec le plus d'aides possibles (visuellement avec les indicateurs de virages et de frein, au niveau du règlement, au niveau des dégâts et avec l'option flashbacks pour revenir en arrière en cas de mauvaise manœuvre). Sans compte l'ajout sympathique de trois préréglages sur la conduite (novice, standard, expert).

Le petit coup de gueule de F1 2021 vient surtout de sa technique visuelle. Pour un premier passage à la next-gen sur PS5 et Xbox Series X, le titre est loin d'être la claque espérée. Pire, l'écart graphique entre les versions PS4 et PS5 est infime. Alors, oui, les retours haptiques sur DualSense sont au rendez-vous, mais on attendait de Codemasters un vrai cap passé au point de vue visuel, surtout après le trailer in-game démentiel du prochain Forza Horizon. En plus du tiring sur certains passages (dans la monoplace avant le départ ou dans le paddock avant les essais et qualifications), nos yeux ont aussi saigné lors des cinématiques et ralentis d'après-courses lorsque nous avons constaté une chute énormissime d'images par seconde (FPS). Indique des nouvelles bêtes présentes dans nos salons.

L'influence EA Sports ?

Si l'on n'aborde pas en détail le mode Mon Écurie dans ce test, c'est parce qu'il ne domine pas celui mis en place sur F1 2020 (plus de détails dans notre précédente review) mais ajoute une petite touche perso en reprenant les bases de la chose. Comme le mode carrière solo ou à deux joueurs, on créé son personnage. Le joueur est à la fois pilote et gestionnaire de son équipe, et doit gérer les sponsors, design de la monoplace, Recherche et Développement ou finance de l'entreprise. Rien de neuf jusqu'ici. La feature ajoutée est en fait le système de note pour les coureurs. Une note générale pour un pilote comprend l'Expérience, qui rapporte des points de ressources pour développer la voiture, la Réaction pour que le coéquipier IA évite plus souvent les accidents et erreurs et le Rythme qui correspond à la faculté du pilote à réaliser de bons temps. L'importance des notes générale, une données typiquement EA Sports quand l'on regarde les modes FUT ou MUT sur FIFA et Madden NFL. Avec l'argent acquis au fil des championnats, il sera donc possible de recruter lors des intersaisons d'autres pilotes bien classés via la note générale ou des légendes (dans la version Deluxe avec Prost, Senna, Schumacher etc.) pour améliorer le binôme de pilotes.

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