Un point sur les versions PC, PS4, One et Switch :

Si Relicta vient tout juste de paraître sur Switch, cela fait près de neuf mois que le titre de Mighty Polygon est disponible sur PC, PS4 et One. Évidemment, sur la console de Nintendo, le tout est moins agréable à l'œil, avec pas mal d'aliasing et des textures floues pour la plupart. Pas bien grave pour un jeu d'énigme. Ainsi, sur PC et PS4, nous n’avons pas rencontré de problème particulier. Et le tout est parfaitement jouable sur Switch, en nomade et en docké.

Relicta : A gauche, la version PC, à droite, la version Switch

Si l’on voulait faire un jeu de mots très douteux, on pourrait dire que Relicta a un charme magnétique. Car toutes les énigmes du titre sont basées sur une logique d’aimant. Le personnage incarné par le joueur, le docteur Patel, est en effet équipé d’une paire de gants bien pratique, capable de donner une force d’attraction positive (symbolisée en rouge) ou négative (en bleu) à différents objets, mais aussi de les rendre insensibles à la gravité. Pratique, surtout que la dame devra traverser toute une série d’épreuves dans une base lunaire déserte, afin de percer les secrets de l’anomalie qui a donné son nom au jeu. Un sacré programme.

Mine de rien, le scénario et les dialogues occupent une place importante dans Relicta. Après chaque énigme, une petite discussion viendra alimenter le scénario, pour le coup assez anecdotique. Mighty Polygon tente d’installer une intrigue autour d’une source d’énergie surpuissante et l’intérêt privé de plusieurs individus, mais sans réussir à captiver. La faute à une écriture mal dosée dont le rythme est dicté par l’avancée même des joueurs face aux puzzles, parfois bien corsés. En gros : pas évident de reprendre le fil quand on a passé 10-20min à se creuser les méninges. À noter aussi la présence d’un carnet de bord pour consulter différentes sources d’information cachées dans la base spatiale, entre chaque niveau. Mais pas de quoi renouveler l’intérêt, en plus de donner une patine assez quelconque à Relicta, comme le fait d’ailleurs sa direction artistique.

Star du puzzle

On peut donc affirmer sans trop se mouiller que la grande star du titre de Mighty Polygon, ce sont ses énigmes, qui ne se limitent bien sûr pas à s’amuser avec la gravitation et la physique. Chaque puzzle consistera ainsi à atteindre puis ouvrir un portail final, souvent alimenté par un interrupteur. C’est là que les cubes, sensibles au pouvoir de vos gants, entrent en jeu. Avec cette histoire d’attraction positive et négative, il est en effet possible d’attirer et d’éloigner à distance deux de ces cubes l’un de l’autre (pratique pour en attraper / dégager un hors de portée). Et c’est encore plus jouissif avec la fonction anti-gravitationnelle, qui permet à un objet de continuer sa route dans le vide lorsqu’une force magnétique lui est appliquée.

À partir de là, les possibilités sont plus ou moins infinies, et Relicta sait comment les mettre à profit. Malgré une progression lente et peu rythmée, alourdie par une profusion presque trop importante d’énigmes (il faudra une quinzaine d’heures pour boucler l’aventure), Mighty Polygon enrichit considérablement ses puzzles basés au fil de la progression, avec l’arrivée au fur et à mesure de nouveaux éléments, comme des plateformes pouvant être soumises à une force positive ou négative - ce qui ouvre la voie à des ascenseurs improvisés créés à l’aide de cubes -, des portails que le joueur pourra traverser sans ses objets et inversement, de la téléportation, etc, etc. Le tout de plus accompagné par des niveaux variés (et parfois plutôt jolis) et un scénario qui, malgré ce qu’on pourra en dire, tente des choses et monte en puissance. Bref, les fans de jeu d'énigme auront quand même largement de quoi faire avec le titre de Mighty Polygon.

Ça passe ou ça casse

Avec des bons et des mauvais points, il faut tout de même savoir à quoi s’attendre avant de craquer pour Relicta. D’ailleurs, tant quand on parle des fans du genre, sachez que le titre ne propose pas de système d’aide, et qu’il faudra compter sur votre ingéniosité pour découvrir les subtilités des mécanismes du jeu. Si le tout peut se montrer assez récompensant, ce choix a parfois l’effet inverse, et se révèle assez frustrant quand on a le sentiment d’avoir écumé toutes les solutions possibles et imaginables. Surtout, la progression de Relicta est très linéaire, et il est impossible de laisser un puzzle de côté au profit d’un autre, comme dans un The Witness ou un The Talos Principle. Un point qui participe à donner un arrière-goût assez amer au titre, capable du bon comme du moins bon. Mais qui vaut quand même vraiment le coup.