8 champions en 8 ans après l'ère des Giants, des World Series folle en 2017 et des matchs de playoffs haletant, autant d'arguments pour nous faire aimer la MLB (Ligue majeure de baseball). Une vraie dimension tactique, de la gestion et un besoin d'adresse, voilà ce qui nous fait aimer le baseball. Mais surtout, il s'agit d'une simulation vidéoludique fait pour les fans et par les fans qui remet le couvert ce mardi 20 avril sur PS5, PS4, Xbox ONE et Xbox Series X, MLB The Show 21.

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SIE n'aime pas errer

Revenons au petit événement apporté par MLB The Show 21. Ce nouvel opus est toujours édité par Sony, développé par son studio de San Diego, mais débarque à la surprise générale sur les consoles estampillées Microsoft, fait inédit. Un beau signe d'ouverture, d'autant qu'aucune version n'a été délaissée : on retrouve le même contenu, les mêmes nouveautés et la même qualité sur tous les supports. Un très bon point, accompagné du cross-platform en ligne et d'un système de cloud parfait. Une sauvegarde sur PS4 permettra de jouer avec le même roster en Diamond Dynasty, garder le même solde de monnaie virtuelle et le même niveau d'expérience sur PS5, et vice-versa. Pratique, rapide et très efficace. Ce test convient donc aussi bien à la version next-gen qu'aux versions Xbox One et Playstation 4, les deux seules différences entre consoles étant les temps de chargement (très rapides sur PS5, un chouïa moins sur Series X et légèrement moins sur old-gen) et une baisse graphique assez minime sur l'ancienne génération.

Mener le stick à la baguette

Mise en avant pour cette mouture, la nouveauté de gameplay n'est en fait qu'optionnelle. Il s'agit du pinpoint pitching, un choix de lancer parmi les pitching classiques de la licence. Mais malheureusement, même si ce nouveau curseur est mieux récompensé que les autres dans la précision, ce dernier est atrocement difficile à gérer au départ. Il faut bouger le stick gauche et réaliser une forme particulière selon le type de lancer, avec du doigté et une vitesse précise. On se rabattra sur le Meter pitching (jauge de timing entre la puissance et la précision), peut-être le plus fidèle à l'esprit du lanceur et sans aucun doute le plus simple à maîtriser. Et pour ceux qui s'entêteront à vouloir dompter le nouveau type de lancer, le Custom Practice (mode entraînement au lancer et bâton) a été remis à neuf et bien plus ergonomique que ses prédécesseurs.

Pour le reste, rien de dépaysant. Sony n'a rien touché sur la gestion du bâton et la défense, tant mieux. MLB The Show a un gameplay divisé en trois phases, la gestion du lanceur puis des receveurs en cas de tirs en défense, les tireurs en attaque (quatre phases en Road to The Show puisque l'on contrôle le tireur sur base). Réputé comme un sport au rythme très lent, le baseball est ici bien plus rythmé et agréable à vivre grâce à une réalisation variée et des enchaînements de phases très rapides.

Je suis le batte-man

Côté contenu, pas de mauvaise surprise. Le soft est toujours aussi fourni, de quoi occuper le gant du fan invétéré pour des dizaines et des dizaines d'heures sur chaque mode de jeu. Mais qui dit pas de mauvaise surprise dit aussi pas de surprise notamment pour l'aventure Road to the Show, où l'on incarne un jeune rookie pour gravir les échelons de la ligue en solo (ligue mineure jusqu'en MLB). Si le voyage est long en terme de matchs et malin dans sa progression (boosts d'XP ou malus si l'on réalise plusieurs exploits ou erreurs en match etc.), il ne change pas d'un iota par rapport au cru 2020, et on aurait espéré voir un scénario digne de ce nom dans la série au lieu des faux JT assez agaçants placés entre les échéances. Sony est encore en-dessous sur ce point à côté d'EA Sports ou 2K.

Même son de cloche pour le mode Franchise, identique à MLB The Show 20, qui n'offre pas de transitions sympathiques ou ou d'intéractions entre le manager et les joueurs pour donner un peu de relief au soft. C'est aussi un moyen de chipoter pour nous, tellement le reste de la Franchise est irréprochable et se donne de beaux airs de Baseball Manager. Toute l'équipe est gêrable de A à Z, de la gestion de la composition au management des joueurs avec un système de trades et de scouting ultra-détaillés.

Moneyball

Mais comme il est de rigueur pour la majeure partie des simulations sportives actuelles, le mode le plus poussé d'MLB The Show est son jeu de cartes. Similaire à ce que l'on retrouve sur FIFA (FUT), Madden (MUT) et autres NBA 2K (MyLeague), Diamond Dynasty permet de composer son équipe créée de toutes pièces via l'acquisition ou l'achat de packs de cartes. Une façon de jouer loin d'être frustrante, et même passionnante tellement Sony a réussit à trouver le bon compromis entre vitesse de gain de monnaie virtuelle, pourcentage fort d'avoir une équipe compétitive assez rapidement et variété des façons de jouer sur Diamond Dynasty.

En effet, une grosse partie solo assez grisante côtoie le jeu en ligne somme toute classique. Outre les "Moments" où l'on doit reproduire un exploit individuel ou collectif ayant en lieu dans l'histoire riche de la MLB (home run de Babe Ruth, match plein de Jackie Robinson, série de Strike out de Clayton Kershaw, matchs de cette nouvelle saison...), le mode Showdown nous a réjouit avec sa draft rapide en prélude d'une série de Moments à réussir pour remporter un match en fin de session, le "boss" final pour gagner des packs. Rien d'étonnant pour les habitués, mais ces derniers pourront retrouver avec bonheur la partie "Conquête" apparue dans The Show 20, mélange de jeu de stratégie 4X et de baseball. Précision importante, le matchmaking en ligne est toujours aussi exigeant, puisque la majeure partie des joueurs est assez calée sur le titre, on ne saura mieux vous connseiller de passer par la case solo avant d'oeuvrer à l'international.

Ligue Fermée

Finalement, MLB The Show 21 n'apporte pas d'énormes nouveautés dans le contenu. Difficile de faire plus dans l'esprit, mais on aurait aimé quelque chose en plus pour cette transition next-gen. Un scénario ajouté à Road to the Show comme dit plus haut ? Un nouveau mode en ligne ? Rien de tout cela, mais une feature qui nous a surpris et stimulé quelques heures, il faut le dire : l'éditeur de stades. Inédit, ce dernier est très fourni pour habiller ce qui entoure le terrain. On choisi le type de pelouse, de terre et de murs de home-run avant d'avoir une liberté totale sur les props (éléments de décors extérieurs comme les tribunes, bâtiments, nature, etc.). Un immense terrain de jeu pour les plus créatifs et très certainement le meilleur éditeur de stades jouables en solo et multi connu à ce jour, devant celui des NBA 2K et de PES 2013.

Impossible de conclure sans parler d'un mal récurrent pour la série. À l'instar de la licence Madden NFL d'EA Sports, MLB The Show est intégralement en anglais. Pas vraiment problématique dans les commentaires de match, mais décevant pour que les nouveaux-venus pas trop à l'aise avec la langue de Shakespeare comprennent les termes techniques et modes de jeu. Aussi, le baseball étant l'un des sports US les plus techniques dans les règles avec le football américain, on aurait bien aimé un tuto explicatif pour les néophytes comme pour Madden. Deux points pas vraiment cohérents avec l'ouverture de la série sur les consoles de Microsoft, et qui perdront certainement les francophones voulant s'essayer à la simulation de baseball. On ne peut que leur conseiller de s'accrocher ou de s'informer sur la discipline à côté pour ne pas passer à côté de ce très bon titre signé SIE San Diego.

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