Plus de quinze ans après son premier lancement sur PC et Xbox, Star Wars : Republic Commando, le FPS qui avait pour objectif d'accompagner l'arrivée de Star Wars III : La Revanche des Sith au cinéma, est enfin de retour ! Eh oui, la création de LucasArts vient tout juste de s'offrir un portage signé Aspyr Media sur PlayStation 4 et Nintendo Switch. L'occasion pour les joueurs de vivre ou de revivre cette aventure un brin tactique – un peu trop méconnue – nous mettant à la tête d'une escouade d'élite. Qui a dit Tom Clancy's Rainbow Six ?

Une mise en scène toujours aussi grandiose

Avant d'entrer pleinement dans le vif du sujet, rappelons les faits ! Vous incarnez Delta 38, chef de l'Escouade Delta et clone de la République, qui a pour mission de mener à bien trois assauts différents en compagnie de Hacker, le bidouilleur de systèmes informatiques, Nitro, l'expert en explosif et 07, le tireur d'élite. Et avec ces trois unités à vos côtés, vous êtes capables du meilleur, comme du pire… et à vrai dire, que l'on essaie le titre en 2005, en 2018 (date du lancement du jeu sur Xbox One) ou même en 2021, il est impossible de ne pas s'attacher à cette petite équipe. C'est simple, en quelques minutes seulement, le caractère des différents protagonistes est donné ! Ces derniers, épaulés par un doublage français de qualité, n'hésiteront pas à se chamailler ou même à faire retomber la pression après un affrontement corsé vous opposant à une armée de droïdes. C'est d'ailleurs cette entente entre ces héros qui vous poussera à aller au bout de l'aventure, une aventure qui, rappelons-le, n'hésitera pas à vous faire voyager aux quatre coins de la galaxie. Votre équipe de joyeux lurons aura alors tout le loisir de réaliser une mission de sabotage sur Géonosis, de stopper une invasion Séparatiste à bord du Prosecutor, un croiseur Républicain, ou encore de vous aventurer sur les territoires Wookiee. Ces trois campagnes, toutes plus sympathiques les unes que les autres, seront rythmées par une multitude de gunfights et par les ordres que vous donnerez à vos valeureux compagnons.

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, la saga Tom Clancy's Rainbow Six faisait forte impression auprès de la presse et des joueurs. C'est d'ailleurs pour cette raison que LucasArts emprunte les codes de la saga d'Ubisoft afin de livrer à son tour un FPS Tactique de qualité. Cependant, et contrairement à son mentor, ici, cet aspect est survolé. Bien qu'il soit possible de donner des ordres à vos alliés pour tenir une position, ouvrir une brèche, pirater un champ magnétique ou concentrer des tirs, la plupart du temps, ces derniers vaqueront à leurs occupations. Un mal pour un bien – surtout que l'I.A. de votre équipe est de qualité – puisque cela permet de renforcer la mise en scène du titre. Constamment, le jeu de maître Lucas en met plein les yeux, c'est plutôt beau, même encore aujourd'hui, varié et souvent explosif. Pour s'en rendre compte, il suffit d'assister à l'introduction du jeu. Malheureusement, malgré un petit coup de polish qui permet de profiter de l'expérience en 4K, tout du moins sur PlayStation 4 Pro et sur PlayStation 5, le titre accuse tout de même son âge.

Un portage paresseux

Avec cette toute nouvelle version de Star Wars : Republic Commando, Aspyr Media nous livre une production qui hérite des qualités, mais aussi des défauts de la création initiale. Le titre est né en 2005, et manette en main, cela se ressent fortement. On aurait donc apprécié qu'Aspyr Media revoit légèrement sa copie, mais comme vous l'avez deviné, ce n'est pas le cas. Les contrôles, que l'on pointait déjà du doigt à l'époque, n'ont pas évolué d'un iota. Pour ouvrir le menu des ordres, il faut encore et toujours rester appuyé sur la touche X pendant plusieurs secondes sur PlayStation 4 et, par la suite, jouer avec les flèches, ce qui, il faut l'avouer, est loin d'être évident. Conclusion, le joueur aura vite fait d'abandonner cette partie du gameplay, mais ce n'est pas tout. Avant même de commencer l'aventure, nous vous conseillons également de vous rendre dans les options pour assigner vos propres touches, la configuration proposée par les développeurs n'étant pas vraiment au point. Malheureusement, ce passage obligatoire ne gomme pas tous les défauts de jouabilité puisqu'il faut obligatoirement activer et désactiver la visée et rester appuyé sur une touche pour demeurer accroupi. À cause de ces contrôles archaïques, les affrontements, pourtant nerveux, perdent en intensité.

Heureusement, ces mêmes combats savent se mettre en valeur en variant les situations. Tantôt, le titre vous propose de poser des pièges à droite et à gauche pour repousser des vagues d'ennemis. Tantôt, il vous demande de secourir des wookiees qui, par la suite, n'hésiteront pas à vous venir en aide. Et parfois, le jeu vous oblige à tenir une position pendant plusieurs minutes, le temps que votre hackeur préféré vole de précieuses informations. Quoiqu'il en soit, SW : RC ne fait pas dans la dentelle, puisque le jeu demande régulièrement de participer à des joutes acharnées en vous aidant d'un arsenal particulièrement complet. Delta 38 peut donc s'équiper d'un simple pistolet, ramasser des armes lourdes ou encore faire évoluer son propre fusil blaster en un sniper redoutable ou un lance-grenade efficace.

Avec ce portage, nous perdons au change. Pour rappel, en 2005, même si ce n'était pas l'essence même du jeu, le FPS était livré avec un mode multijoueur en ligne où il était possible de participer à quatre modes de jeux différents en incarnant soit un clone surarmé, soit un trandoshien. Aujourd'hui, ce mode de jeu a tout simplement disparu. On aurait apprécié, au moins pour la nostalgie, qu'Aspyr Media transforme cette partie en une expérience jouable en écran partagé. En contrepartie, le titre offre une fois de plus de visionner plusieurs making-of qui s'attardent notamment sur la conception du jeu, l'animation des héros ou encore sur le sound-design de la production. L'occasion pour nous de vous rappeler qu'il y a aussi une bande originale composée d'une main de maître par le talentueux Jesse Harlin.