Disponible dès à présent sur PC, Assassin’s Creed Valhalla n’est malheureusement pas au niveau et délivre un niveau de performances très inconstant. Un flagrant manque d’optimisation qui, on l’espère, pourra être comblé à coups de mises à jour.
Les Assassin’s Creed sur PC ont souvent mis à genoux les configurations les plus solides et ce constat est tristement le même avec Valhalla. Pour faire tourner le jeu en 1080p à 60 FPS, Ubisoft recommande un processeur AMD Ryzen 7 1700/Intel Core i7-6700, une carte graphique de type GeForce GTX 1080/Radeon Vega 64, ainsi que 8 Go de mémoire vive. L’éditeur conseille également vivement l’installation du jeu sur un SSD afin de limiter les temps de chargement.
En pratique, Assassin’s Creed Valhalla souffre d’un manque flagrant d’optimisation, qui limite le nombre d’images par seconde, mais délivre surtout un framerate très inconstant. Sur un PC doté d’un Ryzen 7 3800X, 16 Go de RAM et une GeForce RTX 2070, nous avons beaucoup de mal à atteindre les 60 FPS en 1440p, au niveau de réglages “très élevés”. Mais le plus gênant restent les nombreuses baisses de framerate, qui interviennent de manière presque aléatoire. Il suffit par exemple de tourner la caméra pour passer de 56 FPS à 40 FPS durant quelques secondes. Autre constat : dès que le jeu affiche un peu trop d’ennemis à l’écran, notamment durant les séquences d’assaut sur un campement, le framerate s’écroule et l’on peut se retrouver à 30 FPS pendant plusieurs secondes, avant de remonter à 55, puis redescendre à 40… Ce qui s’avère extrêmement pénible, manette en main. La fluidité peut également énormément varier en fonction du type de lieu que l’on visite : se promener dans la nature, seul, et escalader une montagne peut se faire à 60 FPS en 1440p, mais la visite d’un village peuplé de quelques habitants se fera rarement à plus de 45 FPS
Ce constat, nous l’avons fait sur plusieurs machines (un PC portable doté d’un RTX 2070 Max-Q, une machine équipée d’une RTX 3080, une autre sous RTX 2070 et CPU Intel Core i7-9750H) et il semble difficile d’obtenir un framerate stable, que ce soit en activant la synchronisation verticale, en jouant sur le rendu de qualité “adaptatif” ou en désactivant le flou de mouvement. Le seul espoir est donc d’attendre une mise à jour salvatrice. Quant au jeu en Ultra HD à 60 FPS, n’y pensez même pas (résultats ci-dessus) : même une RTX 3080 ne permet pas de dépasser une moyenne de 53 FPS dans cette définition. À partir de la GTX 1080 Ti, vous pourrez cependant espérer une moyenne de 31 FPS. Difficile de se réjouir, surtout quand on voit la qualité de rendu et la fluidité de la version Xbox Series X.
Le test test complet d'Assasin's Creed Valhalla par Kaaraj (09/11/2020)
Ce test ne concerne que la version Xbox Series X d'Assassin's Creed Valhalla et sera mis à jour une fois que nous aurons essayé la version PS5. Si vous souhaitez consulter le test des versions PS4 et One, vous pouvez le retrouver par le biais du lien ci-dessous :
Avant de nous lancer, un petit mot s’impose sur les options de début de partie : sur ce point, Assassin's Creed Valhalla se pare de quelques bonnes idées offrant une meilleure personnalisation de l’expérience : il est par exemple possible de paramétrer séparément la difficulté des combats, celle de l’exploration (offrant plus ou moins d’indications) et de l’infiltration (déterminant la faculté des ennemis à vous détecter). On peut également choisir le sexe de notre héros ou héroïne qui conservera quoi qu’il arrive le nom d’Eivor, une troisième option laissant le jeu choisir pour vous : concrètement, vous jouerez dans ce cas la version féminine d’Eivor, exception faite d’un seul arc narratif très précis. Enfin, les options d’accessibilité ont été étendues, offrant davantage de latitude dans les sous-titres ou le paramétrage des commandes que par le passé.
Un scénario hachement bien ?
Eivor est un guerrier d’un clan Norvégien du nom de Raven. Mais Eivor, lassé comme ses congénères par le froid cinglant de sa terre natale, a choisi de faire route vers l’Angleterre en espérant y trouver des terres plus hospitalières. Un point de départ qui pose les bases d’un scénario plus sérieux et terre-à-terre que celui de son prédécesseur. Sous prétexte de développer sa colonie et obtenir les faveurs des dirigeants locaux, Eivor va enchaîner les déplacements dans différentes régions et royaumes, chacun étant prétexte à un arc narratif unique et centré autour de personnages aussi variés qu’intéressants. Ce système a le mérite de vous laisser un peu de liberté dans l’enchaînement des missions, ce qui peut d’ailleurs avoir une influence sur les personnages croisés à certaines séquences, et sur quelques dénouements d’arcs narratifs qui peuvent s’avérer plus riches en rebondissements qu’on ne l’aurait imaginé. Malgré une fin qui manque un peu de consistance, l’aventure s’avère suffisamment copieuse et plaisante pour offrir une représentation immersive et réussie de l’Angleterre de la fin du 9e siècle. On regrettera principalement la présence encore timorée de l’arc narratif du présent, qui a toutefois le mérite d’offrir un peu plus d’audace et de clins d’oeils dans son approche actuelle, mais manque tout de même d’un soupçon de clarté pour les joueurs moins au fait de cette partie de la série.
Le début d'un nouvel arc narratif au Grantebridgescire
Pour en revenir à la colonie, il ne s’agit pas d’un simple outil scénaristique, mais bien un véritable outil de gameplay : vous devez gérer celle-ci en dépensant des marchandises récupérées lors de vos raids et votre exploration du pays pour débloquer de nouveaux bâtiments. Si certains s’avèrent plus basiques (augmenter les bonus de statistiques quand vous déclenchez un banquet, mettre une nouvelle échoppe à disposition), d’autres peuvent être à l’origine de nouvelles quêtes venant apporter un peu de vie au sein de la communauté de la colonie. Le plus intéressant, c’est que cette colonie apporte de vrais moments de transition entre deux arcs narratifs tout en s’intégrant parfaitement dans le rythme de la trame, proposant même quelques idées bonus plutôt amusantes : un conflit à trancher entre deux habitants, une relation potentielle avec l’un de ses occupants…
Le meilleur système d’exploration de la série
Plus généralement, Valhalla dispose d’une qualité à laquelle on ne s’attendait pas forcément, celle de décloisonner la frontière entre contenu principal et annexe. Ainsi, le journal de quêtes ne déborde jamais puisque la majorité des quêtes annexes se manifeste sous forme de petits évènements assez courts, qui ne viendront donc pas vous détourner de votre objectif principal, mais proposeront un interlude de quelques minutes sur votre trajet, sans pour autant s’avérer forcément futile ou oubliable. L’exploration adopte sûrement le meilleur modèle de toute la série non seulement par cette approche des évènements, mais aussi par une map qui se veut plus aérée et intéressante à parcourir, sans oublier d’être riche en panoramas de qualité.
Les points d’interrogation et lieux d’intérêts à “nettoyer” sont ici remplacés par une multitude de petits point de couleur apparaissant à mesure que vous explorez les lieux : le bleu signifie un mystère, qui peut être pêle-mêle une mini-quête annexe, un cairn à monter, un cercle de pierre dont il faut découvrir le secret, ou une rencontre moins bienveillante qui débouchera sur un combat de boss généralement difficile à oublier. Le jaune signifie une richesse à récupérer, et le blanc un artefact qui viendra enrichir votre collection ou celle du fantasque collectionneur d’objets romains de votre colonie. Nous n’irons pas jusqu’à évoquer toutes les activités possibles tant Valhalla en regorge, mais il existe aussi des mini-jeux telles que le Flyting - sorte de joute verbale basée sur le rythme et les rimes - et le Orlog - basé sur des dés et un système de jetons - qui viennent égayer vos parties si vous souhaitez prendre un peu de recul avec le champ de bataille, et des membres de l’ordre des anciens à traquer, une bien belle idée d’Odyssey que nous sommes ici heureux de retrouver.
Une progression plus “roleplay”
Nous l’évoquions précédemment, la progression de la colonie dépend aussi d’une autre activité proposée dans le monde ouvert : les raids. Il s’agit tout simplement d’un lieu (un monastère, généralement) qu’il est possible de piller pour y récupérer des ressources non trouvables ailleurs, mais essentielles pour construire de nouveaux bâtiments dans votre hameau. Pour l’occasion, vous devrez forcément faire appel à des membres de votre clan puisque les coffres en question et certaines portes des lieux ne peuvent s’ouvrir seules, n’espérez donc pas boucler ces séquences en tout discrétion, la brutalité s’impose dans cette situation. Un point qui peut sembler regrettable étant donné la liberté généralement permise par la série, mais qui trouve son sens dans la cohérence des séquences visées et n’empêche en rien de privilégier l’infiltration le reste du temps.
Un raid en pleine Angleterre
Valhalla se veut plus “roleplay” dans son approche, ce qui se ressent non seulement dans ces raids, mais aussi dans la collecte et l’ouverture des coffres, puisqu’une grande partie d’entre eux ne sont pas accessibles aussi facilement que par le passé. Il n’est pas rare de devoir trouver une clé, un chemin difficile d’accès, un mur à détruire ou une planche à casser pour accéder à ces précieuses reliques. Plus votre partie progresse, plus ces mécaniques vont se cumuler, allant jusqu’à proposer des petits casses-têtes environnementaux certes tout à fait accessibles, mais assez pertinents pour rendre la collecte des trésor plaisante et crédible. Très généreux dans sa proposition, Valhalla parvient à offrir un contenu annexe copieux, intéressant et encore bien plus varié que celui de ses deux prédécesseurs.
Retour aux anciennes mécaniques d’infiltration
Les déplacements s’offrent un petit bonus, puisque malgré l’absence de véritables passages en mer, vous disposez bien d’un langskip que vous pourrez utiliser à loisir pour naviguer sur les fleuves d’Angleterre. Celui-ci ne s’accompagne pas de batailles navales qui sont absentes de cet épisode, mais il a en revanche une utilité importante dans votre épopée puisqu’il transporte jusqu’à 8 membres de votre clan que vous pourrez appeler à l’aide en cas de besoin, pour peu que vous vous trouviez à proximité d’un point d’eau pouvant accueillir votre bateau. Pour les plus terriens d’entre vous, Ubisoft Montréal a eu la riche idée de soigner également le reste de son gameplay en essayant d’offrir un mix entre les approches des premiers épisodes de la saga et de ses opus récents. Ainsi, la lame secrète permet de nouveau d’assassiner n’importe quel ennemi en un seul coup, mais son efficacité dépend tout de même de vos statistiques en la matière et de la puissance de l’ennemi. Pour les plus coriaces d’entre eux, vous devrez également réussi un mini-jeu d’adresse basé sur le timing et dont la difficulté dépend justement de l’efficacité du coup. Un bon choix, qui vient remettre en avant un élément crucial de la série tout en l’inscrivant dans le système d’Action-RPG actuel.
Le retour de l'assassinat "à l'ancienne"
À cela, il faut aussi ajouter le retour d’une approche rappelant elle aussi les débuts de la licence : lors de plusieurs arcs narratifs, vous serez amenés à vous infiltrer dans les villes en utilisant une cape et une capuche permettant de vous fondre parmi un groupe de moines, sur un banc voisin ou de faire semblant de vous adonner à une activité du coin. Un détail qui ravira les fans de la saga, d’autant plus qu’il est intégré avec beaucoup de bon sens et de mesure, offrant de la diversité dans les possibilités de gameplay tout en s’avérant adapté aux séquences se déroulant dans des villes hostiles à ceux que les locaux appellent les danois.
Aptitude, combats et équipements
Pour le combat, Valhalla reprend le modèle d’Odyssey sur les sensations et la prise en main, mais l’adapte sur sa progression. Les aptitudes se trouvent désormais sur le terrain ou s’obtiennent via des évènements annexes voire des quêtes, tandis que vous pourrez régulièrement obtenir de nouveaux points d’aptitude à dépenser dans un immense arbre de talent prenant la forme de constellations liées les une aux autres, lointain cousin visuel de feu le système de sphérier de Final Fantasy X. Pas vraiment ergonomique au premier abord, celui-ci a toutefois le mérite d’être bien construit en vous obligeant à passer par certains chemins sur votre route pour garantir un minimum d’équilibre dans la construction de votre personnage. Moins libre que celui d’Odyssey, il offre cependant assez de possibilités pour définir un minimum le style de notre personnage. Pour ce qui est de l’équipement, Valhalla a la bonne idée de délaisser le loot constant de ses prédécesseurs pour se concentrer sur les possibilités d’amélioration des armures et des armes : moyennant des matériaux se trouvant généralement sous bonne garde dans le monde ouvert, vous pourrez ainsi améliorer la rareté de l’équipement concerné, ce qui augmente le niveau plafond de l’arme en question, chaque niveau étant gravi avec des matériaux plus faciles d’accès (cuir, minerai de fer). La plupart des équipements ont la bonne idée de changer d’apparence à chaque amélioration, offrant un renouvellement visuel constant qui apporte une nouvelle fois plus de crédibilité à l’univers du jeu.
Il est également possible de choisir librement quel équipement porter dans chaque main, ce qui donne lieu à plusieurs types de combos : double hache, hache et bouclier, fléau et dague, voire même… double bouclier pour les plus originaux et originales d’entre vous. Si chaque combo s’avère parfaitement jouable, l’arme principale reste tout de même le moteur déclencheur de la plupart des animations proposées et le résultat est donc un peu moins clinquant qu’espéré, mais la liberté offerte par ce système suffit amplement à l’apprécier, d’autant que les combats n’ont rien perdu de leur qualité et leur dynamisme. Les types d’ennemis sont d’ailleurs bien plus variés, malgré une IA aux comportements parfois bien étrange qui vient parfois gâcher l’immersion. En revanche, notre principal regret réside dans les finish moves, qui proposent un vrai effort de réalisation et s’avèrent aussi sanglants que réussis, mais ont malheureusement la mauvaise idée de ne pas replacer la caméra exactement à l’endroit ou vous l’aviez placée avant. Cela peut sembler être un détail, mais dans un lieu plus feutré ou entouré d’une foule d’ennemis, c’est justement le genre de détails qui peut vous éviter de prendre un coup à cause de la seconde perdue à replacer systématiquement la caméra après chaque finish.
Réalisation en progrès, bugs constants
Un dernier mot s’impose sur quelques détails qui n’auraient pas forcément leur place ailleurs. Bien exécuté dans son ensemble, Valhalla n’échappe cependant pas à quelques écueils de la série, avec en premier lieu de nombreux bugs. Si nous n’avons rencontré aucun bug bloquant ou nécessitant de relancer la console, ceux-ci s’avèrent malheureusement trop récurrents et il faudra attendre quelques mises à jour pour profiter d’une version à la finition plus correcte : on notera ainsi des réguliers problèmes de pathfinding, de scripts de quêtes ayant du mal à se déclencher, des bugs de collision également. Rien de grave, mais mis bout-à-bout, ces bugs peuvent tout de même agacer et gâcher l’immersion de l’ensemble.
Sur nouvelle génération de consoles et en particulier sur la version Xbox Series X que nous avons ici pu tester, le titre a fière allure et nous propose non seulement des détails accrus sur l'environnement, mais la possibilité d'explorer un grand monde ouvert avec une fluidité à 60 images par seconde et une résolution 4K dynamique, le plus souvent native. Le résultat est de toute beauté et fait de cette version la meilleure possible pour ce nouvel épisode, d'autant plus qu'elle gomme également les micro-temps de chargement présents sur les versions PS4 et One, fluidifiant ainsi les transitions entre gameplay et cutscenes. On retrouve tout de même quelques transitions moins bien amenées, mais ce n'est au moins pas à cause d'une technique balbutiante.
Assassin's Creed Valhalla : Du gameplay en 4K sur Xbox Series X
Il convient d'ailleurs de saluer le gros effort d’Ubisoft Montréal sur la réalisation, puisqu’outre un fort joli plan-séquence introductif, on retrouve d’autres cinématiques ou effets de caméras dépassant le simple cadre du champ/contrechamp et apportant un peu plus de vie à l’ensemble. Les assassinats des membres de l’ordre des anciens peuvent aussi s’accompagner d’un finish move montrant le chemin de la lame secrète à travers le corps, et le style plus réaliste des combos et aptitudes en combat est très souvent accompagné de quelques changements de caméras certes pas toujours heureux, mais qui ont le mérite de renouveler constamment l’impression de dynamisme dans vos affrontements. Un pas certain dans la bonne direction, que l’on espère voir encore plus soutenu avec l’arrivée d’une nouvelle génération de machines. Peut-être dès le prochain épisode ?
Points forts
- Une immersion incroyable dans l’Angleterre du 9e siècle
- La gestion de la colonie, bien intégrée à la trame principale
- Des arcs narratifs aux thèmes variés et bien traités
- Interfaces et maps aussi ergonomiques que réussies visuellement
- Le système de progression de l’équipement
- Contenu annexe généreux avec pas mal de bonnes idées
- L’infiltration “à l’ancienne” dans certaines villes
- Une modélisation superbe, un monde en 4K et 60 fps
- Des efforts de réalisation sur les cutscenes...
Points faibles
- … Mais les transitions cutscenes/gameplay manquent encore parfois de fluidité
- De très grosses lacunes techniques sur PC
- La fin, moins brillante que le reste de l’aventure
- Le comportement des IA ennemies
- Beaucoup de petits bugs qui gâchent l’immersion
- Quelques problèmes de caméra en combat
Assassin's Creed Valhalla sur PC est l’amer constat d’un manque d’optimisation flagrant de la part d’Ubisoft, qui semble décidément avoir du mal à proposer une expérience technique satisfaisante sur ces dernières productions AAA, dixit l’exemple récent de Watch Dogs Legion. Le jeu a en effet beaucoup de mal à atteindre les 60 FPS sur une grande majorité de configurations et souffre surtout d’une grande instabilité en matière de framerate, rendant l’expérience presque douloureuse lorsque beaucoup de personnages sont affichés à l’écran. Difficile de ne pas sanctionner cette version de quelques points en moins, donc, en attendant l’arrivée d’une mise à jour.