Parmi tous les jeux de sports distribués cette année sur consoles next-gen, NBA 2K21 fait figure d'exception dans sa démarche. Exit le Smart delivery, Visual Concepts a pris le parti de proposer un jeu revu en profondeur par rapport aux versions PS4 et Xbox ONE. Un contenu inédit nous a été promis tout comme certains ajustements, alors que les premiers trailers nous avaient bluffés par leurs graphismes. La sortie de la Series X nous a permis de tester cette nouvelle version pour confirmer ou infirmer cette refonte.
Au SSD
Sur le parquet, le premier changement est visuel. 2K est très beau, plus que son penchant old-gen mais ne nous met pas une véritable claque. La faute au rendu de certains matchs, notamment lorsque le parquet est très clair et certains effets de lumière qui rendent l'image assez terne : c'est le cas par exemple du Staples Center (salle des Lakers). On est en tout cas assez loin des bandes-annonces affriolantes, souvent focalisées sur les gros plans détaillés, mais pas représentatif de la copie globale. Les nouvelles animations sont très peu nombreuses par rapport à l'edition du dessous, pas idéal pour amplifier l'écart avec le jeu sorti en septembre. On pourra tout de même se réjouir d'un titre plus fluide. Les bugs visuels lors des collisions ou animations de mouvements sont limitées, le titre est donc plus réaliste. Promesse tenue grâce à la nouvelle génération, les temps de chargement sont quasi-inexistants pour lancer les matchs.
Un très bon point, associé avec de nouveaux plans de jeu. Les raccourcis tactiques des touches directionnelles sont plus rapides, efficaces et de nouveaux ajustements stratégiques sont mis en place en attaque et en défense. En faisant pause, on peut avec l'organisation tactique cibler les meilleurs joueurs adverses, libérer les shooters, faire du pick&roll avec les deux stars etc. La palette est bien plus complète et approfondis un chouïa les possibilités de jeu. Pour le reste du gameplay, rien de neuf mais précisons que le système de tir est le même que sur PS4/ONE, mais optimisé dans sa mise à jour actuelle de NBA 2K21. Rien à voir donc avec la précision punitive infâme dont on devait faire preuve à la sortie du jeu sur PS4 et Xbox ONE.
C'est pas le quartier qui me quitte
Côté contenu, ça bouge beaucoup sur la forme. On retrouve exactement le même scénario assez cliché pour la carrière solo, mais le cadre évolue en multi. Le traditionnel quartier se transforme en ville, que vous intégrerez après être monté en grade Pro sur les Park d'une zone portuaire. Un moment d'ailleurs assez fastidieux que l'on aurait aimé passer (il suffit de ne pas trouver d'adversaire en ligne ou perdre régulièrement pour se retrouver bloqué). Une fois citadin, on constate que la ville est gigantesque, et que certains PNJ vous donnent désormais des quêtes pour obtenir des VC ou bonus en tout genre.
Ajout pour les nostalgiques de Rivet City, Sunset Beach et Old Town, les affiliations sont de retour via 4 quartiers. Symboles de territoires aux couleurs différentes, on intègre un clan une fois arrivé en ville, mais cette donnée est pour l'instant anecdotique. Les serveurs sont en effet trop vide pour constater un changement dans les statistiques (si l'on bat une équipe d'un quartier adverse). Pour le reste, c'est un quartier classique grandeur XXL au final, assez vide, artificiel, peu animé avec les boutiques habituelles, zone d'entraînement Gatorade, REC ou Pro-AM, la tour centrale accueillant les compétitions événementielles. Un trompe l'œil, car même si l'on aperçoit énormément de points d'intérêt sur la map, il s'agit d'une division des mécaniques classique du quartier (au lieu d'une boutique de vêtements de sport avec plusieurs marques, chaque marque a dorénavant sa boutique). On aurait aimé quand même un peu de neuf pour égayer ce décor pas encore pourvu d'âme.
Ni*** les clones
Le Builder du joueur change quant à lui et gagne en intérêt. Les camemberts pour définir les aptitudes physiques sont mis au placard, et ces dernières deviennent des points améliorables à part entière. La vitesse, la force, l'endurance remplacent d'anciennes compétences comme les fadeways de loin ou bras roulés au poste par exemple. Idem pour les insignes,capacités renouvelées (le détail de certains remplacements d'insignes juste ici). Le Takeover est désormais divisé en deux grandes parties, à savoir une compétence principale activable plus tôt, avant une secondaire et le Takeover d'équipe si l'on aime prendre des risques tout en étant régulier, car un ballon perdu ou une mauvaise action peuvent remettre les compteurs de Takeover à zéro. Les bouleversements ne sont pas énormes, mais font grandement gagner en réflexion lors de la création du joueur.
Goutte d'eau
L'expérience est donc renouvelée pour la création de joueur, mais celle-ci a un coût. Ainsi, vous devrez racheter le jeu si vous n'avez pas pris l'édition Mamba. Sachez toutefois que la monnaie virtuelle est reportée d'une version ONE/PS4 à une édition next-gen, une bonne nouvelle si vous avez mis de côté. Sinon, si l'on met les éléments cosmétique à part, la note s'avère salée pour monter son joueur au maximum, soit plus de 250 000 VC ou 60€ environ si l'on choisit de sortir la carte bleue (100 000 VC sont offerts si vous avez pris l'édition Mamba). Les dépensiers seront cependant limités par l'obligation de jouer pour dépasser la note générale de 85, mais il faut avouer que NBA 2K21 next-gen est un pay-to-fast en carrière, et ça n'est dramatiquement plus une surprise.
NBA 2K21 : Du gameplay entre le Heat et les Lakers
Le W c'est le S
La surprise, c'est le nouveau mode The W, une carrière centrée sur un personnage féminin qui entre en WNBA. Après avoir choisi la franchise, notre future star débute à 75 de général et peut monter non seulement en terme de niveau, mais aussi en terme de progression professionnelle au gré des matchs, et ce dans plusieurs domaines : femme d'affaires, influenceuse, coach, icône Mondiale et de la mode. Pour se faire, le temps libre fait gagner des points de compétence à allouer à l'un des secteur, et permet de gagner des bonus cosmétiques et liés au scénario. Cette première dans le monde des simulations sportives peut être saluée, car il s'agit d'une alternative sans dépense nécessaire pour progresser avec un système de calendrier et gestion très sympathique. On aurait même aimé la même expérience pour la NBA, puisque ce choix conviendrait à quiconque n'est pas intéressé par le jeu online et la gestion de VC.
En bande centralisée
Un autre mode "inédit" fait son apparition, mais est en fait la centralisation des modes Ma Ligue et Mon GM pour gagner en efficacité et organisation : MyNBA. Avant de lancer une partie, une myriade d'options est présentée (voir screen ci-contre) pour établir l'expérience de son choix. Commencer à l'intersaison ? Ajouter les points d'action comme sur MyGM ? Pouvoir jouer avec son équipe de G-League ? Lancer une Fantasy Draft ? Jouer avec des amis sur la Ligue ? Tout est paramétrable, donc par extension jouer à MyGM online avec ses potes aussi. La démarche est bonne, mais le coeur de l'expérience n'est pas chamboulé tout comme le mode MyTeam. Ce dernier, habituel jeu de carte Ultimate Team à la sauce Visual Concepts, est l'un des seuls à s'être vu modifié par rapport à 2K20 sur la version PS4/ONE. Pour rappel, ce dernier intègre les cartes insignes et un nouveau système de saison à l'image d'un battle pass pour surfer sur la vague. A l'inverse des VC, il faut aussi souligner que les cartes débloquées seront reportées d'une version à l'autre.
Terminons sur la musique du jeu, avec une playlist infinie pour un jeu de sport (350 tracks, 150 supplémentaires sur Series X et PS5) qui fait la part belle au rap US. Parfait pour se balader dans le quartier et dans les menus sans jamais se lasser. De quoi espérer que Take-Two et Visual Concepts évitent de nous servir chaque année le même refrain lors de cette ère des nouvelles génération de consoles.
Points forts
- Ultra-complet dans les modes classiques
- Temps de chargements effacés
- Nouveaux plans de jeux et tactiques
- Builder, insignes et Takeover repensés...
- ...et quartier redessiné en ville pour la carrière
- VC et point MyTeam transférables
- MyNBA centralise MyLigue et MyGM
- The W, mode carrière allegé au féminin
- De petits ajustements sur l'habillage bienvenus
- Plus agréable graphiquement que sur old-gen...
Points faibles
- ...mais clairement pas la claque annoncée
- Nouvelles animations trop peu nombreuses
- Un prélude pour accèder à la ville interminable
- La ville, plus grande mais plus vide...
- ... et des affiliations pas mises en avant
- Le mode MyNBA n'apporte finalement rien de neuf
- VC toujours intrusifs
La puissance graphique proposée par Visual Concepts symbolise parfaitement cette version de NBA 2K21 : attendue au tournant, elle progresse, mais ne fait pas sauter au plafond. On retiendra surtout les nouvelles tactiques, la disparition des longs temps de chargements ainsi que le nouveau builder de la carrière. Le cadre de la carrière revisité est une bonne idée pour franchir un cap, mais il faudra attendre les prochaines éditions pour que son potentiel soit exploité au maximum. Finalement, ce NBA 2K21 next-gen est ce qu'aurait du être le NBA 2K21 de septembre.