Dévoilé lors de l’événement Xbox du mois de mai 2020, Second Extinction ressuscite les géants du Jurassique et propose à des équipes de trois chasseurs de rayer une nouvelle fois de la carte ces créatures au sang tiède. Il en va de l’avenir de l’humanité sur notre douce planète bleue, les vélociraptors, dilophosaures et autres ankylosaures ayant repris leurs droits d’une manière tellement violente que les Hommes ont fui dans l’espace. Armés d’un arsenal dévastateur et de compétences variées, la météorite destructrice, cette fois-ci, c’est nous !
Ce test de Second Extinction évalue les qualités et les défauts de l'accès anticipé et ne représente en rien un test du produit définitif. Ce test est valable pour sa date du 21/10/2020 et sera amené à être remanié au fil de l'évolution du jeu, avant la critique de la version finale.
Second Extinction : Une mission complète en multijoueur
Vous avez créé des raptors ?
Amateurs de T-Rex et de carnivores sanguinaires de l’ère du Mésozoïque, réjouissez-vous, Systemic Reaction a décidé de vous servir telle un chèvre dans un enclos un FPS coop rempli de créatures normalement disparues il y a 65 millions d’années. Que ce soit par l’intermédiaire de ses thèmes musicaux rappelant ceux d’un Jurassic Park sous amphétamines ou via ses armes dévastatrices que ne renierait pas un certain Turok, Second Extinction sait effectivement à qui il s’adresse : aux fans de dinosaures qui n’ont pourtant qu’une seule envie, les exploser. À cette fin, le soft propose de composer une équipe de trois joueurs maximum lâchés sur Terre à la manière des ODST de Halo , c’est-à-dire à bord de modules de largage. C’est à l’escouade de choisir dans quelle partie de la carte elle souhaite atterrir en sélectionnant les campements accessibles. Découpée en sept zones à la difficulté variable, la map vallonnée abrite des objectifs (souvent multiples) qui sont liés à des missions à déterminer avant de partir au combat. L’originalité de Second Extinction , c’est que certaines zones peuvent être inaccessibles aussi bien pour un largage que pour une extraction en cas d'invasion de dinosaures. Les actions de l’ensemble des joueurs du monde ont un effet sur le niveau de menace des zones : plus les chasseurs échouent à un endroit ou évitent tout simplement une région, plus le niveau de menace augmente, ce qui signifie plus de créatures, des objectifs secondaires plus compliqués, et l’impossibilité d'atterrir dans la zone ou d'en décoller. Forcément, les territoires autorisant des objectifs uniques, plus simples à réaliser en solo, sont régulièrement ceux dont le niveau de menace est au plus bas. Il est à noter que rejouer une mission n’engendre pas forcément les mêmes événements. Tantôt une porte normalement ouverte est bloquée, tantôt un fusible saute alors qu'il fonctionne habituellement.
Une fois arrivés sur le plancher des vaches (ou plutôt des Nigersaurus), les joueurs ont la liberté de se diriger vers les objectifs de leurs choix. Cela va des œufs de T-Rex à collecter aux données de serveurs informatiques à récupérer, en passant par des explosifs à mener jusqu'à une ruche. Oui, ces missions ne sont que des prétextes pour mettre sur le chemin de l’escouade des centaines de dinosaures mutants tous plus hargneux les uns que les autres. N'espérez donc pas trouver dans Second Extinction de la narration ou des scènes cinématiques. Les classiques vélociraptors laissent rapidement place à des monstrosités aux pouvoirs divers. Certaines sont électriques, d'autres ont de lourdes carapaces. Les dilophosaures crachent leur venin tandis que les styracosaures chargent les chasseurs. Malgré la présence d’ankylosaures et de T-Rex, il manque encore quelques célèbres créatures pour combler notre envie de dinosaures, à l’image des compsognathus, dimétrodons, stégosaures, ptérodactyles ou autres mamenchisaures. Herbivores ou carnivores, peu importe, puisque les mutations éveillent l’agressivité ! Contrairement aux zombies de base de Left 4 Dead assez inoffensifs, les raptors disposent d’attaques sautées redoutables qui obligent à maîtriser l'art de l'esquive. Les nombreux dinos électriques restent les plus enquiquinants à terrasser, la faute à des pouvoirs trop puissants retirant un peu de fun aux affrontements. Leurs attaques survoltées paralysent le joueur tandis que leurs esquives sont tellement rapides que nous jurerions voir de la téléportation. Heureusement, les kits de soin sont nombreux, et il est possible de demander des livraisons de munitions selon notre bon vouloir (quand la bonne compétence est équipée). En solo, le défi peut s'avérer complexe à cause de l'absence d'IA alliée, d'autant plus que les nids des créatures sont nombreux. En outre, les monstres sont aussi résistants que véloces, et récupérer de la vie ralentit l’avatar. Cependant, l’absence de barre d’endurance adoucit le challenge, le joueur ayant l'opportunité de fuir plutôt que de combattre quand la situation dégénère. En multijoueur, la progression est clairement facilitée. Nous espérons que Systemic Reaction réussira à mettre en place des missions plus corsées à destination des inconditionnels qui s'amusent à plusieurs.
Second Extinction : Bataille contre un T-Rex
Un trio contre le Trias
Les héros à incarner pour terrasser les géants du Crétacé sont pour le moment au nombre de quatre. Ils disposent chacun d’une capacité tactique (qui se recharger avec le temps), d’une compétence spéciale (qui revient en tuant des adversaires) ainsi que d’un pouvoir passif. En utilisant convenablement l’esquive, les compétences et le sprint, le joueur sera capable de repousser les diverses vagues de créatures. À l’instar de nombreux autres FPS, il est possible de prendre appui sur le bord des parois, de lancer des grenades, d’effectuer des attaques de mêlée et de glisser sur le sol. Soyons clairs, ce dernier mouvement est totalement dispensable face aux armées affamées. Point important : les chasseurs ne sont pas tous logés à la même enseigne en matière d'efficacité. Le minigun de Rosy et le lance-grenades d’Amir se révèlent largement plus destructeurs que le fusil à pompe d’Ortega et le sniper de Jürgen. Fort heureusement, il est permis de sélectionner un personnage déjà pris par un autre utilisateur en multijoueur, comme de changer certaines armes primaires ou secondaires. Il est bon de noter que l’arsenal est améliorable (stabilité, impact) en échange de ressources acquises durant les missions (sac de tétrodotoxine, griffe tétradactyle, etc.). Pour un personnage comme Rosy, les munitions fondent comme neige au soleil. L’invocation régulière de modules de munitions est donc vital, et il est nécessaire de veiller à ce que l’équipe possède bien cette capacité en son sein pour éviter de gros ennuis. Dans la folie des affrontements, une balle bien placée à proximité des barils explosifs fait le ménage à moindre coût, en plus d’engendrer un joli feu d’artifice. Du classique qui fonctionne toujours très bien.
Également prévu sur Xbox Series X/S, Second Extinction est jouable au pad. Pas de problème majeur à signaler dans cette configuration, si ce n’est que devoir lâcher le stick droit (qui sert à viser) pour appuyer sur “X” afin de ramasser/utiliser un objet peut poser quelques problèmes quand les arènes sont infestées de monstres. Logique.
Même si nous aurions préféré avoir l’opportunité d’exploser du dino mutant à quatre plutôt qu’à trois, force est de constater que les mécaniques de Second Extinction fonctionnent plutôt bien. Les missions sont intensives, et la carte du monde recèle de campements additionnels à dénicher en plus d'objectifs annexes plus ou moins délicats à compléter. L’intelligence artificielle des monstres est de bonne facture dans l’ensemble par rapport au nombre d'animaux à gérer, et nous avons été impressionnés par l’acharnement des dinos qui n’hésitent pas à poursuivre les chasseurs jusqu’à l’autre bout d’un territoire. En solo, abuser de l’esquive est parfois plus utile que de faire feu, puisque rien n’oblige le joueur à annihiler ses adversaires pour accomplir les objectifs principaux. Tourner autour d’un scanner pendant qu’il acquiert des données en échappant tant bien que mal aux morsures est une stratégie qui fonctionne, bien qu'elle prive de la collecte de ressources. Même si cela est pratique pour progresser rapidement, courir vers les objectifs sans se préoccuper des dinos n'est pas ce qui rend l'épopée des plus excitantes. Une barre de stamina qui se viderait à chaque esquive/sprint pourrait éviter à l'avenir l'abus de rush, voire de filoutage. Face à tant de dinosaures animés à l’écran, il est forcément difficile d’effacer l’aspect brouillon qui se dégage des rencontres, particulièrement lors des séquences d’extraction où il est nécessaire d’attendre l’arrivée d’un vaisseau pendant que les créatures arrivent par dizaines. Oui, Second Extinction est un jeu bourrin et il n’y a rien de grave à cela. Du côté des erreurs de jeunesse dues à l’early access, nous notons un manque certain de contenu (seulement 6 missions de campagne) et une technique qui pourrait encore être largement optimisée. Mais les fondations sont solides, ce qui ne peut que laisser augurer de bonnes choses pour l'avenir du titre.
Points forts
- Un bon équilibre entre profondeur et accessibilité
- Des dinosaures bien animés et très nombreux à l’écran
- Des variations bienvenues dans les objectifs au fil des parties
- Univers travaillé
Points faibles
- Pas encore assez de diversité dans les dinosaures et les missions
- Une carte dont on fait vite le tour
- Le rush n'est pas assez puni
- Encore quelques bugs
- Pas assez d'options de difficulté
Après un Generation Zero mettant en scène des robots envahissant notre monde, Avalanche Studios fait cette fois-ci appel aux créatures du passé pour donner du fil à retordre aux aventuriers. Empruntant autant à Killing Floor qu’à Turok, Second Extinction apporte des affrontements soutenus pensés pour de courtes sessions (entre 15 et 30 minutes) à trois en équipe. Avec son système de menace mondiale et les variations possibles dans les objectifs, le FPS coop dispose déjà d’une bonne rejouabilité sur les six missions de sa campagne. Systemic Reaction possède une bonne base que l’on espère voir s’enrichir de plus de dinosaures différents, de quêtes nombreuses, ainsi que d’une carte plus généreuse. Proposé à 24,99 euros (hors promotion) en early access, le soft d'Avalanche Studios mérite toute votre attention.