Transition ou nouveau titre assumé ? Ride 4 occupe en 2020 pour la majeure partie des titres sportifs sortis cette année la place d'un jeu à cheval sur deux générations de consoles. De quoi voir si Milestone décide de donner un second souffle à sa licence dès son lancement le 8 octobre sur PC, PS4 et Xbox One, ou si le studio transalpin attend patiemment 2021 et sa sortie sur next-gen pour mieux faire vrombir son moteur. En tout cas, Ride 3 ne correspondant plus aux exigences actuelles, on attend un premier coup d'accélérateur.
Ride 4 montre un peu de gameplay
Sortie le 21 janvier 2021, le penchant next-gen de Ride 4 (Smart delivery côté Microsoft et Series X, version gratuite du titre sur PS5 pour les détenteurs PS4) ne promettait rien de plus que les habituels ajustements de transition. La promesse est tout de même tenue à l'image de la version PS5 du dernier titre de Milestone, MXGP 2020.
Milestone sans extravangance dans la transition
Le changement le plus marquant reste exclusif à la console de Sony. En effet, les fameuses manettes DualSense bénéficient d'un très gros chantier, une donnée assez cohérente quand l'on voit la qualité de modélisation des motos au niveau visuel et sonore. Ainsi, les retours haptiques selon la surface et la résistance sur les gâchettes ajoute une sacrée plus-value à l'immersion sur la piste. Autre feature sympa sur cette DualSense, le roulement interne qui s'accentue en fonction de la vitesse. En revanche, nous n'avons pas constaté de réelle différence entre les modèles de motos concernant ces retours haptiques. Pas gravissime, et même plutôt sympa de voir une marge de progression pour atteindre un jour la simu encore plus hardcore.
De manière plus classique, la transition s'opère avec la puissance des nouveaux SSD, à savoir la disparition des temps de chargement, le Quick Resume pour jumper rapidement d'un mode à l'autre. Au niveau visuel Ride 4 supporte totalement le 4K et le 60 FPS, du pain béni avec la modélisation poussée des bécanes. Pour le reste on vous orientera sur l'ancien test puisque rien n'est vraiment nouveau sur le contenu et les qualités-défauts du titre, si ce n'est l'augmentation du nombre maximum de participants à une course, jusqu'à 20 sur la piste. Le nombre gonflera le challenge solo, mais pas le défi online, les serveurs PS5 et Series X étant pour le moment déserts.
Du gameplay PS5 pour Ride 4
Au niveau des standards
Ride 3 ne proposais pas un énorme bond en avant sur ses sensations par rapport à Ride 2, et devenait même très obsolète comparé aux nouvelles cylindrées estampillées Milestone. On parle bien sûr des derniers MotoGP, la licence la plus comparable en terme de simu Moto sur piste. Ride 4 prend le taureau par les cornes en se mettant au niveau du dernier jeu officiel du championnat du Monde. La météo dynamique, grande absente du dernier titre et désormais classique pour tout jeu de courses actuel est de la partie. Ca n'est certes pas aussi paramétrable qu'un WRC, mais bien calibré au niveau visuel (une partie peut commencer de jour et avec un temps dégagé pour finir sous la pluie de nuit) et sur les ressentis. L'IA ANNA intègre la saga comme pour MotoGP, de quoi effacer les gros soucis des derniers Ride avec une intelligence artificielle dépassée. Si vous avez tâté le dernier MGP20, sachez que les mêmes mécaniques sont mises en place, à savoir des adversaires IA plus réaliste dans les dépassements, les départs, le frein, avec plusieurs erreurs et en gestion des situations météo, mais pas veinards dans les collisions, souvent à votre avantage.
Sans surprise, on peut toujours modifier son joujou avant chaque course (suspensions, rapports etc.) et naviguer entre choix de la stabilité au détriment de la puissance, accélération au lieu de la vitesse de pointe... La monnaie virtuelle permet aussi d'améliorer les caractéristiques techniques des motos (moteur, pneus), voire d'enlever rétro, plaque. Pour ce qui est de l'aspect cosmétique, les amateurs de Pimp my Ride retrouveront l'éditeur classique de Milestone, à savoir une personnalisation des livrées, casques et combinaisons via un système de couches/motifs à appliquer.
Les habitués de Ride 3 aux yeux de lynx apercevront un niveau de détail supplémentaire sur la modélisation des motos, déjà assez fidèles dans l'opus précèdent, ainsi que sur certains points de décor (moins pertinent dans les faits mais à souligner). Un travail sonore et graphique que l'on imagine titanesque sur les 176 bécanes sous licences officielles (81 seront ajoutées en DLC) et les 30 circuits internationaux disponibles, avec de grands classiques (dont la Nordschleife du Nürburgring).
Enduro pâle ?
L'autre ajout notable qui influence le gameplay, c'est la gestion des pneus et du carburant et donc du passage aux stands. La feature parait logique en premier lieu, mais son absence dans Ride 3 avait déçu de nombreux joueurs. Pas vraiment utile dans les courses rapides avec peu de tours, cette dernière est en revanche indispensable sur les longs circuits et surtout pour les courses endurance. L'endurance est en effet la petite nouvelle de la saga, et ajoute de la profondeur au titre dans ses possibilités. On ne calcule cette fois-ci pas la performance au nombre de tours mais au temps (au moins 20 minutes), avec l'animation des pilotes qui courent vers leur monture en avant-course. C'est très sympa et plus stratégique, même si on aurait au moins aimé que la gestion des pneus/carburant soit traitée de manière intuitive comme pour le dernier MotoGP. A noter que l'endurance constitue un pan entier de la carrière dans le final, avec la Ligue Superbike spéciale Endurance.
La carrière dans une impasse
Alors que Ride 3 plongeait dans la nostalgie avec un système de magazines en guise d'habillage de sa carrière, le nouvel épisode se veut plus classique. Paradoxalement, originalité rimait l'année précédente avec clarté, et sobriété rime cette saison avec adversité. Le tout premier choix du mode se fait sur la ligue régionale des débuts, soit la zone dans laquelle vous souhaitez effectuer plusieurs défis avant d'intégrer la ligue mondiale, puis les ligues Superbike plus prestigieuses. On retrouve donc la Ligue des Amériques (circuits du Brésil, USA, Canada), la Ligue Asiatique (Chine et Japon) ainsi que la Ligue Européenne. Une fois ce choix fait, le tout est de remplir plusieurs défis (contre-la-montre, exhibitions avec sa bécane de base ou une moto d'emprunt etc.) pour débloquer le suivant et décrocher des coupes une fois un nombre de points atteint. Le nombre de coupes débloque une autre catégorie de défis puis la ligue mondiale etc.
Simple et efficace direz-vous, mais trop restreint, surtout pour les nouveaux-venus. En effet, choisir une ligue régionale bloque l'accès aux deux autres zones, et il est nécessaire de tout débloquer sur une ligue pour voir du pays. Pire, nous avons été bloqué sur un contre-la-montre ardu dans la zone asiatique, et il est impossible d'annuler son premier choix pour choisir une autre ligue régionale, il faut alors changer de profil de pilote. La frustration est alors terrible. Ajoutez à cela l'absence totale d'animation sur les podiums et d'interaction pour donner un peu de matière au mode pour rendre celui-ci finalement décevant, malgré toutes les améliorations de gameplay citées plus haut. Un manque de vie qui ne touche d'ailleurs pas seulement la Carrière. Dommage.
Aussi, le mode deux joueurs en écran-splitté n'est toujours pas de la partie comme c'était le cas pour Ride 2. Au sujet du multi en ligne, les lobbys nous amènent à penser que celui-ci sera globalement similaires aux différents titres de Milestone type MotoGP 20 mais nous n'avons pas encore pu tester la chose (voir encart ci-dessous). Des challenges hebdomadaires seront lancés en post launch, tout comme le mode "directeur de course" pas encore détaillé. Enfin, 14 DLC gratuits (comprenant motos, circuits et events) et 15 DLC payants (5€ chacun, inclus dans le season pass à 40€) sont au programme du road book. Concernant le multi en ligne, on regrettera enfin que Milestone fait le minimum syndical en proposant certes des serveurs dédiés très stable (comme ses derniers titres) mais des possibilités trop simplistes (lobby et enchainement de courses).
Concernant les versions PS5 et Xbox Series X de Ride 4, le titre sortira le 21 janvier 2021. Smart delivery au programme côté Microsoft, et version gratuie de Ride 4 sur PS5 pour les joueurs PS4, incluant tous les DLC achetés de la sortie next-gen jusqu'au 30 avril. Les manettes DualSense seront adaptées au produit pour la gamme Sony (retours haptiques et une résistance sur les gâchettes). La puissance des nouveaux SSD offrira, comme pour la plupart des jeux next-gen, un temps réduit voire nul pour les temps de chargement et une amélioration globale de la structure graphique comme expliqué sur notre dernière preview.
Points forts
- Des motos parfaitement modélisées
- Prise en main exigeante mais grisante
- IA ANNA intégrée...
- ...tout comme la météo dynamique
- L'ajout de l'enduro !
- Nombreux circuits et motos
- Gestion des pneus et du carburant...
Points faibles
- ...mais moins mise en valeur que sur Moto GP20
- Une carrière tristoune et frustrante
- Le multijoueur local toujours aux abonnés absents
- Le multijoueur online léger
- Un train arrière parfois foufou
- Toujours fade sur et en dehors de la piste
Ride 4 est plus complet que son prédecesseur au niveau des possibilités de gameplay, c'est un fait. Il conserve ses qualités dans la finesse de la prise en main, ravira les fans de la première heure sans totalement rebuter les néophytes, et ajoute plusieurs cordes à son arc. La météo dynamique est enfin de la partie même si elle n'est pas paramètrable à 200%, l'IA ANNA made in Milestone rejoint enfin la licence et les courses endurance ajoutent un peu de sel au titre. En outre, le passage aux stands est désormais possible, même si nous avons préféré sa mise en lumière dans Moto GP20, dernier titre du studio italien. En revanche, Ride n'avance pas dans sa mise en scène, sans saveur sur la piste et dans les animations hors-circuit, et regresse même sur la carrière. Cette dernière est en panne sèche niveau originalité, se montrant même frustrante dans sa construction. En bref, Ride 4 effectue un bon tour de piste, mais n'échappe pas à la pénalité.