C'est une première, NBA 2K21 sort cette année en plein play-offs NBA, report du tournoi final oblige. Parfait pour ne jamais couper de la balle orange, et savourer une dernière danse pour le titre sur les consoles actuelles. La version PS5-Series X est annoncée par Take-Two comme véritable évolution pour les simulations sportives, mais attention : il ne faudrait pas se relacher et délaisser la mouture PC, PS4 et One sortie ce 4 septembre pour rassurer des joueurs en attente de nouveautés.
La bande-annonce de NBA 2K21
En tout cas, Visual Concepts n'oublie pas sa fonction première pour fêter le dernier titre avant l'arrivée de la nouvelle génération de consoles. On retrouve avec plaisir l'intégralité des licences officielles, avec les 30 franchises de la ligue, les équipes All-Time, la WNBA et deux nouveaux effectifs pléthoriques, à savoir les Team USA des JO 2012 et 2016. Plusieurs équipes mythiques apparaissent cette saison, dont les Raptors de 2019-2020, champions sortants, les Lakers de 2009-2010 avec Kobe, le Jazz de 2008-2009, les Suns de 92-93, les Pacers 2004-2005 et la superteam des Warriors en 2016-2017.
De l'ombre à la lumière
On aimerait maintenant que le reste du contenu de NBA 2K21 soit au niveau de ces équipes talentueuses, à commencer par le contenu phare, Ma Carrière. Comme il est de rigueur, le mode est lancé avec le Prélude, rythmé par des cinématiques et matchs avant l'arrivée en NBA. Celui de l'année dernière était confié à SpringHill Entertainement pour la meilleure aventure scénarisée jusqu'à présent et un niveau qu'on imaginait pas atteint... Et ça n'est clairement pas le cas cette saison. Baptisé The Long Shadow, le Prélude est somme toute classique du lycée à la NBA en passant par l'université, mais sans NBA Combine ou Summer League. On y incarne Junior, fils d'une ancienne gloire universitaire sans cesse comparé à son père, face à plusieurs défis comme la rivalité, la pression médiatique, l'amour. L'histoire convenue saupoudrée de gros clichés et de personnages peu marquants ne restera pas dans les mémoires. C'est dommage, car le cast était intéressant avec Michael K. Williams (The Wire), Djimon Hounson (Blood Diamond, Les Gardiens de la Galaxie) ou encore Jesse Williams (Grey's Anatomy) et plusieurs plans de caméra sympas.
En dépit du scénario moyen, un moment du Prélude a retenu notre attention. Juste avant l'arrivée en NBA, la possibilité de choisir un agent s'offre au joueur. D'un côté, un proche de la famille pas excellent en affaire et de l'autre la représentante d'une agence. Préférer l'ami augmentera le nombre de fans acquis en Park, le nombre de VC de rares contrats publicitaire et la confiance des coéquipiers, tandis que l'agence favorisera les fans conquis en NBA, la régularité de contrats moins juteux et certaines marques plus prestigieuses.
Quartier plage, avancée mirage
Repensé en 2019, le créateur du joueur a seulement bougé par petites touches, et ça n'est pas plus mal tellement ce dernier était satisfaisant dans sa composition.Pour rappel, on désigne dans ce builder le profil qui définira les compétences maximales par secteur de jeu (défenseur, shooter, meneur ou équilibré), les caractéristiques physiques puis les compétences à faire évoluer lors de la carrière. Au programme sur 2K21, l'addition de nouveaux types de profils physiques et archétypes, ainsi que la possibilité de faire un meneur plus grand que d'habitude (6'8" maximum soit 2 mètres 03).
Une fois le Prélude bouclé, le tout nouveau quartier s'ouvre. Après deux ans avec un hub sous la forme d'une place rectangulaire avec les terrains de Park au centre et les boutiques autour, le décor change radicalement. Voici maintenant 2K Beach, loin du centre-ville et à proximité de la côte. Le Park est désormais près de la plage, les boutiques, salles de Pro-Am/REC du côté de la ville. Cependant, même si le cadre et la vitrine ont été dépoussiérés, peu d'efforts ont été consentis pour donner une nouvelle jeunesse au cœur du mode carrière. On notera le changement dans la boutique NBA, avec la possibilité d'acquérir les maillots classiques toute l'année et non plus semaine par semaine, quelques insignes rétirés mais c'est tout. Les salles de REC sont identiques à 2K20, les boutiques similaires et les mécaniques semblables sur le fond et la forme. Les anciens joueurs auront donc l'impression de tout recommencer à zéro sans surprise, si ce n'est de jouer au basket street près de la mer.
On se souvient du hashtag #Fix2K20 lancé la saison passé suite à un lancement chaotique des serveurs du jeu. Cette fois-ci, nous n'avons pas constaté d'énormes problèmes au niveau du jeu en ligne si tenté que l'on ait une bonne connexion (Ma Carrière -REC et Park-, matchs en ligne classique, Mon Equipe). Le gros problème réside dans le matchmaking : absurde en REC, celui-ci est totalement déséquilibré au niveau des postes (on peut se retrouver à 5 meneurs de jeu contre 5 pivots), de la note générale (équipe à 72 de général contre une équipe à 83) ou de l'expérience. Il n'y a pas assez de matière au niveau des équipes pour juger le matchmaking en Pro-AM, mais vu le peu d'effort fourni sur ce point de vue, on risque de tomber dans les travers de la saison passée.
Mon Equipe : progression de l'année
Pour trouver de vraies nouveautés de contenu, il faudra alors se tourner vers le mode Mon Équipe. C'est ce qu'on lui reprochait la saison dernière, et plusieurs features font leur apparition. Outre les classiques défis hebdomadaires, matchs en solo/multi, on est confrontés à un système de saisons avec plusieurs objectifs à compléter sur une période, comme pour les battle pass des battle royale avec une progression de niveau. Côté cartes, on peut désormais procéder à la fusion de cartes en double, et échanger ces dernières contre plusieurs joueurs iconiques, une belle alternative aux enchères classiques. Les cartes duos iconiques sont de retour, tout comme les cartes évolutives et seront accompagnées des cartes insignes, à savoir des consommables que l'on peut allouer à certains joueurs pour les faire progresser. Ces ajouts donnent un second souffle au mode Ultimate Team made in NBA 2K.
En revanche pour les autres modes, c'est le désert complet d'un point de vue innovation. Mon GM n'a pas bougé d'une semelle, et conserve ses accrocs : les transferts sont souvent farfelus, les émotions des membres de l'équipe improbable et les discussions avec le staff parfois lunaires ("c'est quoi ton bonbon préférés ? Moi ce sont les ours à la guimauve" - c'est une phrase présente dans le jeu). Certes il est possible de gérer la franchise à tous les niveaux, mais on aurait aimé des petites nouveautés ici et là. Ma Ligue (en ligne ou solo) et les modes saisons, complets et vivants avec la possibilité de drafts fantasy sont aussi le copié-collé de leur penchant sur 2K20.
Péril jauge
Si l'on se penche sur le gameplay, Visual Concepts reste dans le même esprit que la saison passée, à un détail près. On retrouve toujours la même intensité défensive, la même bataille au rebond et les même indicateurs sous le porteur de balle pour intercepter. Les mêmes défauts aussi, avec un très grand nombre d'interceptions parfois irréalistes et des alley-oops très difficiles à défendre, souvent réussis de manière improbable. Le grand changement se trouve dans la jauge de shoot. Exit la jauge sous ou près des mains du joueur à remplir au maximum, cette dernière est désormais au-dessus du porteur de balle. C'est maintenant une barre fixe, avec un indicateur pour savoir quand relâcher le bouton de tir. Moins lisible et très perturbante par rapport au dernier jeu, elle incorpore un nouveau type de timing, plus fin et bien plus exigeant qu'à l'accoutumée. On recherche encore le pourquoi du comment d'un tel changement, car cela bouscule totalement les habitudes des joueurs, et procure une frustration intense le temps de maitriser la chose. Concernant les animations de dribbles, certains ont été intégrée au jeu comme le nouveau fadeway sur un pied de James Harden, mais elles sont globalement identique à ce qu'il se faisait jusqu'à présent. A noter un nouveau timer en tête de raquette pour prévenir de la fin de l'horloge, petite feature assez sympathique.
Canard VC
La difficulté d'aborder cette nouvelle jauge pose un autre problème, à savoir la progression du joueur. Comme chaque année, il faut pour faire progresser la note générale de son pro utiliser la monnaie virtuelle (VC : Virtual Currency) que l'on débloque par les matchs joués, et à grand coup de carte bleue. Être performant sur les aspects défensifs, offensifs, tirs et passes débloque également des insignes incontournables sur le long terme. Et vous l'aurez compris, qui dit difficulté pour rentrer des shoots signifie grand obstacle pour débloquer un insigne, et glaner des boosts de VC à l'issue des rencontres. La nouvelle jauge intensifie la nécessité de craquer et dépenser, surtout pour les purs snipers, freinés dès le lancement du mode.
Take-Two n'a pas laissé tomber sa politique, au grand dam de la majorité des joueurs. Pour faire monter le pro au maximum de base sans remplir une fois sa barre de progression (85 de général), il faudra débourser environ 200 000 VC (comme l'année dernière.). Et si vous êtes drafté au début de premier tour avec le choix de l'agent prestigieux (voir plus haut), vous aurez tout au plus 1 200 VC de salaire par match. La progression reste affreusement lente, et le gain de primes de match aussi élevé est une utopie pour les joueurs prédisposés au tir lointain ou mi-distance. NBA2K21 reste donc un pay-to fast assumé, d'autant que le mode MyTeam pimpé cette année dispose aussi d'achats de packs intégrés.
Points forts
- Des animations et graphismes réalistes
- Complet à souhait pour quiconque découvre la série
- Online stable à la sortie
- Le Builder pour Ma Carrière un peu plus complet
- Le choix final du Prélude intéressant
- Un quartier redessiné plus stylé...
Points faibles
- ...mais la carrière est identique dans le fond
- Le scénario du Prélude
- La nouvelle jauge injustifiée...
- ...et un nouveau timing ardu
- Système de VC intrusif parfois vital
- Matchmaking online dans les choux
- Temps de chargement assez longs
- Menus tristounets
- Les modes Ma Ligue/Mon GM copiés-collés de 2K20
Même si la série n'apportait pas d'énormes révolutions avec ses derniers opus, elle avait au moins le mérite d'apporter des idées fraîches et intelligentes sur le contenu et le gameplay. NBA 2K21 tombe malheureusement dans la copie criarde du titre précèdent, sans grande imagination. Les micro-transactions sont toujours omniprésentes, quasi-indispensables pour les shooters en carrière, la faute à un nouveau système de timing très dur à prendre en main et très frustrant. Le quartier entièrement refait visuellement cache l'immobilisme de la carrière, la plupart des autres modes n'ont pas bougé et les défauts de 2K20 subsistent. Même les menus du jeu très ternes caractérisent la paresse globale du soft. Seules les nouveautés du mode Mon Équipe sont satisfaisantes pour un titre oubliable sur la génération de consoles actuelle.