Arrivé en plein boom des simulateurs en tout genre, le premier Surgeon Simulator avait interpellé pour son approche très libre de la chirurgie et surtout son côté fun, incarné par un gameplay exigeant propice à tous les débordements possibles. Sept ans plus tard, Bossa Studios a changé d’approche pour mettre l’accent sur la coopération, sans pour autant oublier le côté rigolo. Une transition pour le meilleur ? On vous répond dans ce test.
Les changements apportés à la formule Surgeon Simulator sautent aux yeux dès les premières minutes. La caméra n’est plus fixe et centrée sur la table d’opération. Elle est au contraire libre et il est possible de se balader dans des niveaux parfois assez vastes. Un passage obligé afin que Bossa Studios ouvre son jeu au multijoueur (la campagne principale peut être parcourue jusqu’à quatre joueurs en ligne et toute une interface sert à créer et partager les levels de la communauté - nous détaillons ce point un peu plus bas). Mais qui permet aussi au titre de laisser l’étiquette “petite expérience rigolote” derrière lui pour prétendre à celle de “jeu complet où l’on passe plusieurs heures”. Et autant le dire : le pari est largement remporté.
Petit point scénario
Tout d’abord parce que Surgeon Simulator 2 propose plusieurs modes pour tordre sa boucle de gameplay dans tous les sens. A commencer par sa campagne principale - car oui, il y en a une. Vous êtes l’un des premiers à essayer le programme Surgeon Simulator, qui vise à former les meilleurs chirurgiens de demain. Mais vous comprenez vite que quelque chose cloche (au-delà des portes qui se déverrouillent avec un organe ou un membre). Il faudra ainsi démêler les histoires qui ont déchiré les fondateurs du programme.
N’ayons pas peur des mots, le scénario de Surgeon Simulator 2 fait office de prétexte pour vous plonger dans des situations délirantes. Mais il n’est pas pour autant inutile. On peut par exemple citer des dialogues plutôt bien écrits, qui viennent agréablement ponctuer vos opérations les plus loufoques. Et c’est aussi un bon prétexte pour amener des changements d’ambiance bienvenus. L’un dans l’autre, la campagne de Surgeon Simulator est bien rythmée et saura vous occuper pendant six à huit heures. Sachant qu’en parallèle des éléments liés au scénario, les situations varient et la difficulté augmente. Et ça fonctionne bien.
L'opération au coeur
Nous le disions en préambule : la formule Surgeon Simulator a bien changé depuis le premier épisode. Notamment parce qu’en surcouche des opérations chirurgicales, les niveaux sont désormais étoffés de petites énigmes et déambulations dans les couloirs du laboratoire. Il en résulte un level design assez tortueux - parfois un peu trop d’ailleurs - où il faudra activer des mécanismes pour trouver les bons items et soigner votre patient. Et où il faudra surtout bien observer : ouvrir des tiroirs et utiliser la physique du titre pour parvenir à vos fins, le tout donnant un côté “chasse au trésor” qui fait des merveilles en multijoueur.
Surgeon Simulator 2 - Mission à haut risque pour sauver une vie (Gameplay commenté)
Mais cet enrobage est “seulement là" pour donner du corps à l’élément principal de Surgeon Simulator : les opérations chirurgicales. Dans le cadre de la campagne principale, c’est ainsi la mort ou la survie de votre patient qui déterminera la réussite ou l’échec d’une mission. Votre objectif : remplacer les organes et membres du malade sans que son niveau de sang n’arrive à zéro. Pour y parvenir, toute une batterie d’accessoires est à votre disposition (dont le nombre dépend du bon vouloir de chaque level) : les seringues rouge et jaune, qui permettent respectivement de remplir les veines du patient et d’arrêter une fuite d’hémoglobine trop importante. Puis tous les outils du bon chirurgien : scalpel, marteau et scie.
Le bon point de la campagne principale, c’est qu’elle fait varier les situations de sorte à pousser le joueur à de mieux en mieux utiliser les ressources à disposition. Car tous les gestes n’ont pas le même impact sur le niveau de sang. Au début, avec de nombreuses seringues rouges dans les parages, vous aurez le réflexe d’enlever les membres à mains nues (ce qui occasionne une grosse perte d’hémoglobine) et de colmater salement le tout avec une jambe qui traînait là. Mais quand les fameuses piqûres viennent à manquer, il faudra utiliser les outils, moins dangereux pour le patient, et souvent stopper la fuite du liquide avec une seringue jaune. On découvre alors une profondeur de jeu que l’on ne soupçonnait pas au départ.
Question de physique
Déjà sur ce point, Surgeon Simulator 2 est enthousiasmant et étonnant à plus d’un titre. Mais le tableau ne serait pas complet sans le gameplay si particulier du jeu. Il faut d’abord préciser que contrairement au premier épisode, il n’est plus possible de bouger individuellement les doigts du personnage. Le bouton gauche de la souris sert ainsi à empoigner n’importe quel objet (tous animés par un chouette moteur physique) et le droit permet d’orienter le poignet dans la direction souhaitée. Enfin, il faut appuyer sur la touche "Maj" pour avancer ou reculer la main (la manette n’est pas encore prise en charge).
Le gameplay du titre demandera un temps d’adaptation. Et même après quelques heures et la maîtrise du personnage, il faudra parfois s’y reprendre à plusieurs fois avant d’attraper un objet logé dans un coin. Mais l’approximation fait aussi partie de l’expérience, et c’est entre autres pour cela que le jeu brille autant en multijoueur, le manque de précision créant de facto des situations loufoques. Il faut toutefois s’attendre à quelques moments frustrants, surtout lorsqu’un objet ne tient pas debout après plusieurs essais.
Surgeon Simulator 2 - Trailer de lancement
Création, bloc après bloc
Mais ce n’est pas tout ! En plus de sa chouette campagne, Surgeon Simulator 2 débarque avec un éditeur de niveaux très complet, qu’a d’ailleurs utilisé Bossa Studios pour créer les niveaux principaux. Ça veut dire ce que ça veut dire : vous allez pouvoir faire tout et n’importe quoi avec les ressources du jeu, des visuels aux mécaniques les plus pointues. Vos créations pourront ensuite être partagées et - après une petite vérification de la part des développeurs - seront directement jouables par la communauté.
Ces niveaux, ce seront d’ailleurs ceux qui se lanceront quand vous appuierez sur le bouton “Partie Rapide” en multijoueur. L’occasion aussi de gagner de l’expérience et de terminer des défis, le jeu fonctionnant sur un système de saison avec des récompenses à la clé. Il sera ainsi possible de personnaliser votre personnage à l’envie. De quoi se plonger encore un peu plus dans l’ambiance de Surgeon Simulator 2, dont la BO et les graphismes sont d’ailleurs parfaitement dans le ton.
Points forts
- Une formule revue et améliorée
- Un gameplay simplifié mais pas simpliste
- Une ambiance réussie et totalement déjantée
- Un mode scénario qui pousse le joueur à s'améliorer
- Jusqu'à quatre joueurs en ligne
- Un éditeur de niveaux très complet
Points faibles
- Quelques soucis de précision
- Une physique parfois frustrante
Difficile de trouver des choses à reprocher à Surgeon Simulator 2. Avec ce second épisode, Bossa Studios parvient à étoffer la formule de base grâce à des énigmes et un level design tortueux tout en ouvrant l'expérience jusqu'à quatre joueurs en ligne. Et ça fonctionne très bien : la campagne principale, qui dure entre six et huit heures, amène de chouettes changements de situation que ce soit en termes d'ambiance que de gameplay. La progression du titre sait en effet se faire de plus en plus complexe, encourageant le joueur à repenser sa manière d'aborder les opérations après quelques heures. Le système de jeu apparaît alors sous un nouveau jour, et le multijoueur offre lui aussi une autre façon d'apprécier le titre. En plus de son gameplay et sa campagne maîtrisée, Surgeon Simulator 2 débarque avec un éditeur de niveaux très complet et limpide, qui viendra ravir ceux et celles en manque d'opérations loufoques. Le tout au coeur d'une dimension en ligne où chacun peut partager ses créations. Bref, malgré quelques soucis de précision et des moments frustrants à cause de la physique, le titre a tout bon : c'est bien réalisé, fun et terriblement accrocheur.