La sortie de la licence signée Cyanide a cette année une saveur bien particulière. Editée une seconde fois par Nacon (ex-BigBen), l'itération annuelle Pro Cycling Manager 2020 parait donc en ce beau mois de juin, ce malgré le report de la grande boucle et l'annulation d'un tas de compétition cyclistes. Quoiqu'il en soit, les managers en herbe peuvent à nouveau jauger le titre exclusivement PC, lancer un coureur ou une équipe pour venir à bout du calendrier garni de l'UCI. Et plus, si affinités.
Du nouveau ! C'est ce que l'on attend de la fameuse licence toujours estampillée Cyanide au développement, et pour la deuxième fois éditée par Nacon qui a repris la série à Focus l'année dernière. En effet, Pro Cycling Manager Saison 2019 avait confirmé sa solidité dans le nombre de possibilités offertes au joueur dans la gestion, mais peinait à vraiment se renouveler dans le bon sens du terme.
Moral de l'histoire
Côté contenu, rien n'a changé pour le jeu de gestion. On retrouve une partie solo avec deux gros modes conséquents, à savoir le mode Pro Cyclist où l'on gère la carrière d'un seul coureur, et le mode Carrière où l'on manage une équipe de A à Z. Et c'est dans cette deuxième vision de l'aventure que Cyanide s'est ajusté. Le panneau principal a été revu, et est cette fois-ci bien plus clair et ergonomique que les années précédentes. L'espace mail est cette fois-ci bien moins intrusif en haut à gauche, le calendrier prend une place importante pour situer le joueur dans sa saison et les informations annexes (résultats, blessures, etc.) sont très discrètes. En revanche, l'identité visuelle du jeu n'a pas bougé d'un iota, avec les mêmes couleurs, la même police, le même agencement pour donner une sale impression de déjà-vu.
La grande nouveauté que l'on peut apercevoir dans le panneau d'accueil, c'est la gestion du moral des coureurs. Précèdemment, les formes du jour des coureurs étaient définies aléatoirement, et offraient un bonus ou malus bienvenu lors des étapes. Cette forme aléatoire est désormais pleinement substituée par le management des coureurs. Ne pas engager un cycliste sur un de ses Tours favoris, donner trop de courses ou pas assez, un bon résultat ou bien une longue période de disette sont autant d'évènements qui mettront vos hommes dans de bonnes ou mauvaises dispositions pendant une certaine période. L'idée est très bonne, et les effets se ressentent dans les résultats de votre équipe. En outre, Cyanide à ajouté un nouvel assistant à la planification du calendrier, du pain béni si vous ne souhaitez pas vous coltiner à tout organiser en avant-saison.
Toujours aussi profond...
S'il n'a malheureusement pas progressé en Pro Cyclist et sur la forme, PCM 2020 reste toujours aussi costaud dans les possibilités du management. La présaison est cruciale, les stratégies complètes et précises en avant-course et l'on peut toujours gérer ses stars en direct via le système des courses 3D (efforts, attaques, protections etc.). La R&D est toujours de mise, et les objectifs plus abordables que la saison passée. De quoi s'amuser pendant une dizaine de saisons, et plus si affinités. A noter que les pistards en herbe seront servis, la partie "Course sur Piste" faisant son retour cette année, parfait mini-jeu qui s'éloigne de la gestion pure pour gérer l'effort d'un coureur et dépasser les adversaires manuellement sur la scène d'un vélodrome.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, le mode multi n'a pas une affluence suffisante pour être jugé, le test est susceptible d'être modifié ultérieurement pour apporter des précisions sur ce point. Il semble pour autant être identique à l'année précèdente.
Nous l'avions abordé dans notre dernier aperçu de Pro Cycling Manager 2020, Nacon n'a pas chômé pour signer de nouvelles licences et s'impliquer davantage dans sa communauté. Plusieurs membres de deux équipes professionnelles (Movistar et Team UAE) ont fait des retours sur le titre, et un un discord officiel a ouvert ses portes. L'ex-BigBen n'a pas non plus été avare du côté de ses réseaux pour informer des délais, update à venir ou partenariats signés, et on ne peut que louer cette initiative. Côté licence, un gros morceau est à l'honneur puisque '''Ineos (équipe de Bernal, Thomas, Froome etc.) fait son apparition''' dans la série. Enfin, des partenariats additionnels ont été paraphés avec des équipementiers comme Lazer, une marque de casques de vélo belge.
...mais toujours aussi frileux
Au final, deux sensations nous gagnent après plusieurs saisons en Pro Cyclist et Carrière. La première, celle d'être face à un jeu très très riche dans la gestion sportive. Presque tout est paramètrable, customisable et jouable, de la constitution de l'effectif à la formation des coureurs, en passant par les consignes de courses avant et pendant l'épreuve. C'est un fait, PCM ravira les novices en se montrant accessible par des didacticiels précis. Mais pour les autres, les vieux de la vieille qui connaissent le titre estampillé Cyanide ? Et bien malheureusement, les lignes n'ont pas vraiment bougé et on se retrouve avec les mêmes défauts, soit des courses en live qui n'ont pas encore franchi un vrai cap technique avec quelques bugs, et une IA dont l'amélioration ne se fait pas vraiment sentir pour se renouveler. C'est la deuxième sensation, et elle est amere.
Points forts
- Complet et profond
- Résultats plutôt cohérents (en simulation ou en live)
- L'effort de Nacon sur la communauté et la communication (discord, steamworks...)
- Ineos qui rejoint le casting énorme des licences
- Des nouveautés qui fonctionnent (Moral, planification)...
Points faibles
- ...mais pas décoiffantes
- Sentiment de copier-coller de PCM 2019
- Une interface inchangée
- La Deuceninck-Quick Step pas licenciée au niveau des noms
- Quelques bugs visuels dans les Courses 3D
Nos premiers aperçus de Pro Cycling Manager 2020 nous laissaient sur notre faim, le rendu final n'est pas plus garni. PCM stagne toujours autant, les nouvelles licences d'Ineos et le nouveau dashboard plus clair n'étant qu'un écran de fumée. Les fans de vélo et de jeux-vidéo en quête de renouveau peuvent passer leur chemin cette saison, et plutôt se rabattre sur Tour de France 2020 quand il sortira sur PC. A force de rester dans les roues sans prendre de risque et ne jamais attaquer, on finit derrière ses équipiers.