La réalité virtuelle a beau être portée par des géants tels que Microsoft, HTC, Sony ou Facebook, tous les studios majeurs de l’industrie vidéoludique ne se sont pas penchés dessus pour autant. Alors, lorsque les talentueux développeurs d’Insomniac Games annoncent un shooter en monde ouvert, on ne peut que brûler d’impatience. Les présentations faites jusqu’à maintenant nous montraient une expérience particulièrement ambitieuse, combinant de nombreux éléments de gameplay afin d’offrir une liberté maximale à l’utilisateur. Heureusement, l’équipe américaine n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle a déjà publié trois autres titres VR par le passé. Une maîtrise de la technologie qui vient se combiner à une belle inventivité pour un cocktail détonnant.
Il était une fois, chez les robots…
Tout commence avec un petit didacticiel faisant également office d’introduction au scénario. Dans Stormland, nous incarnons un robot dénommé Vesper évoluant dans un univers à la fois futuriste et champêtre. Le réveil est difficile puisque tous nos amis ont été décimés par une organisation baptisée Tempest, et ce n’est que plusieurs siècles après ces événements que notre héros retrouve ses esprits. Dès lors, nous sommes invités à prendre en main notre corps mécanique, avant de partir à la recherche d’Eco, une petite intelligence artificielle qui nous aidera à retrouver nos compères disparus.
La question que l’on se pose alors est : pourquoi nous sommes-nous réveillés, alors que les soldats de Tempest nous ont éparpillé façon puzzle il y a bien longtemps ? Tout cela ne constitue que le point de départ d’une intrigue plutôt bien ficelée, bien qu’un peu grave, qui révèle ses secrets grâce à de nombreuses scénettes prenantes. Afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, nous n’allons pas nous attarder sur le scénario plus longtemps et aborder maintenant le cœur du jeu, son gameplay.
Un fourre-tout parfaitement huilé
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Insomniac Games a vu les choses en grand. Bien loin d’être un simple shooter, Stormland apparaît comme un melting pot d’idées intéressantes et bien exploitées. Tout d’abord, les déplacements se font en continu et non pas via la téléportation (même si les rotations fonctionnent par à-coups réglables). Les plus sensibles d’entre vous en palissent d’avance. Pourtant, après une session d’une heure et demi, on ne peut pas dire que la tête tourne particulièrement chez un utilisateur occasionnel. Les déplacements sont bien gérés, preuve que les développeurs savent y faire avec la réalité virtuelle. Nous évoquions plus tôt une première quête dont l’objectif est de retrouver Eco. Pour y parvenir, ce cher Vesper est obligé d’escalader une très haute bâtisse et c’est donc tout logiquement que nous mettons la main sur un module d’escalade. En utilisant les gâchettes des manettes, il est ainsi possible de s’accrocher à quasiment toutes les surfaces. Là aussi, la réalisation est exemplaire avec un confort et une efficacité remarquable.
Autre composante de gameplay, le surf. L’univers du jeu est divisé en une multitude d’îles qui flottent au-dessus des nuages. Afin de se déplacer, notre héros peut surfer sur ces cumulus et atteindre une vitesse extrêmement élevée en passant sur des boosters qui apparaissent aléatoirement sur notre chemin. Les sensations sont grisantes, surtout lorsqu'on parvient à prendre assez d’élan pour s’envoler à la manière de Superman, avec les bras en avant. Amusement garanti également en combat avec les nombreuses armes disponibles et les améliorations qui vont avec. Si nous noterons quelques petites imprécisions pour dégainer et rengainer nos pétoires, le tout reste relativement précis et offre donc des affrontements excitants. Il est même possible de jouer la carte de la discrétion en se cachant dans les hautes herbes ou en jetant des objets au loin pour détourner l’attention. En termes de gameplay, Stormland propose donc beaucoup de choses différentes, mais ne se rate finalement jamais. Escalade, surf, shoot… L’open-world concocté par Insomniac est terrain de jeu parfait pour tirer partie de toutes ces possibilités. Notons par ailleurs qu’il est possible de profiter de cette expérience en coopération. Grâce à un menu débloqué au bout d’une petite demi-heure de jeu, vous pouvez inviter un ami à vous rejoindre pour rigoler un bon coup !
Des quêtes banales compensées par une grande liberté
Tous ces éléments font de Stormland une aventure déjà bien complète. Il nous reste pourtant à voir d’autres fonctionnalités intéressantes, comme l’amélioration de notre personnage. En utilisant des bornes spécifiques, il est possible d’ajouter de nouveaux modules à Vesper, allant de l’amélioration de son laser à l’augmentation de la taille des chargeurs, en passant par de nouvelles capacités en combat. Assez classique, mais bien pensé, cette interface de personnalisation apporte une certaine profondeur au gameplay et accroit un peu plus le sentiment de liberté. Mais avant de pouvoir transformer votre héros en véritable Terminator, il est nécessaire de rassembler quelques ressources. Oui, l’expérience comprend également du farming et du crafting.
Il est en effet essentiel de collecter les mystérieux bourgeons d’Aeon pour booster ses capacités, mais aussi le minerai d’Alloy. Cette ressource imaginaire se ramasse ainsi en explosant des gisements ou directement sur les nombreux robots ennemis que vous croiserez. Lorsque vos poches sont pleines, vous pouvez aller faire un tour sur la table de craft afin de fabriquer armes, objets, modules et autres équipements indispensables pour réussir vos missions. À ce propos, il est important de souligner le point négatif de ce jeu, ses quêtes parfois redondantes. Si les premières expéditions nous permettent de découvrir agréablement le scénario, on tombe par la suite rapidement dans une routine bien décevante. Un personnage nous demande d’aller à un endroit indiqué sur notre radar, on voyage un peu, on capture le point gardé par quelques robots belliqueux et on recommence. Le schéma est malheureusement un peu trop classique et répétitif, même s’il faut avouer que la grande liberté d’approche vient compenser un peu ce défaut.
Beau et blindé d'options
On pouvait s’y attendre étant donné l’expertise d’Insomniac, Stormland est très beau. Outre la direction artistique véritablement inspirée, le moteur graphique offre un joli rendu. Avec un Oculus Rift CV1, le spectacle est au rendez-vous grâce à une belle panoplie d’effets et des animations de qualité. Vous le verrez, après avoir passé quelques minutes à escalader une montagne, regarder vers le bas offre une vue sacrément impressionnante. Avec une Nvidia GTX 1080Ti et un Intel i7 8700k, nous n’avons noté aucun ralentissement en mettant les paramètres graphiques en High et la résolution à 100.
Nous noterons par ailleurs que les quatre onglets d’options sont particulièrement généreux. Il est ainsi possible de modifier moult paramètres, comme la façon dont accélère le personnage, la manière dont il se tourne ou vos préférences concernant l’interface. Bref, côté réalisation aussi, Stormland est une réussite. Il ne manque finalement qu’une seule chose, une case permettant de mettre le jeu en français.
Points forts
- Une direction artistique soignée.
- Des composantes de gameplay nombreuses et réussies.
- La personnalisation de notre héros qui apporte un vrai plus.
- Des combats grisants et un arsenal varié.
- Une liberté d'action exceptionnelle.
- Pas vomitif, même pour un joueur occasionnel.
Points faibles
- Certaines quêtes sont rapidement ennuyeuses.
- Pas de traduction française.
Stormland se présentait comme un shooter ambitieux, mélangeant monde ouvert, aventure scénarisée, infiltration, crafting… Force est de constater qu’Insomniac Games s’est donné les moyens de ses ambitions, puisque nous retrouvons dans cette expérience un univers inspiré, des mécaniques bien huilées et surtout, une liberté exceptionnelle pour un titre du genre. Malgré ses quêtes parfois ennuyeuses, le titre nous offre une foule d’éléments de gameplay aussi variés que réussis. En résumé, Stormland fait beaucoup de choses et les fait très bien. Une aventure immanquable qui ravira tous les amateurs de réalité virtuelle et fera inévitablement de l’œil à ceux qui hésitent encore à investir dans un casque Oculus.