1994. Porté par le succès des sagas Art of Fighting et Fatal Fury, le studio japonais SNK décide de se lancer dans la création d’un beat’em up à la manière des Streets of Rage et autres Final Fighth. L’idée consiste à réunir les combattants de la maison pour en faire un crossover percutant du nom de Survivor. Mais à mesure que le temps passe, l’équipe doute de plus en plus. Le concept est alors abandonné au profit d’un genre que les développeurs maîtrisent plus que jamais : le jeu de baston. Survivor est renommé The King of Fighters (qui n’est autre que le sous-titre du premier Fatal Fury) et s’appuie sur une idée ingénieuse consistant à mettre en scène des affrontements par équipe de trois. Depuis, la franchise n’a eu de cesse d’évoluer pour traverser les époques. Et aujourd’hui, après une longue exclusivité japonaise, la licence débarque sur mobiles et tablettes. Comme un clin d’œil à la genèse de KOF, il s’agit… d’un beat’em up mâtiné de touches RPG.
Tout d’abord, avant de débuter, sachez qu’il est préférable de télécharger l’intégralité du contenu sous peine d’être constamment stoppé par des téléchargements de données. Ceci fait, vous êtes prêts à vous frotter à la production du studio coréen Netmarble. The King of Fighters AllStar repose sur un concept tout simple. Vous incarnez un personnage épaulé par deux soutiens qui a pour objectif de nettoyer de toutes petites zones en usant de ses compétences (quatre par protagoniste) et son attaque ultime. KOF oblige, le jeu repose sur un casting ultra garni – issu des épisodes fédérateurs de la licence – qu’il faut débloquer à mesure que l’on progresse. Au lancement du programme, vous ne pouvez compter que sur Terry Bogard, Ryo Sakazaki et Kyo Kusanagi. Ce n’est qu’en affrontant des adversaires de plus en plus redoutables que votre niveau va augmenter, vos aptitudes avec et, bien évidemment, le nombre de personnages disponibles.
UN GATCHA SURPRENANT
Le gameplay tactile du jeu est amusant et instinctif. S’il est possible de déplacer son combattant avec un pad directionnel virtuel, il suffit finalement d’appuyer sur les boutons d’action situés sur le coin inférieur droit de l’écran pour que l’avatar se dirige automatiquement vers les cibles. Outre la roulade ou la protection, le protagoniste peut donner des coups standard, déclencher deux types d’attaque ou bien encore balancer une offensive surpuissante. Mais attention, il n’est pas possible de multiplier les attaques spéciale puisqu’un compte-à-rebours oblige le joueur à mettre en place une stratégie. Il faut alors jongler entre chaque aptitude pour tirer le meilleur de son personnage – et de ses soutiens. C’est forcément un jeu taillé pour le mobile (avec des récompenses de différentes natures à obtenir) mais on retrouve l’esprit de la série et le rendu est suffisamment dynamique pour que le joueur accroche et enchaîne les combats.
Si les personnages voient leur niveau évoluer à mesure des combats, le joueur doit également veiller à bien exploiter le système de cartes visant à améliorer les capacités des différents combattants. Et de ce côté, il y a de quoi faire puisque les développeurs ont imaginé de multiples types de cartes : spéciales, optionnelles, etc. Celles-ci influent directement sur la vitesse, la résistance, l’attaque ou encore la défense. À cela vient s’ajouter la touche « gatcha » avec sa monnaie in-game sous forme de rubis, sa monnaie les capsules d’EXP, les tickets permettant d'obtenir des cartes, etc. Il faut un peu de temps pour se dépêtrer dans les innombrables menus du jeu mais celui-ci a la bonne idée de ne pas être trop envahissant en matière d’achats in-game. Certes, cela oblige à grinder mais on peut y rester pendant des heures sans débourser un centime. D’ailleurs, si vous préférez vous focaliser sur la gestion de votre équipe plutôt que les combats, il est possible de mettre le jeu en semi-automatique ou automatique. Le jeu a également le mérite de proposer des évènements pour dynamiser la progression. Cela se traduit ainsi par des personnages grimés à la mode d’Halloween ou la possibilité d’obtenir les meilleurs combattants.
UN UPPERCUT VISUEL
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Netmarble ne s’est pas moqué des fans de la licence. Même si les personnages ont parfois un rendu un peu trop cartoon – voire plastique – les graphismes sont vraiment somptueux. Les protagonistes comme les décors claquent, les animations sont soignées (on retrouve les mouvements iconiques de la saga), la musique accompagne à merveille l’action et les effets spéciaux transforment votre écran en feu d’artifice. Les développeurs ont également fait en sorte de choyer les fans de la série. En plus de tout l’aspect lié au PvP avec ses arènes, ses matchs de ligue, ses guildes, ses attaques chrono (contre-la-montre), le titre propose une myriade de défis en solo ainsi qu’un mode histoire en six actes allant de The King of Fighters '94 à son édition 98. Il est d’ailleurs préférable de débuter par ce mode qui ouvre, par la suite, l’accès à différents défis quotidiens. Autant dire qu'il y a de quoi faire et que cet épisode sur mobiles et tablettes n'est pas à prendre à la légère.
Points forts
- L'impact des graphismes
- L'esprit KOF respecté
- Un casting gigantesque
- Gameplay efficace
- Contenu énorme
Points faibles
- Une approche mobile qui divisera
- Des stages beaucoup trop courts
- Il faut aimer grinder
- Hitbox pas toujours optimale
- Certains éléments inutilement complexes
- Scénario sans grande saveur
Réunissant tous les personnages de King of Fighters ’94 à la quatorzième itération, ce spin-off pour mobiles dispose de sérieux arguments. Tout en répondant à la philosophie des gatcha, il s’inscrit comme un défouloir très bien réalisé et respectueux des fans de la série. Combats en PvP, en PvE, boss rush, défis, quêtes… le contenu est gargantuesque et a le mérite de ne pas (trop) pousser à l’achat. Les amateurs de combinaisons techniques et de quart de cercle passeront leur tour mais ce King of Fighters Allstar, par rapport à son cahier des charges, remplit largement son office.