Après une série d’événements gratuits, RAGE 2 s’offre son premier DLC synonyme d’une nouvelle zone où nous attend Iris, la chef des Spectres. Se reposant sur le travail effectué pour le jeu de base, Le Soulèvement des Spectres nous propose d’aider un nouveau groupe de survivants s’étant exilé dans la Ville Luxuriante. Au programme, une poignée de missions principales et une kyrielle d’objectifs annexes.
Gameplay : Nouvelle zone, nouveaux ennemis et nouveau pouvoir au programme
Vous pensiez que votre job de Ranger avait trouvé une conclusion en terminant l'histoire principale de Rage 2 ? Erreur, vous allez encore devoir mettre à profit vos capacités afin de venir en aide à un groupe de réfugiés aux prises avec Les Spectres. L'occasion de découvrir une toute nouvelle région se situant à l'Est du Wasteland.
Le Spectre d'un open world montrant vite ses limites
Débutant à travers une séquence quelque peu hallucinée, Rage 2 : Le Soulèvement des Spectres semble tout d'abord vouloir s'émanciper quelque peu du jeu original à travers un personnage fort, Iris, dangereuse chef des Spectres et sorte de ninja badass usant des mêmes pouvoirs que Walker. Intéressant et à même de titiller notre curiosité. Malheureusement, alors que les premières minutes illustrent une sorte de mini rupture dans l'ambiance (ici plus glauque), ce contenu revient (trop) rapidement à l'atmosphère originale, plus légère et décalée. Dommage d'autant qu'on aurait fortement apprécié que le passé d'Iris soit bien plus travaillé, sa nature d'ancienne Ranger étant propice à approfondir la relation avec Walker tout en revenant sur cette faction. Ce n'était visiblement pas l’ambition d'Avalanche Studios et id Software puisqu'à l'image de Rage 2, Le Soulèvement des Spectres boucle en une poignée de missions l'arc principal en préférant blinder sa nouvelle zone de quêtes annexes se ressemblant toutes afin de rallonger artificiellement sa durée de vie.
Ce constat est d'ailleurs encore plus présent avec ce contenu sachant qu'on y affronte uniquement des Spectres et des sortes de zombies chargeant en meute. Oubliez les broyeurs d'Abadon, les punks, les pillards ou même le Ver des sables intégré dans un précédent événement, votre quotidien se résumera ici à activer des balises et à nettoyer divers repaires habités par les légions d'Iris. Peu stimulant d'autant que le nouveau Projet de Keenan, chef des réfugiés, ne servira qu'à débloquer quatre améliorations principalement liées à notre Overdrive ou au pilotage automatique de nos véhicules. Notons par ailleurs que ledit pilotage est complètement buggé, le véhicule ayant tendance, une fois démarré (quand il accepte de le faire) à rouler au pas ou à carrément s'arrêter sans aucune explication.
Des nouveautés spectraculaires ?
Ce n'est d'ailleurs pas le seul ajout qui pèche. En effet, si on laissera rapidement tomber la nouvelle moto puisqu'aussi peu maniable que celles du jeu original à l'instar de plusieurs autres véhicules ne faisant que mettre en avant les qualités du Phénix, on sera également très déçus par le pouvoir inédit. Du nom de Néant, celui-ci nous permet d'agripper un ennemi à distance, de le faire léviter vers nous puis de le propulser vers d'autres adversaires. Avec sa sensation de puissance très moyenne, ce pouvoir ne fait lui aussi que mettre en lumière l'utilité des autres capacités à commencer par la Destruction ou le Vortex. En revanche, la nouvelle arme, le Feltro-laser, se révèle déjà plus sympathique. Permettant, à l'instar du LaserKraftWerk de Wolfenstein II : The New Colossus, de réduire en cendres nos ennemis, ce nouveau joujou consomme malheureusement très rapidement ses munitions (autrement dit la feltrite) et se veut moins efficace, autant dans son sound-design que le ressenti global, que l'arme du jeu précédemment nommé.
Bien que les gunfights, extrêmement jouissifs, profitent toujours d'une maniabilité impeccable ainsi que d'une verticalité accentuée grâce à des sortes de propulseurs énergétiques permettant d'atteindre rapidement les niveaux supérieurs des arènes, la redondance générale est encore plus présente. La faute à des ennemis peu variés, un énorme manque d'originalité dans le level design et une construction sans saveur. On retiendra enfin que les développeurs n'ont toujours pas résolu, malgré les patchs sortis, plusieurs bugs sur PS4 Pro synonyme de lags dans les menus (lorqu'on passe d'un onglet à l'autre), de problèmes sonores ou d'indicateurs visuels disparaissant par moments et nous obligeant alors à repasser dans le menu puis à en sortir pour les retrouver. Un vrai manque de sérieux.
Rage 2 : Le Soulèvement des Spectres coche donc toutes les cases du DLC sans surprises et si il parvient encore à procurer de très bonnes sensations dans ses gunfights, il témoigne surtout d'un manque d'idées lorsqu'il s'agit de donner plus de corps et de vie à cet univers post-apo. Dommage car avec un personnage d'Iris plus développé et l'intégration des ajouts amenés dans les challenges hebdomadaires, le résultat aurait pu être d'un bien meilleur niveau.
Points forts
- Toutes les qualités du jeu de base
- Une nouvelle zone
- La nouvelle arme est plutôt sympa
- Un challenge un peu plus relevé
Points faibles
- Tous les défauts du jeu de base
- Iris aurait mérité un bien meilleur traitement
- L’impression d’avoir rempli la zone avec pas mal de vide
- Des missions peu intéressantes
- Les sensations du nouveau pouvoir sont proches du Néant
- Tous les gunfights se ressemblent
- De nombreux bugs de la version PS4 Pro sont encore d'actualité
Compte tenu de l’aspect décalé de Rage 2, on aurait pu s’attendre à un DLC complètement barré ou apportant suffisamment de nouveautés pour nous donner envie de retourner dans le Wasteland. A la place, on se retrouve face à un contenu profitant certes d’une nouvelle zone de jeu relativement vaste mais remplie de missions redondantes et d’objectifs inintéressants. Ayant également sous-exploité le potentiel d’Iris, Le Soulèvement des Spectres se borne à répéter durant une poignée d’heures les mêmes missions qui plus est saupoudrées de gunfights toujours aussi jouissifs mais se ressemblant tous puisque nous mettant tout le temps aux prises avec les mêmes Spectres. On pourra se satisfaire de la nouvelle arme au feeling agréable mais c’est une maigre compensation d’autant que le pouvoir inédit est décevant. Preuve est faite qu’un open world, aussi grand soit il, se doit d’avoir une véritable consistance pour se suffire à lui même. A méditer pour une éventuelle suite aux aventures du Ranger Walker.