Vous aimez le shoot, les couleurs criardes, et les propositions à l’ancienne utilisant des technologies bien actuelles ? Alors Space Junkies est peut-être fait pour vous. Ubisoft Montpellier, d’ordinaire peu habitué aux jeux de tir à la première personne, sort de sa zone de confort en expulsant dans l’espace joueuses comme joueurs munis d’une installation VR. Le studio s’est en effet attelé à développer un fast-FPS en réalité virtuelle orienté multijoueur qui, contrairement à un Marvel Powers United où la coopération est au centre de l’expérience, met le deathmatch à l’honneur. Les contrôleurs VR vont fumer !
Nous avons joué à Space Junkies dans sa version PC sur Oculus Rift. Le jeu peut être joué assis ou debout, avec une reconnaissance à 180° ou à 360°.
Space Junkies : la bande-annonce de lancement
Dead Space Cake
Équipés de réacteurs dorsaux au milieu de dédales métalliques perdus en orbite, les gladiateurs futuristes de Space Junkies s’adonnent à des joutes cosmiques où le danger peut surgir de n’importe où. Dépourvus de gravité mais vicieux dans leur construction, les environnements laissent planer le doute de la rencontre à chaque salle visitée. Dans le scaphandre d’un des guerriers devant assurer le spectacle, le joueur muni d’une installation VR a pour mission de trouver et d’anéantir les trois autres larrons déambulant dans l’arène. Totalement orienté multijoueur en ligne contre d’autres humains, le titre d’Ubisoft fait rapidement penser à Unreal Tournament exclusivement pensé pour la réalité virtuelle.
Viser les sensations d’un fast-FPS d’antan malgré la lourdeur d’un casque VR vissé sur la tête et tout ce que cela sous-entend nécessite un certain aplomb. Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée de ne pas charger la maniabilité en actions inutiles. Les sticks servent à avancer, reculer ou à tourner, ainsi qu’à jouer avec la hauteur, jetpack et gravité zéro obligent. Un simple appui sur le stick du contrôleur gauche déclenche un boost potentiellement salvateur dans les corridors métalliques de Space Junkies, tandis que la visée se fait en bougeant les bras vers la direction souhaitée. L’avatar peut porter une arme ainsi qu’un gadget (d’attaque ou de soutien) dans chaque main, et il est bien entendu nécessaire de sélectionner convenablement son équipement avant de foncer au combat. La deuxième main peut être utile pour arriver à ses fins lorsqu’il faut recharger le fusil à pompe, ou envoyer une bombe à l’aide d’une fronde futuriste. Le fait de devoir maintenir la gâchette des contrôleurs pour garder une arme dans les mains est tout de même assez discutable.
Space Junkies dispose de 4 modes de jeu : duel, 2 contre 2, king et chacun pour soi. Du grand classique !
Space Junkies évite les méfaits du motion sickness en ajoutant tout un tas d’éléments visant à rendre l’expérience plus confortable. Lors d’une esquive par exemple, des bandelettes apparaissent sur les côtés afin d’éviter d’avoir une vision trop panoramique, tandis que l’orientation en segment, qui a déjà prouvé son efficacité par le passé, empêche tout sentiment de désorientation. Seule la plongée en gravité zéro (sur l’axe des ordonnées) pourrait créer une gêne chez les plus sensibles, le déplacement étant légèrement trop rapide dans cet état d'apesanteur.
Si l’on retire l’ingrédient de la réalité virtuelle, Space Junkies est en fait un FPS en arène orienté match à mort très classique. Il propose jusqu’à quatre joueurs de s’affronter sur moins d’une dizaine de niveaux parmi les quatre modes de jeu possibles. Avec ses armes à équiper, ses gadgets allant du bouclier au leurre, et ses bonus (de vie, d’armure) à collecter, le titre d’Ubisoft reste en terrain connu, quand bien même il se poserait sur les étoiles. Classique dans ses équipements malgré la présence d’une sorte de Dart Rifle (Turok 2) et commun dans ses décors et diverses propositions, Space Junkies se veut être un plaisir arcade sans fioriture. Nous n’aurions tout de même pas été contre des armes plus originales, d’autres modes plus variés et surtout plus d’arènes. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’est pas si facile de trouver d’autres joueurs en ligne souhaitant en découdre dans les corridors. Les combattants ont peut-être déjà fait le tour du contenu proposé.
Aux frontières d’Unreal
Les sensations sur Space Junkies sont bonnes, en particulier grâce à un level-design soigné. Il est facile de se prendre au jeu tant les mécaniques inspirées de l’arcade sont simples et facilement compréhensibles. L’idée d’avoir à poursuivre ses adversaires dans les airs en profitant de toute la verticalité des niveaux est intéressante, d’autant plus que les matchs sont relativement courts. Sur PlayStation 4, il y avait de quoi crier dans l’espace à cause d’une jouabilité à la manette loin d’être optimale défavorisant les batailles contre les joueurs PC. Si vous avez décidé de vous procurer le titre d’Ubisoft sur la master race, alors vous ne devriez pas rencontrer de problème de jouabilité. Sur Oculus Rift, les commandes sont très agréables, et le manque d’originalité des armes est légèrement atténué par des manipulations bien senties à exécuter avec ses deux mains. Il est, de plus, amusant de faire tout un tas de signes à ses camarades dans le lobby d’attente avant de partir au combat, ou de profiter de ce moment de flottement pour personnaliser son cosmonaute. Les défauts liés à la jouabilité de la version PSVR sont de l’histoire ancienne : il paraît évident que Space Junkies a été conçu pour être joué sur PC. Cela aurait néanmoins pu être une bonne idée d’ajouter un mode “Entraînement” contre des bots afin de découvrir tout ce que le tutoriel n’enseigne pas, autrement que face à des joueurs surentraînés.
Points forts
- Un fast-FPS 100% multijoueur efficace en VR
- Une jouabilité au poil sur PC
- Le level-design des arènes est soigné
- Agréable à l’œil
- Un plaisir arcade bien construit
Points faibles
- Un contenu plutôt limité (niveaux, modes de jeu)
- Pas de possibilité d’ajouter des bots
- Il faut parfois patienter longtemps pour trouver une partie
- Pas de campagne (solo comme multi)
Space Junkies vise l’expérience old school où chacun des quatre participants doit éliminer son prochain au sein de deathmatch spatiaux en ligne, le tout en réalité virtuelle. La version PC apporte de bonnes sensations grâce à une jouabilité parfaitement calibrée qui fait oublier en quelques secondes les affres de l’opus PlayStation 4. L’absence de bots et le contenu assez limité laissent malheureusement un arrière-goût amer dans la gorge et - déjà - un certain vide dans les lobbys. Les amateurs de FPS compétitifs en VR y trouveront définitivement leur compte, le soft disposant d’éléments efficaces pour assurer des joutes animées.