Mortal Kombat marque par sa violence exagérée et ses Fatalités le jeu vidéo depuis près de trois décennies. Amorcée en 1992 par Midway Games, cette saga emblématique du jeu de baston reprise par Warner et NetherRealm pénètre de nouveau dans l’arène en 2019 avec un onzième épisode canonique à mi-chemin entre modernité et tradition. Mais Mortal Kombat 11 peut-il prétendre au titre de meilleur jeu de combat ? Nous vous donnons rendez-vous dans l’Outre-Monde.
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Courant avril 2019 sortait un certain Mortal Kombat 11 qui s'est vite imposé comme le meilleur épisode de la saga en proposant notamment un contenu gargantuesque dès sa sortie, des combats spectaculaires et surtout des matchs compétitifs équilibrés. Un an et quelques mois plus tard, le titre de NetherRealms Studio revient en pleine forme avec une version Ultimate compatible PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch et Google Stadia et avec une mise à niveau next-gen gratuite. Aujourd'hui, nous allons nous attarder sur ces deux nouvelles propositions.
Les apports de la version Ultimate
Pourtant déjà bien copieux lors de sa première sortie, Mortal Kombat 11 a proposé au fil des mois divers contenus supplémentaires : le Kombat Pack premier du nom qui ajoute notamment Shang Tsung, Nightwolf, Terminator T-800, Sindel, le Joker et Spawn, ainsi que de nouveaux costumes. Le pack Aftermath qui allonge l'histoire principale de deux ou trois heures, propose trois kombattants supplémentaires (Sheeva, Fujin et RoboCop), toujours plus de skins et surtout de nouvelles fonctionnalités gratuites comme les Friendships, des Stages Fatalities ou encore de nouvelles arènes. Et le Kombat Pack 2 qui, même si moins consistant que les précédents contenus, permet aux joueurs d'incarner Rambo, Rain et la tant attendue Mileena.
Bien évidemment, tout le contenu susnommé est bel et bien présent dans ce Mortal Kombat 11 Ultimate. De ce fait, le titre affichant autrefois un total de 25 kombattants propose désormais 37 personnages jouables. Même si l'on dénote tout de même quelques ressemblances ici et là entre les héros - Nightwolf et Noob Saibot partagent par exemple la même pose de combat - les combos et les movesets restent bien évidemment uniques entre chaque personnage.
Une mise à niveau next-gen timide mais bel et bien présente
Avant d'entrer pleinement dans les détails, nous vous rappelons que cette mise à niveau next-gen, que ce soit sur PlayStation 5 ou encore Xbox Series, est disponible gratuitement pour tous les possesseurs du jeu de base sur PlayStation 4 ou Xbox One. Cette mise à jour, bien que timide au premier regard, ajoute en fin de compte de multiples précisions ici et là. En plus de l'ajout de la compatibilité 4K ou de chargements réduits, la mise à niveau affine également les environnements ainsi que les différents costumes de vos héros. En effet, comme vous pouvez le constater en visionnant notre comparatif disponible ci-dessous (n'hésitez pas à zoomer sur l'image pour voir plus en détail), avec cette mise à niveau graphique, il est possible de voir avec précision les coutures des capuches et pantalons de nos héros ou encore le matériau des armures. On peut également remarquer une meilleure gestion des ombres et des lumières ou encore l'absence totale de crénelage.
Si vous n'avez pas craqué lors de sa première sortie et que Mortal Kombat 11 vous faisait de l'œil depuis quelques mois, c'est le moment ! En effet, plus beau que jamais sur next-gen et plus complet encore grâce à l'arrivée de la version Ultimate, les amateurs de jeu de combat pourront être occupés pendant des mois durant à compléter les différentes Tours du mode Solo, les deux modes histoires, les affrontements multijoueurs classés ou non, ou encore la fameuse Krypte du jeu.
Les sables mortels du temps
La saga Mortal Kombat a popularisé la narration dans les jeux de baston auprès du grand public et démontré tout l’intérêt d’un contenu solo étoffé. Mortal Kombat 11 emprunte la voie de ses prédécesseurs avec pour mot d’ordre la générosité. Et le mode Histoire en est une preuve édifiante. L’épisode précédent se terminait avec la décapitation de Shinnock par Dark Raiden. Cette fin abrupte ne sied guère à Kronika (gardienne du temps et déesse la plus puissante du lore) et à son acolyte Geras qui décident de modifier l’Histoire à leur convenance. De cette décision non sans conséquences naît une chronologie alternative revisitant les 27 années de la saga en sculptant les sables scénaristiques du temps.
Ce voyage mouvementé sur Terre et dans l’Outre-Monde s’adresse tout autant aux fans nostalgiques qu’aux néophytes découvrant la série. Les scénaristes mixent, fusionnent, ré-assemblent les événements les plus marquants de la saga Mortal Kombat au cours d’un récit “hommage” épique. La mise en scène inspirée enchaîne les moments de bravoure avec ses ralentis héroïques, ses plans de caméra exagérés et cette aisance naturelle à rendre le kitsch “badass”. Et le ton irrévérencieux, incarné à la perfection par Johnny Cage et sève des épisodes modernes, signe un retour fracassant. Les punchlines fusent et épicent un récit déroulé sans temps mort ni temps de chargement.
Fort de ses 12 chapitres terminés en 6 à 7 heures, ce mode Histoire doublé et sous-titré intégralement en français se contente d’appliquer une formule qui a fait ses preuves par le passé. NetherRealm innove que très (trop) peu. Mortal Kombat 11 est une suite logique et maîtrisée de cinématiques à la réalisation irréprochable et de combats intenses. Et l’opportunité de choisir entre deux personnages durant certains chapitres, feature à même de relever l’ensemble, est anecdotique et n’a aucun impact sur un scénario linéaire se concluant par une fin unique, mais surtout expédiée. Nous aurions simplement aimé faire face à plus de prise de risque.
Malgré cette simplicité affichée, le travail effectué sur ce mode Histoire diablement efficace est à saluer. L’idée de télescoper passé et présent marche à merveille, et provoque une succession de saynètes rocambolesques et d’ores et déjà cultes entre les membres d’un casting 5 étoiles. La générosité mentionnée plus haut se retrouve ici. En effet, NetherRealm n’a pas fait les choses à moitié. Les 25 personnages jouables, marionnettes de Kronika et de la causalité, composent un roster alléchant et équilibré susceptible de ravir les fans avant d’accueillir de nouveaux combattants dans les mois à venir via son Kombat Pass. Voici la roster actuel au complet : Baraka, Cassie Cage, Cetrion, D’Vorah, Erron Black, Frost, Geras, Jacqui Briggs, Jade, Jax, Johnny Cage, Kabal, Kano, Kitana, Kollector, Kotal Kahn, Kung Lao, Liu Kang, Noob Saibot, Raiden, Scorpion, Shao Kahn (pré-commande), Skarlet, Sonya Blade, Sub-Zero // Shang Tsung (DLC)
Les forces de la Terre envahissent l'Outre-Monde
Le Kombat Club
Il n’est jamais évident de remettre en question une recette qui a fait ses preuves et cela est d’autant plus vrai pour un jeu de combat. Et pourtant, NetherRealm donne un coup violent dans la fourmilière. Mortal Kombat 11 joue les équilibristes modernes sur le fil de la tradition. Les mécaniques familières de gameplay côtoient plusieurs innovations majeures qui changent en profondeur l’approche des affrontements. Un jeu de combat reste un jeu de combat et la majorité des fondamentaux répondent à l’appel de la baston sans rechigner. Néanmoins, les nouveautés s’invitent dans l’arène et ne sont pas là pour faire de la figuration.
Le premier changement impacte les déplacements. La course laisse place à un simple dash avant-arrière pour raccourcir la distance ou s’éloigner de l’adversaire. Cependant, la véritable révolution se trouve dans la refonte totale du système de Super (ou EX). L’unique jauge de Mortal Kombat X se scinde désormais en deux, l’une réservée à l’attaque et l’autre à la défense, afin de rendre les affrontements bien plus tactiques qu’auparavant. Ces jauges respectives permettent d’amplifier d’une attaque en augmentant sa puissance ou en la prolongeant, d’utiliser l’environnement pour se défendre, etc… et donc de s’adapter en temps réel à l’adversaire et ainsi répondre au challenge proposé.
Le célèbre X-Ray prend sa retraite et fait place nette au Fatal Blow. Cette technique ultime totalement déconnectée des jauges EX s’utilise une unique fois par match lorsque la barre de santé passe sous les 30%. Et la différence en combat se ressent immédiatement. Cette nouvelle approche embrasse l’idée du comeback inattendu et pimente les combats avec une pincée d’incertitude. Mais que serait la saga Mortal Kombat sans ses célèbres Fatalités ? Sur ce point, NetherRealm n’y va pas avec le dos de la “Kuillère”. Plus sanglantes, créatives et récréatives que jamais, les fatalités de MK11 font preuves d’une brutalité sans commune mesure pour humilier un adversaire titubant aux portes de la mort.
Mortal Kombat 11 se dote d’un gameplay maîtrisé de bout en bout au service de combats à l’intensité certaine et à la violence exacerbée. NetherRealm ose innover sur plusieurs points cruciaux sans jamais dénaturer ce qui faisait et fait toujours le sel de la saga. Et en apprendre les arcanes ne sera pas de trop pour devenir le roi de l’arène. NetherRealm met l’accent sur le versus fighting en intégrant plusieurs modes en local et/ou en ligne. Du simple 1v1 au roi de la colline en passant par la création de lobby et les matchs classés, MK11 compte bien se faire une place digne de ce nom sur la scène compétitive. Et que les férus de versus se rassurent. Seules les 2 versions officielles créées par le studio sont disponibles lors des matchs classés en ligne et il est tout à fait possible de désactiver les variantes personnelles des combattants via l’option “Kompétitif”. Pour finir, NetherRealm punit fermement les "Rage Quit" en achevant l'adversaire via une "Quitality" bienvenue.
Sub-Zero versus Scorpion, le duel parmi les duels
Loot qui peut
Mortal Kombat 11 parle aux combattants souffrant de collectionnite aiguë. L’expérience de jeu se focalise sur le loot et utilise ce dernier comme appât pour inviter les joueurs à découvrir puis poncer les nombreux modes de jeu. Tout ou presque dans cet épisode est affaire de récompenses dont la victoire en combat est la clé. Pour cela, NetherRealm intègre ses fondamentaux. Les Tours se résument de nouveau à une succession d’affrontements aux conditions et modificateurs variés durant lesquels des consommables peuvent être utilisés pour faciliter la progression. A la différence des Tours Klassiques utiles pour découvrir l’épilogue de chaque personnage du mode Histoire, les Tours du Temps sont renouvelées régulièrement afin de donner du grain à moudre aux experts. Tout l’intérêt de ses édifices à gravir réside dans cette quête avide de loot dont la saga se fait le porte-étendard depuis trois lustres.
Les autres modes de jeu (Kombat I.A, versus local ou online…) ainsi que les défis journaliers répondent à une problématique similaire… celle de récolter des ressources obligatoires pour débloquer ce que le jeu a à offrir en remportant des combats. Et difficile de critiquer NetherRealm sur ce point. Sa générosité est sans pareil et parle aux fans de Mortal Kombat. Cette abondance de contenu passe essentiellement par la Krypte dont l’existence même est justifiée par cette course effrénée au loot. L’île de Shang Tsung recèle bien des trésors à découvrir à condition de posséder suffisamment de pièces pour ouvrir les coffres, mais également diverses amulettes et autres items qu’il faudra forger au préalable via des recettes elles-mêmes à dénicher sur place.
Les musiques, les concept arts, les équipements, les costumes, les fatalités… cela s’obtient à la sueur du pad et c’est une excellente chose. Mais, car il y a un mais… la multiplication des ressources et des monnaies (pièces, âmes, coeurs de sang…) complexifie une économie qui n’en demandait pas tant. Crapahuter dans la demeure du sorcier est une expérience à part entière et la Krypte un jeu dans le jeu nécessitant une abnégation totale pour en venir à bout… l’exploration étant parfois freinée par une énigme à résoudre, un item à forger/trouver et un manque constant de ressources.
Les séries Injustice et Mortal Kombat se distinguent par leur volonté de proposer un système de personnalisation digne de ce nom. Les joueurs en sont friands et NetherRealm ne plaisante pas avec cela. Chaque personnage peut revêtir 60 accoutrements uniques et les possibilités offertes dépassent de loin le simple aspect cosmétique pour toucher au gameplay. Mortal Kombat 11 permet de transformer en profondeur les 25 combattants et ainsi d’en créer plusieurs variantes au look, mais surtout aux habiletés distinctes. Il est donc possible de modifier partiellement la liste des coups spéciaux des personnages via les équipements et les capacités afin de s’approprier le roster et de s’y attacher en créant un combattant qui se rapproche de votre style de jeu. D’autant plus que tous les équipements gagnent en efficacité en accumulant de l’expérience et en y assignant des bonus.
La boutique Mortal Kombat 11 affiche plusieurs options d’achat. En échange de centaines de “Kristaux du Temps”, le joueur déverrouille du contenu (skins, introductions personnages, provocations, icônes…) renouvelé via un compte à rebours. Une fois ce dernier à zéro, les items présents dans cette boutique changent. Il est également possible d’acheter des “Konsommables” tels que des Fatality Facile. Mais comment glaner ces Krystaux du Temps ? NetherRealm vous invite à combattre dans l’arène et si possible à en ressortir victorieux. Chaque affrontement octroie alors une poignée de cette monnaie. Quand aux plus impatients, ils peuvent passer à la caisse pour obtenir illico de quoi débloquer le contenu de ladite boutique Premium ou ajouter Frost dans leur roster de personnages (5.99€)… sans finir le mode Histoire. Attention, l’ensemble du contenu est disponible sans dépenser le moindre euro, mais cela exige du temps. Il n’y a actuellement (fin avril 2019) aucun item exclusif.
Visite et exploration de la Krypte
Les brasiers de la fatalité
Le réalisme des graphismes et cette exagération propre à la série enfoncent la rétine du joueur profondément dans sa cavité orbitaire avant de lui perforer l’arrière du crâne dans une gerbe outrancière d’hémoglobine. Développé sous Unreal Engine 3, Mortal Kombat 11 est une ode rougeâtre à la baston vidéoludique. Plus violent, plus gore, et plus spectaculaire que jamais, ce jeu de combat décoche un uppercut visuel qui met KO technique l’assistance. Ce réalisme cartoonesque propre à la saga marque de son empreinte le titre. Et il en va de même pour la réalisation dans son ensemble.
Des combattants criants de vérité sous l’impulsion d’une modélisation et d’animations soignées s’affrontent au sein de la vingtaine d’arènes particulièrement travaillées et variées. La violence caractéristique des jeux estampillés Mortal Kombat joue la carte de la surenchère sanglante. Au-delà de son amour pour le rouge coagulé, MK11 insiste sur l’impact des coups et sur les retours visuels afin de rendre lisible une action pourtant soutenue à l’écran. Les ralentis esthétiques sur des bris d’os et autres perforations ainsi que les effets visuels parachèvent l’oeuvre des artistes qui officient sur le projet. Ces FX et ces effets de mise en scène soulignent les passes d’armes et accentuent l’épique qui émane de combats vécus à 60 images par seconde.
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Points forts
- Un Mode Histoire inspiré et nostalgique...
- Un roster de 25 combattants totalement personnalisables
- Un contenu gargantuesque à débloquer
- L’exploration de la Krypte et la découverte de ses multiples trésors
- La refonte en profondeur du système de combat
- Des affrontements intenses et tactiques
- Un PvP (Player versus Player) solide en local et en ligne
- Une claque technique et visuelle à 60 images par seconde
Points faibles
- …, mais linéaire et à la fin expéditive
- La complexité de l’économie encadrant le loot (ressources, pièces…)
Mortal Kombat 11 est une réussite en tout point. NetherRealm prend des risques et cela paye. Son contenu gargantuesque, son gameplay racé osant changer en profondeur certaines mécaniques historiques, sa maîtrise technique et sa réalisation étincelante font de ce Mortal Kombat un exemple à suivre. Ce jeu de combat s’avance dans l’arène sûr de ses forces et en ressort vainqueur. Seules ombres au tableau, mais qui n’enlèvent rien à la maestria du titre… le manque de renouveau du mode Histoire et la complexité de l’économie encadrant le loot. Fan de jeu de baston et/ou de Mortal Kombat, chaussez les gants… vous savez que qu’il vous reste à faire.