Cela fait déjà un an et demi que Destiny 2 est arrivé sur nos consoles et PC et évidemment, le looter-shooter de Bungie a énormément évolué depuis la mise en ligne de notre premier test. Entre mises à jour, rééquilibrages en tout genre, ajouts de contenus gratuits et payants, Destiny 2 s’est métamorphosé et au fil des mois, il est devenu un autre jeu. Un titre qui n’a plus grand-chose à voir avec celui que nous avions évalué, le 8 septembre 2017. Par conséquent, un retest s’imposait : que vaut Destiny 2, en 2019 ?
Vous lisez le dernier test en date de Destiny 2. Pour consulter le test précédent, veuillez cliquer sur ce lien.
À sa sortie en septembre 2017, Destiny 2 avait rapidement séduit les fans du premier épisode en proposant une version revue et corrigée du game-design de Destiny. Bénéficiant d’une histoire enfin compréhensible et de pléthore de choses à faire, le titre avait occupé les millions de Gardiens du monde entier pendant plusieurs semaines. Et puis les choses se sont gâtées, quand début octobre, les premières plaintes de joueurs se sont faites entendre : le end-game du jeu était trop pauvre pour assouvir la soif de loot des passionnés qui avaient passé des centaines, des milliers d’heures même à retourner Destiny dans tous les sens. L’intérêt décroissant du noyau dur de la communauté avait mis en alerte Bungie, à qui il a fallu de trop nombreux mois pour redresser la situation. Mise à jour après mise à jour, rééquilibrage après rééquilibrage, Destiny 2 a connu une longue et lente transformation avant de retrouver la lumière, achevant sa mue avec brio lors de la sortie de l’extension Renégats, en septembre 2018. Si aujourd’hui Destiny 2 ne compte plus autant de joueurs que le premier épisode à son apogée, il continue de bénéficier d’une communauté attachée et impliquée, qui attend avec impatience la moindre nouveauté et qui commente chaque micro-changement à l’intérieur du jeu. Si ces joueurs et joueuses sont toujours là, c’est pour une bonne raison : Destiny 2 a su trouver la formule pour satisfaire ses fans.
Des systèmes de jeu qui ne fonctionnaient pas
Si les fans de Destiny, et même les nouveaux joueurs, avaient rapidement salué le travail effectué par Bungie sur Destiny 2 dans les premières semaines qui ont suivi le lancement du titre, beaucoup ont découvert avec le temps ses limites. Et il y avait une raison à cela : alors éditeur de la licence, Activision avait estimé que certains mécaniques du premier jeu devaient être simplifiées pour Destiny 2. À la décharge d’Activision, certaines mécaniques du premier épisode manquaient de clarté et avaient achevé de repousser le grand public : il fallait donc revoir tout cela. Bon gré mal gré, Bungie s’est mis au travail, mais la méthode adoptée ne fut pas la bonne. On pense notamment au système de jetons à ramasser pour aller récupérer des engrammes (= du loot) chez Zavala, Shaxx, Sloan, Devrim et tous les autres : clairement, ce n’était pas la solution idéale. Le loot manquait de fun, a fortiori parce que Bungie avait décidé de supprimer les perks aléatoires des armes et armures de son jeu, dans une tentative maladroite de simplifier l’équilibrage de la partie PvP du soft. Seulement voilà, c’est grâce à la qualité et l’intérêt de son loot que le premier opus avait conquis des millions de joueurs. En fin de compte, après des mois à tâtonner et de nombreuses mises à jour, Bungie a trouvé la solution et le Destiny 2 de base, telle qu’il existe au moment où ces lignes sont écrites, propose sans doute la meilleure version du game-design de la série. Explications !
Un gameplay toujours plus efficace
Le joueur débutant a donc le choix entre trois classes de Gardiens (Titan, Chasseur, et Arcaniste), chacun ayant ses propres capacités, réunis sous la formes d’arbres de compétence nommés doctrines. Ils accèdent ainsi à une certain nombre de compétences passives ou actives, une super attaque, mais aussi des grenades et un capacité unique, propre à chaque classe. Ces capacités de classe, imaginées pour Destiny 2, permettent d’apporter un peu de variété au gameplay et surtout de mieux définir les rôles de chaque type de Gardiens, ou du moins leur fantasy. Un ajout dont on mesure mal l’importance et qui manque vite, lorsque l’on revient sur le premier Destiny. Faites-en l’expérience, c’est quelque chose ! Dans certains cas, cela modifie énormément le plaisir de jeu, notamment dans le cas du Chasseur qui n’est désormais plus capable d’effectuer son élégante esquive. Celle-ci apporte mine de rien un vrai dynamisme et la sensation d’incarner un ninja insaisissable, capable de se faufiler entre les balles. Bungie a fourni un véritable effort pour équilibrer, ne serait-ce qu’en termes de fun, les différentes classes et doctrines. Si certaines sont clairement plus intéressantes que d’autres (on en reparlera), chaque doctrine a son atout et devrait vous séduire pour au moins une et deux raisons. Une sensation qui est renforcée par les nombreux modifications qu’ont connu les armes et armures Exotiques du jeu. Ces objets, les plus rares du jeu, étaient finalement assez peu intéressants au lancement de Destiny 2 ; à l’inverse du premier épisode qui avaient multiplié les pétoires et pièces d’armures toutes plus uniques les unes que les autres, cette suite proposait des Exotiques plus sages, aux effets moins… fous. Là encore, on imagine que Bungie a cherché une façon d’équilibrer son jeu et notamment l’Épreuve, mais le résultat était sans appel : les Exotiques avaient bien peu d’intérêt dans le jeu, sauf rares exceptions. Les designers de la sandbox se sont donc remis au travail et ont proposé au fil du temps plusieurs mises à jour qui ont largement amélioré les Exotiques existants, dans le même temps qu’ils en designaient de nouvelles, selon la même philosophie. Et cette philosophie est très claire : les joueurs incarnent des personnages aux pouvoirs quasi-divins, il faut que le jeu reflète cet état de fait.
Aujourd’hui, on peut ainsi s’amuser à créer des combinaisons amusantes. Par exemple, j’ai créé un Chasseur que j’ai équipé de Dernières Paroles, ainsi que des Poings d’Ahamkara Hermétique ; combinés à la capacité « Coup de Couteaux » de la doctrine « Voix d’un millier de couteaux », ou à la « Fumée Corrosive » de la « Voix de la Furie », cela permet de passer son temps à mitrailler ses ennemis avec cet énorme revolver, en rechargeant finalement très peu. On peut ainsi jouer en étant à la fois très mobile et très agressif, et en cas de soucis, il est toujours possible d’utiliser l’une de ses Esquives, pour recharger automatiquement son arme ou son attaque de mêlée. Une sensation vite hypnotisante. Notez que les deux doctrines ainsi que les deux Exotiques cités sont apparus via des contenus payants, mais il ne s’agit que d’un exemple parmi de nombreux autres : dans son core gameplay, dans sa base même, Destiny 2 s’est largement amélioré. En revanche, disons-le tout de suite : les amateurs de builds bien fignolées resteront sans doute sur leur faim, et à ce petit jeu-là, le tout récent Tom Clancy's The Division 2 fait un bien meilleur travail. Est-il plus amusant pour autant ? C'est à vous d'en juger.
En revanche, il y a un point sur lequel Destiny 2 reste invaincu, c’est bien sur le terrain du loot. Looter a repris en intérêt grâce à différentes modifications et notamment la réintroduction des perks aléatoires. Réclamées à corps et à cri par les joueurs, elles ont fait leur grand retour peu de temps avant l’arrivée de l’extension Renégats et ce pour tous les joueurs, évidemment. Combinées avec l’introduction d’armes Légendaires exclusives à certaines Nuits Noires, ces perks aléatoires ressuscitent la course au god roll, soit la meilleure combinaison de perks possible. C’est quelque chose qui manquait vraiment à Destiny 2 et qui fait beaucoup de bien au jeu ; si cela ne sera pas du goût de tous les joueurs, il faut néanmoins garder en tête qu’il s’agit là du principe même de ce genre de jeu. Le farm, le fait de répéter un certain nombre de fois la même action pour atteindre un résultat, c’est ce que veulent les joueurs. Et surtout, ils veulent que ce farm soit amusant. Ce qui est le cas, aujourd’hui dans Destiny 2, grâce aux mécanismes mais aussi et surtout grâce aux différentes armes et armures du jeu, au charme inimittable. Peu de FPS, a fortiori sur consoles, propose un gunfeel aussi satisfaisant, aussi plaisant ; cela passe tant par le design des armes, que les contrôles ou les petits effets sonores, notamment lors des tirs de précision. On pourrait presque relancer le jeu uniquement pour le plaisir de dégommer des ennemis.
Le vrai changement se trouve en fait dans la manière dont les joueurs peuvent gagner des engrammes puissants, ceux qui permettent d’obtenir des armes et pièces d’armures d’un niveau de Lumière supérieur. Désormais, Destiny 2 propose chaque mardi une liste de défis hebdomadaires, ainsi qu’une série de défis journaliers. Cela incite donc le joueur à lancer plus régulièrement le jeu, et surtout cela permet aux Gardiens moins assidus d’avoir une manière plutôt simple de grimper en niveau. La bonne nouvelle, c’est que les défis journaliers ne disparaissent pas si vous ne les terminez pas le jour même : vous pouvez très bien débarquer le samedi et avoir cinq défis journaliers à remplir, en plus de vos défis hebdomadaires. En somme, ne serait-ce qu’avec les tâches de base, il y a toujours quelque chose à faire dans Destiny 2. À terme, cela crée une forme de routine, à vous de voir comment vous souhaitez aborder la montée en niveau et l’obtention d’engrammes puissants. Gardez en tête qu’il s’agit d’un jeu et qu’à partir du moment où vous le lancez uniquement pour faire vos défis, sans en avoir vraiment l’envie, alors le jeu a cessé d’être jeu.
On aurait toutefois apprécié que Bungie prenne le temps d’apporter la richesse qui manque encore aux différents arbres de compétence. En l’état, ils sont certes plus lisibles que ceux du premier jeu, mais ils sont aussi plus limités. La seule véritable nouveauté, c’est l’arrivée avec Renégats de nouvelles branches et donc de nouveaux Super, mais d’une, elles ne sont pas accessibles aux joueurs qui ne souhaitent pas acheter Renégats, et de deux, c’est encore trop peu.
Une histoire qui ne s’arrête jamais… ou presque
Vous le savez probablement, Destiny 2 intègre une campagne scénarisée qui rappelle par moments les grandes heures de l’histoire du studio, avec des passages que ne renierait pas Halo. Dans l’écriture, il n’y hélas pas de génie et les moments vraiment marquants tardent à venir, même si l’on a droit à des séquences plutôt bien fichues, comme la fuite de la Cité, ou l’attaque contre le Tout-Puissant, à proximité du soleil. Mais ces moments ne sont pas assez nombreux. Si l’expérience se vit finalement plutôt bien (comptez en dix et quinze heures pour plier l’affaire), la campagne de Destiny 2 ne fera pas date dans l’histoire du FPS, mais elle a toutefois le mérite de proposer quelque chose qui soit à la fois cohérent et facilement appréhendable pour celui ou celle qui ignorerait tout de l’univers (plutôt dense) de Destiny. Un gros progrès, lorsque l’on se rappelle la campagne du premier épisode, expédiée en quelques heures à peine et composée de niveaux rattachés les uns aux autres à la va-vite, dans des conditions de développement désastreuses. Cette campagne-ci fait le job, mais avec le recul, il lui manque un petit quelque chose. En optant pour l’histoire d’une guerre, celle contre les Cabals, Destiny 2 prend un virage beaucoup plus terre à terre et perd quelque peu la dimension space opera mystique qui avait su séduire les joueurs en 2014. Et c'est dommage car c'est précisément ce qui faisait la particularité, le charme du premier épisode. Ici, Destiny 2 ressemble plus à l'un de ces énièmes FPS sci-fi ; si on retrouve bien la patte, le savoir-faire de Bungie, cette volonté manifeste de raconter quelque chose de plus compréhensible, de plus palpable, a ses avantages mais aussi, d'une certaine manière, ses défauts.
À noter que si cela est vrai pour la campagne, donc le tronçon scénaristique principal de l’expérience de base, cela n’est plus vrai pour le restant du jeu. Au fil des mois, Destiny 2 a su élargir un lore déjà plutôt bien garni, en abordant de nouvelles histoires bien entendu, mais aussi en étoffant des récits déjà connus des joueurs. Pour faciliter la digestion de ces nouveaux éléments scénaristiques, Bungie a eu la bonne idée d’intégrer à Destiny 2 deux nouveaux éléments à ses menus, les onglets Collection et Triomphes. Grâce au premier, il est possible de passer en revue sa collection d’items (armes, armures, vaisseaux…) et donc de lire les légendes qui y sont associées ; dans l’onglet Triomphes, on retrouve l’équivalent de l’ancien Grimoire du premier Destiny. Plus complets, plus fouillés, ces textes apportent un complément d’informations non négligeable et surtout une forme de récompenses parmi tant d’autres. Si Destiny 2 se raconte aussi à travers ses différentes cinématiques, il adopte pleinement la méthode Bungie, qui incite le joueur à fouiller le jeu plus ou moins en profondeur pour obtenir de nouvelles informations. C’est aussi là que le travail d’échanges de connaissances entre joueurs, au sein du même clan ou via les réseaux sociaux, les espaces de discussions, fait son œuvre et permet de cimenter la communauté autour d’intérêts communs ; les joueurs ne s’allient plus uniquement pour éliminer des monstres et amasser des récompenses, mais aussi pour mieux comprendre le monde virtuel qu’on leur présente. Une façon de faire qui n’aura pas que des fans, bien entendu, car beaucoup préféreraient une narration plus traditionnelle, qui ne cache rien au joueur ; mais c’est une façon de faire qui a valu à Bungie un certain succès à l’époque de Marathon, et plus encore à l’époque de Halo. À ce titre, Destiny 2 va plus loin encore, à vous de voir si cela vous plaît ou non.
En revanche, une bonne partie des nouvelles quêtes, qu’elles soient plus ou moins scénarisées, sont réservées aux propriétaires des différentes extensions, ou du Pass Annuel, dévoilé par Bungie fin 2018. Si le studio avait surpris les joueurs en juillet de la même année avec la quête secrète du Murmure du Ver, proposé gratuitement à tous les joueurs, les cas similaires ont peiné à se reproduire. Dommage puisqu’au delà des armes qu’elles permettent souvent d’obtenir, elles racontent pour la plupart des histoires plutôt intéressantes, revenant régulièrement sur des zones d’ombre de l’univers de Destiny.
La bourse ou le jeu
Et c’est là le gros défaut de ce Destiny 2 : si le jeu est assez complet et propose, par défaut, un contenu plutôt correct, le gros des nouveautés est contenu dans les différentes extensions du jeu, ou le plus récent Pass Annuel. Bungie a tenu parole et a proposé plusieurs événements accessibles à tous les joueurs, mais ils sont trop espacés dans le temps pour fournir une expérience de jeu digne de ce nom. La Fête des Âmes Perdues, l’Avènement, les Jours Garances ou la Bannière de Fer étaient finalement déjà accessibles à tous les joueurs par le passé, ils ne constituent donc pas vraiment un contenu frais et nouveau, à la manière de ce que peut représenter la quête du Murmure de Ver.
Bungie estime à vrai dire que les joueurs occasionnels peuvent se contenter du jeu de base, les Gardiens plus « hardcore » se dirigeront naturellement vers les contenus payants et n’hésiteront pas à dépenser quelques dizaines d’euros supplémentaires pour poursuivre la partie ; ce qui dans l’absolu n’est pas faux. Mais pour les joueurs occasionnels, la pilule est forcément plus difficile à avaler, a fortiori parce que Bungie a complexifié et alourdi certains mécanismes de base, entravant leur progression et par la même occasion, leur plaisir de jeu. En cherchant à satisfaire les amoureux de farming, les développeurs ont changé la fonction des différentes ressources des planètes (poussière d’alcane, fragments d’ombrelum, aiguille de verre phasique, etc) ; elles ne servent plus simplement à récupérer des loots chez les vendeurs, mais aussi et surtout à infuser votre armes et pièces d’armures. Ce qui dans l’absolu serait une bonne chose, si Bungie n’avait pas choisi d’intégrer dans l’équation les matrices d’amélioration, anciennement connues de matrices de pièces maîtresse. Ces petits cristaux oranges sont supposés, selon Bungie, créer un véritable sentiment de progression et d’amélioration mais dans l’état, dans la mesure où ils sont effectivement plutôt rares. S’il existe dans les faits plusieurs façons d’en obtenir plus facilement, ces matrices d’amélioration créent surtout un sentiment de frustration et donnent l’impression d’avoir été imposées pour ralentir la progression du joueur, étendant de manière tout à fait artificielle la durée de vie du jeu. On vous laisse alors imaginer leur impact sur les joueurs moins assidus, qui n’ont pas forcément le temps de collectionner ces matrices. Malgré les plaintes des joueurs, Bungie n’a semble-t-il pas prévu de changer les choses ; il faudra se contenter, lors de la prochaine Saison, d’une modification dans la façon d’en gagner, mais pour le moment rien ne nous dit que cela sera plus facile qu’aujourd’hui.
L’Epreuve, un PvP qui tient enfin la route
Une fois qu’il aura fait le tour de la campagne, des Assauts, des Raids, des Aventures et du farming, le Gardien qui ne dispose ni des extensions ni du Pass Annuel pourra se tourner vers le PvP du jeu. Au lancement de Destiny 2, nous étions plutôt enthousiastes : le design des maps, les combats à quatre contre quatre, la disparition des perks aléatoires des armes et surtout des classes plus équilibrées… tout cela apportait un peu de stabilité. Avec la pratique, les choses ont pris un autre tournant. La meta du jeu a longtemps donné la parole aux armes faciles d’utilisation (pistolets, pistolets mitrailleurs, fusils automatiques), tandis qu’à l’inverse, les armes requérant plus de skill n’étaient clairement pas assez efficaces. Avec le design des maps et le quatre contre quatre, les parties sont devenues très figées, avec des joueurs préférant rester en groupe, le moins loin possible de leur zone de spawn. « Time to kill » trop élevé, domination exagérée de certains fusils automatiques trop précises (coucou, le Cadeau d’Uriel, tu ne manques à personne), ou d’armes longue distance qui ne motivaient pas les joueurs à se déplacer trop loin de leurs zones de confort (Outil Multifonction MIDA, Lance du Graviton)… Bref, les fans de l’Epreuve ont rapidement fait entendre leur désarroi, qui a finalement été entendu par Bungie.
Ces modifications se sont faits en plusieurs étapes : retour à des parties à six contre six, nerf de la portée et de la précision des armes automatiques, et surtout refonte complète des trois slots d’armes. Elles fonctionnent désormais de la manière suivante : armes cinétiques, armes énergétiques, et armes puissantes. Cela a permis aux développeurs de replacer la quasi-totalité des fusil à pompe, fusils de sniper, et fusion à fusion dans le second slot et donc de repopulariser leur usage, ce qui manquait grandement. Les revolvers ont connu un beau retour sur le devant de la scène, grâce au rééquilibrage global des armes et d’un time to kill beaucoup plus bas que par le passé, ce qui allié à une vitesse de déplacement plus élevée, a donné naissance à des parties beaucoup plus dynamiques. Le rythme de jeu est globalement plus plaisant, donnant à l’Épreuve un tout nouveau visage. On notera également une plus grande variété dans le nombre d’armes qui sont désormais viables ; si certaines pétoires dominent assez largement les débats, il est possible de d’amuser avec à peu près tout et n’importe quoi. Enfin c’est le cas en partie rapide : en parties compétitives, on vous conseille vivement de coller à la meta du moment.
Le revers de la médaille, c’est que cette augmentation du rythme de jeu a créé un léger déséquilibre entre les classes de Gardiens, donnant un avantage conséquent aux Chasseurs. Vu la cadence des parties, la mobilité et la rapidité d’action sont devenus très, très importantes, notamment lors des duels entre Gardiens ; et bien entendu, à ce petit jeu là, le Chasseur possède un avantage conséquent. Un avantage qui se retrouve également du côté des doctrines, puisqu’avec Renégats, les Chasseurs ont gagné ce qui est probablement le Super le plus puissant du jeu en PvP, le Déluge de Lames. Appuyez sur L1-R1 / LB-RB et admirez le travail : les couteaux explosifs trouvent leur chemin tout seuls, comme des grands et font le ménage autour de vous. Le Déluge de Lames ne nécessite pas vraiment de viser, le lanceur est quasiment invincible au moment où l’animation se déclenche, et les couteaux passent à travers à peu près tout ce que vous pourrez dresser face à eux. De nombreux joueurs ont tenté de trouver des astuces pour le contrer, sans réussite. Notez qu’on en parle alors qu’il s’agit d’une doctrine apportée par Renégats : c’est justement un problème puisque les joueurs refusant d’acheter l’extension partent avec un léger désavantage à l’Épreuve. Rassurez-vous toutefois, les autres Gardiens ne sont pas en reste puisque le Titan a récupéré son coup d’épaule capable d’éliminer un ennemi d’un seul coup, tandis que l’Arcaniste possède quelques Super pas piqués des hannetons. Pas de quoi voler la vedette aux Chasseurs, qui aujourd’hui plus que jamais dominent l’Épreuve. Notez qu'il s'agit ici des considérations d'un vieil habitué de l'Epreuve et il est possible que dans les faits, les joueurs moins coutumiers du PvP de Destiny n'y voient que du feu.
Courant 2018, Destiny 2 a également introduit un nouveau type de récompense pour ses joueurs les plus dévoués, et hip hip hip hourra, tout le monde peut y avoir accès : il "suffit" de réussir une longue liste de défis pour mettre la main sur certaines d’entre elles. « Elles », ce sont des armes Prestige, aux effets souvent très intéressants. Certains sont plus adaptées pour le PvE, d'autres pour le PvP. Si sur le papier, c’est une très bonne chose, dans les faits, à l’Epreuve, cela a accentué le fossé qui séparait les bons joueurs des gamers peu adeptes des joutes PvP. C’est notamment le cas des revolvers Hurlement de Luna et Jamais Oubliée, qui depuis plusieurs mois font la loi à l’Épreuve. Bénéficiant d’une belle cadence de tir, d’une précision à toute épreuve et d’une puissance de feu élevée, elles portent de perks qui les rendent incroyablement mortelles entre les mains de joueurs capables d’enchaîner les tirs de précision. C’est-à-dire, à peu près tout le monde à ce niveau de compétition. Réservés dans un premier temps à une petite caste de joueurs, le Luna et le Jamais Oubliée se sont aujourd’hui largement démocratisés et ont généré des problèmes d’équilibre. À niveau égal, c’est souvent l’équipe qui comporte le plus de propriétaires de ces deux revolvers qui l’emporte. Et comme le matchmaking fait parfois des siennes, les équipes ne partent de toute façon pas toujours du même pied…
Malgré ces défauts, l’Epreuve a tout de même un autre visage aujourd’hui et propose à l’heure actuelle ce qui est sans doute le meilleur visage du PvP de Destiny. Ou en tout cas, l’un des plus amusants. Le niveau est suffisamment hétérogène pour que n’importe quel joueur s’amuse, même si les premières parties devraient être difficiles, a fortiori si vous n’avez pas l’habitude des jeux de tir en ligne.
Les tests complets des trois extensions de Destiny 2
- Lire le test de La Malédiction d'Osiris (08/20)
- Lire le test de L'Esprit Tutélaire (13/20)
- Lire le test de Renégats (17/20)
Sans surprise, si le joueur passe à la caisse, Destiny 2 prend un autre visage. Si la première extension du jeu était franchement mauvaise, la seconde a au moins eu l’intérêt d’ajouter une nouvelle planète plutôt intéressante et le Protocole Escalation. Par la suite, le jeu a régulièrement pris de l’ampleur et aujourd’hui, outre les campagnes de la Malédiction d’Osiris, de l’Esprit Tutélaire et de Rénégats, les Gardiens ont de nombreuses façons de s’amuser dans Destiny 2. Il y a les raids bien entendu, dont l’excellent Dernier Vœu, mais aussi les nombreux secrets de la Cité des Rêves : Trône Brisé, le Puits Aveugle, Défis Ascendants ; à cela il faut ajouter les quêtes exotiques des deux premières extensions, et le contenu du Pass Annuel, c’est-à-dire de nouvelles quêtes mais pas uniquement. À sa sortie en décembre 2019, la Saison de la Forge a intégré les forges de l’Arsenal, des activités PvE plutôt intenses et permettant d’accéder à de nouveaux loots de qualité. Si on aurait aimé que les objectifs permettant de les débloquer soient plus intéressantes, les forges sont finalement plutôt amusantes et accueillent en outre quelques secrets plutôt bienvenus (comme la quête secrète pour le fusil de sniper exotique Izanagi). Puis, en mars dernier, la Saison du Vagabond a enrichi le Gambit de l’extension Renégats, en incorporant le très bon Gambit Prestige, le Justice et plusieurs nouvelles mécaniques de jeu franchement bien vues. On aura noté également plusieurs quêtes amusantes, comme celle de Dernières Paroles ou du Chardon, qui ont fait leur grand retour dans Destiny 2 ; ou encore la quête d’allégeance qui a conduit les joueurs à faire un choix dont on mesure encore mal les retombées. Le tout a été savamment saupoudré de nouvelles couches de lore franchement passionnantes, même si on aurait aimé que l’ensemble soit mis en scène à travers de vraies missions scénarisées. À vrai dire, chaque semaine ou presque, Bungie réussit à offrir à ses joueurs une petite nouveauté, un petit quelque chose qui anime les conversations entre fans.
Tout cela est fort enrichissant et il est vrai qu’aujourd’hui, le joueur qui aurait décidé d’investir et donc d’acheter extensions et Pass Annuel se retrouve avec un contenu global très riche. Il faut recréer un personnage et voir les contrats et les missions s’empiler dans le menu dédié pour prendre la mesure de la chose : Destiny 2 est aujourd’hui un titre franchement velu, et avec environ 1 300 heures de jeu repartis sur trois Gardiens différents, nous n’avons pas encore fait tout le tour du jeu : plusieurs armes exotiques importantes nous manquent et nous avons finalement très peu joué au Gambit Prime. Il y a de quoi faire et chaque joueur peut choisir de se concentrer sur les secteurs du jeu qui l’intéressent le plus. Une liberté appréciable. Reste la question du prix : si aujourd’hui, Destiny 2 et son extension Renégats (qui incorpore les deux premières extensions du jeu) peuvent être trouvé à petit prix, le Pass Annuel est lui plutôt cher (comptez 35€). In fine, la facture est salée.
Un jeu qui se concentre sur ses plus gros fans
Cela ne vous aura pas échappé, Bungie et Activision ont décidé en décembre dernier de se séparer. Le studio a clairement affiché ses intentions avec Renégats : satisfaire avant tout le noyau dur de sa communauté de joueurs, celle-là même qui fait vivre la licence Destiny depuis l’extension Le Roi des Corrompus. Un nombre de joueurs plus réduit mais extrêmement impliqué qui attend impatiemment chaque nouveau contenu, et qui n’hésite pas à faire connaître sa colère lorsque les choses ne vont pas. Cela se ressent sur le design global du jeu et aujourd’hui, Destiny 2 est un titre plus complexe et moins accessible qu’il n’a pu l’être par le passé. Mais surtout, il est désormais assis sur un ensemble de choix de game-design pensés pour séduire les joueurs les plus hardcore. Activités high-level avec ou sans matchmaking, farming intensif, quêtes secrètes à débusquer, énigmes à résoudre avec le reste de la communauté… Il s’agit là d’un jeu finalement assez particulier, avec ses forces et ses faiblesses, qui clairement ne parlera pas à tout le monde, a fortiori parce que Destiny 2 se repose de plus en plus sur son lore pour nourrir l’excitation des fans. Ce qui est forcément un peu excluant : on voit mal comment les nouveaux venus pourraient comprendre l’impatience des joueurs qui creusent le jeu pour comprendre ce qui se jouent entre le Vagabond, l’Émissaire des Neufs, la Reine Mara Sov et Shin Malphur.
Points forts
- Un contenu plus que conséquent...
- Un univers riche et unique en son genre
- Une direction artistique absolument superbe
- Une bande-son de haute volée
- Système de loot accrocheur
- Nombreuses possibilités de jeu multijoueur
- Le suivi de Bungie, qui a su faire les bonnes corrections et continue d’améliorer son jeu
- Pas mal de secrets à trouver
- Les nouveaux menus Collection et Triomphes
Points faibles
- … à condition de repasser à la caisse
- Quelques problèmes d’équilibrage entre les classes de Gardiens
- Malgré les mises à jour et les extensions, il n’y a toujours pas assez d’Assauts
- Une formule unique, on aime… ou on déteste. Pas de juste milieu !
- Quelques mécaniques qui ralentissent inutilement la progression (coucou les matrices d’amélioration)
- Un jeu toujours plus centré sur ses fans et donc de moins en moins accueillant pour les autres
Avec son style si particulier, Destiny 2 ne plaira pas à tous les joueurs, c'est certain. Mais pour les autres, il fera assurément mouche. Avec son univers envoûtant, son loot accrocheur et un gunfeel hyper plaisant, il fait à merveille ce que l’on attend d’un looter-shooter de son genre, s’élevant en exemple à suivre dans plusieurs domaines. C’est ce qui lui permet, encore aujourd’hui, d’exister malgré une compétition féroce. Toutefois, si l’on peut saluer le travail effectué par Bungie depuis la sortie du jeu pour le sortir des ronces, on peut regretter que l’essentiel des mises à jour supposées renouveler l’expérience de jeu soient en fait contenu dans les différents contenus payants du jeu. Sans débourser un euro supplémentaire, l’expérience est agréable mais elle ne prend tout son sens que lorsque l’on a mis la main à la poche à plusieurs reprises. À vous de voir si vous êtes prêts à lui accorder tout le temps et l’argent qu’il réclame pour être savouré pleinement.