Près de 6 ans après leur arrivée, Assassin’s Creed III et Liberation signent leur grand retour sur la génération de consoles actuelle, faisant désormais du premier Assassin’s Creed le seul épisode à ne pas avoir connu les joies d’une sortie sur PS4 et Xbox One. Outre les grands classiques (textures revues, 4K, HDR…), l’épisode centré sur Connor s’offre quelques ajouts et correction d’éléments du jeu de base. Suffisantes pour en faire un indispensable ?
Notons évidemment que ce test n’entend pas revenir sur tous les points d’Assassin’s Creed III, mais s’attarde sur les ajouts spécifiques de cette version remasterisée. Vous pouvez consulter ici le test original d'Assassin's Creed III sur PC, PS3 et Xbox 360.
Notre Gaming Live consacré aux nouveautés de ce Remaster
Il est chaud, il est beau
Sans surprise, 4K et HDR sont en tête de gondole des nouveautés techniques permises par ce port sur la génération actuelle. Plus fin, plus détaillé, l’épisode bénéficie également de textures très propres qui ont le mérite d’être rarement baveuses. L’effet de brouillard et la teinte très bleutée de l’opus original laissent place à une palette de couleur plus variée, offrant au titre un ton plus chaud le rendant plus agréable à l’oeil, surtout sur les séquences de jour. C’est finalement sur les visages et les animations de ceux-ci qu’il accuse le plus son âge, le reste des animations s’avérant en revanche solide, preuve - sur ce point, en tout cas - de l’avance conséquente de l’épisode sur le reste de la concurrence au moment de sa sortie.
Principal regret du point de vue technique, le nouveau système de rendu d’éclairage connaît quelques ratés, entre changement brutal de teinte du jeu suite à un lever ou un coucher de soleil, ou le caractère moins convaincant de la lumière nocturne. Dommage, car le lifting est bien perceptible sur les séquences en journée. Le passage à la next-gen a également quelques très bons côtés, comme la disparition de l’aliasing (la 4K aidant), les temps de chargement qui dépassent rarement dix secondes, le framerate stable, l’affichage d’un plus grand nombre de PNJ dans les villes, mais n’a pas suffi à gommer un clipping toujours aussi omniprésent.
Des progrès sur l’interface
Aux ajouts visuels indissociables des remasters s’ajoutent quelques retouches améliorant l’expérience utilisateur de cet opus. Une bonne partie de ces ajouts s’avère d’ailleurs très discrète voire anecdotique, comme le sifflement désormais étendu à tous les points de dissimulation ou les doubles assassinats plus simples à déclencher que dans l’épisode original. Finalement, c’est davantage l’amélioration de l’interface qui nous a marqué, que ce soit par l’application de codes couleur pour certaines icônes, une meilleur clarté des écrans de gestion économique du domaine, mais aussi des maps aux contours mieux définis. Un ensemble d’ajouts franchement appréciables, qui frôle en plus le sans-faute sur chacune des idées.
Seuls derniers regrets, le double système radial pour l’équipement, qui tire profit des deux joysticks, est toujours aussi peu agréable à utiliser malgré l’utilisation du D Pad comme raccourci. De même, le code couleur ajoutant du jaune et du violet à l’ensemble permet de mieux discerner chaque icône et de rendre le tout plus accessible aux daltoniens, mais reste très peu harmonieux vis-à-vis du reste de l’interface. Enfin, et c’est plus de l’ordre du détail, mais l’écran d’objectifs de mission aurait gagné à être moins envahissant lorsqu’il s’affiche, d’autant plus qu’il aurait pu être placé légèrement plus haut sur l’écran. Le cas reste rare et le HUD est customisable, difficile donc de lui en tenir rigueur.
Connor en pleine phase d'apprentissage
Comme des Connor
Une génération de mondes ouverts s’est écoulée depuis sa sortie, il n’est donc pas étonnant de voir qu’Assassin’s Creed III a vieilli sur certains points. Ses cutscenes abruptes et sa narration parfois maladroite qui choisit d'expédier certaines séquences ne l’empêche cependant pas de nous rappeler au souvenir d’un scénario non-manichéen qui demeure l’un des plus intéressants de la saga. Quelques idées de game design demeurent encore très bonnes aujourd’hui, comme la gestion du domaine qui offre de nombreux moments de vie immersifs aux côtés de ses habitants.
La traque des animaux sauvages et la chasse s’avèrent aussi plaisantes, bien aidées par l’ajout d’un système de visée libre qui n’était initialement apparu qu’en 2013, sur Black Flag. Le rythme des combats garde également toute sa saveur, grâce à ses animations fluides et rarement mises en défaut. En revanche, certaines missions annexes non scénarisées superflues (assassinat, transport de lettres…), l’infiltration au gameplay limité et les réactions de l’IA viennent tout de même nous rappeler l’âge d’un titre initialement prévu pour une autre génération, sans pour autant gâcher ses qualités intrinsèques.
Points forts
- La version HD de Liberation intégrée dans le jeu
- Mécaniques de traque et de chasses encore plaisantes
- L’animation et le rythme des combats ont bien vieillis
- Visuellement plus détaillé et chaleureux
- La rapidité des Temps de chargement
- Modifications d’interface subtiles, mais justifiées...
Points faibles
- … Malgré des choix de couleurs jurant avec la charte graphique
- Le double menu radial toujours aussi peu pratique
- Des cutscenes expéditives
- Quelques effets de lumière moins réussis
- Clipping encore bien présent
Sans s’avérer bluffante, cette version remastérisée propose quelques idées appréciables. La refonte de l’interface, si elle aurait pu aller encore plus loin, permet à l’ensemble de gagner en confort d’utilisation, tandis que visuellement, le titre gagne en qualité de textures et en chaleur visuelle, malgré un clipping encore tenace et un travail inégal sur les effets de lumière. La présence de l’épisode Liberation et de l’ensemble des DLC assure un contenu conséquent, et bien que quelques mécaniques - comme des missions secondaires de remplissage - aient vieilli, le titre s’avère encore plaisant par le travail sur ses personnages, le rythme de ses combats, ses mécaniques de chasse ou encore la gestion et la vie du domaine. Malgré le poids des années et le progrès fulgurant des mondes ouverts, Assassin’s Creed III dans sa version remastérisée conserve donc du charme et suffisamment de qualités pour valoir le détour aujourd'hui.