Cinq années après Trials Fusion, RedLynx s’apprête à faire revenir sa série fétiche avec un épisode sous-titré “Rising” qui n’est ni un remake, ni un spin-off. Si certains spécialistes de l’hygiène masculine tentent de définir ce qu’est l'homme de 2019, le studio finlandais s’est quant à lui concentré à déterminer ce que doit apporter un volet inédit de Trials aujourd’hui. Bonne nouvelle, après plusieurs heures passées en sa compagnie, nous pensons que le pilote sponsorisé par Ubisoft a bien analysé son environnement et qu’il s’apprête à franchir la ligne d’arrivée sans trébucher.
Trials Rising : Nos impressions en trois minutes
Try hard Rising
Souvent copiée mais jamais égalée, la série Trials est un des exemples les plus probants du fameux aphorisme “facile à apprendre, difficile à maîtriser”. Le joueur dirige un casse-cou enfourché sur sa moto qui doit rejoindre la ligne d’arrivée en évitant de chuter. Pour cela, il doit convenablement jauger l'accélération, le freinage, et l’orientation de son bolide. Le gameplay 2D empêche tout virage vers les profondeurs de l’écran, et les nombreux obstacles sont à passer grâce à une bonne gestion de la physique de l’engin. Seulement deux gâchettes et un joystick sont nécessaires pour surmonter toutes les difficultés des Trials, avec bien entendu une grosse dose de précision du côté de l’utilisateur.
Si les premiers talus et autres bidons disposés sur les tracés linéaires se laissent aisément gravir, c’est une autre paire de manches quand il est demandé de survivre à un looping, freiner sur une plate-forme mobile, ou atterrir sur un rebord avec sa roue arrière après un saut dans le but de gravir un précipice. Trials Rising reprend cette recette éprouvée où le “try hard” est une religion. Les chutes sont nombreuses, les essais s’enchaînent, mais l’expérience est gratifiante grâce à une maniabilité précise ne laissant aucune place aux approximations. La vingtaine de missions auxquelles nous avons pu participer pendant notre essai ont exposé le meilleur de ce que pouvait proposer un Trials. Certaines nous ont transporté dans des décors de cinéma où les vaisseaux aliens envahissent le plateau, tandis que d’autres nous ont propulsé dans les airs au sein d’une séquence qui pourrait presque faire partie d’un épisode d’Uncharted. Les obstacles sont nombreux, les tracés sont techniques, et les multiples surprises qui interviennent en cours de jeu (sol qui se dérobe, etc.) forcent une concentration de tous les instants. Cela fait plaisir de retrouver un Trials aussi à l’aise et dévergondé dans sa proposition.
Around the world
Dans Trials Rising, le joueur doit participer à différentes épreuves organisées dans le monde entier : escalader les structures de la tour Eiffel et dompter les ravins d’Everest font partie, entre autre, de la feuille de route. Plus le joueur se déplace à l’est du planisphère, plus le niveau de difficulté augmente. Selon les développeurs de RedLynx, la progression est pensée pour éviter qu’un joueur avance trop vite et se retrouve soudainement bloqué à cause de niveaux trop compliqués. Afin de s’assurer que personne ne se cogne contre des règles incomprises, le soft intègre des leçons enseignant la théorie grâce à divers exercices pratiques. Les différentes épreuves vont du sponsor qui exige l’accomplissement de tâches spéciales aux courses face à d’autres concurrents. Malgré cette impression de diversité, ce qui est demandé est avant tout de piloter sa moto à la ligne d’arrivée en domptant les terrains piégés.
En plus des modes multijoueur en ligne, Trials Rising intègre du local. Nous avons pu nous essayer au nouveau mode “Tandem”, mettant sur selle deux joueurs ayant pour objectif de piloter le bolide de concert. Très inspiré du “Double Driver” aperçu sur Trackmania Turbo, ce “Tandem” fait une moyenne des contrôles des deux participants dans le but de forcer la communication pour réussir. La version Switch est moins fluide, mais a le bénéfice de permettre à un duo d'utilisateurs de s’amuser directement ensemble grâce aux doubles Joy-Con.
Dans cette grande ouverture au monde dont semble faire preuve Trials Rising, nous avons eu la confirmation que le titre façonné par RedLynx allait abolir certaines barrières en rendant les tableaux des scores cross-system. Cela veut dire qu’un joueur PlayStation 4 peut voir les temps d’un de ses amis jouant sur Xbox One, télécharger son fantôme, et essayer de battre son temps. C’est en tout cas la promesse du studio, et nous sommes conquis par l'idée.
De la garde-robe au garde-boue
Affronter les joueurs du monde entier, c'est bien, le faire dans la peau d'une licorne en slip rouge, c'est potentiellement mieux. Lors de notre essai, nous avons pu passer du temps à personnaliser l’avatar ainsi que sa moto. Tout un tas d'éléments sont paramétrables à l'aide du contenu débloqué, comme la tête de son coureur, ses vêtements, ou encore sa célébration. Mieux, un éditeur de motif permet d'imprimer à peu près tout et n'importe quoi sur les fringues du personnage grâce à la combinaison de stickers. Oui, il est toujours rageant de se faire battre par un rip-off de Freddy Krueger agitant son popotin en guise de pose victorieuse.
Les créateurs en herbe seront ravis de trouver un éditeur de circuits qui s’annonce véritablement complet. Les développeurs nous ont répété à plusieurs reprises qu'il s'agissait en fait de l'outil utilisé dans la création des “vraies” pistes du jeu. Nous avons eu une rapide démonstration exposant la relative simplicité de l’éditeur, où des éléments des précédents Trials peuvent être placés afin de varier les plaisirs tout en ratissant large auprès des fans. RedLynx a par ailleurs assuré que les niveaux créés étaient, là aussi, cross-system. Une décision qui pourrait assurer une forte communauté autour du titre d’Ubisoft, ainsi qu’un contenu rapidement conséquent.
Après ces quelques heures passées sur Trials Rising, nous avouons qu’il est difficile de nous imaginer ce que RedLynx pouvait faire de mieux avec ce nouvel épisode. Les tracés nous paraissent à la fois dynamiques et intransigeants, la jouabilité est précise, les modes de jeu s’annoncent nombreux et la promesse du cross-system est séduisante. Il n’y a plus qu’à attendre le 26 février 2019 pour vérifier nos bonnes impressions puis hurler des noms d’oiseaux à chaque dos d’âne mal négocié.