À mesure que sa date de sortie s'approche, le nouveau volet de la saga Metro, Metro Exodus, s'est peu à peu dévoilé au public par le biais des trailers, mais aussi à la presse, grâce à plusieurs démonstrations que nous avons eu l'occasion de détailler avec vous dans cet aperçu et cette vidéo. Ce mois-ci, Metro Exodus a lancé son dernier événement presse avant la sortie et nous a permis de jouer pendant près de 4 heures à la carte consacrée à la saison estivale.
Notre Vidéo-Preview de Metro Exodus
Pour le rappel des faits, sachez que Metro Exodus vous place toujours aux commandes de Artyom qui, accompagné d'une poignée de combattants, tente de trouver un endroit ou vivre à l'Est de la Russie, toujours dévastée après une apocalypse nucléaire. À bord d'une locomotive, l'Aurora, les survivants traverseront différentes zones, rythmées par des saisons. Après avoir pu faire nos premières armes sur la zone hivernale et automnale, c'est sur la carte désertique que nous avons pris notre dernier contact avec Metro Exodus.
Compte tenu des promesses graphiques de Metro Exodus, un point sur la technique s'impose. Nous avons eu l'occasion de jouer au jeu sur un kit de développement Xbox One X . À notre grande surprise, il nous a semblé que le jeu profitait des visuels nettement moins éclatants sur la machine que lors de notre prise en main début 2018. Si en 4K, nous n'avons noté que quelques ralentissements sur les 30 fps proposés, et que les temps de chargement, quoiqu'un peu longs, ont été considérablement réduits, la distance d'affichage ou la finesse globale des textures contrastaient d'une manière assez tranchée avec la version PC. Si le titre reste une réussite artistique et qu'il est tout de même agréable à l'oeil, la différence entre les deux machines est plus nette que ce que l'on pensait.
Côté PC en revanche, le jeu est tout simplement magnifique. Poussé en extrême, sur une configuration équipée d'une RTX 2080 Ti, le jeu est aussi splendide que le laissaient entrevoir les différents trailers. D'une grande fluidité et d'une finesse d'affichage bluffante, le titre marie technique et esthétisme de la plus belle des manières, conforément à la réputation de vitrine technologique des précédents Metro. Naturellement, cette configuration optimale ne sera assurément pas celle de la majorité des joueurs et nous espérons que l'optimisation promise pour les machines moins performantes sera au rendez-vous. Notez pour finir que, selon les promesses des développeurs, le ray-tracing sera disponible au lancement du jeu le 15 février prochain.
Une ouverture sans mépris de l'ADN de la saga
Dans cette portion du jeu, notre première mission était de trouver de l'eau et de l'essence pour faire progresser notre locomotive. Comme vous pouvez l'imaginer, l'atmosphère de cette carte désertique était proche de celle d'un Mad Max. Vastes étendues sableuses qui étaient autrefois gorgées d'eau, épaves de navires rouillés et carcasses de magasins et bâtiments portuaires ont donc été notre environnement pendant environ 4 heures, durée qu'il nous a fallu pour accéder jusqu'au terme de la quête principale liée à cet endroit, sans pour autant avoir pris la peine d'explorer tous les points d'intérêts de la carte.
Cette dernière présentait d'ailleurs des proportions assez inédites pour un Metro. Esthétique désertique aidant, l'ensemble était nettement plus vaste que la superbe carte hivernale et plus libre que celle liée à l'automne, ce qui nous a permis de découvrir la présence d'un véhicule, pour le moins délabré, dont on a pu prendre le contrôle pour nous rendre plus rapidement d'un objectif à un autre. Difficile d'affirmer, cependant, que d'autres véhicules seront proposés ou que leur utilisation sera exploitée autrement que comme un simple moyen de transport rapide.
Les objectifs, de leur côté, nous ont conduits à jouer à tout l'éventail d'approches que nous connaissions depuis 2033 et Last Light. Ainsi, nous avons rencontré une faction locale, bien entendu assez illuminée, que nous avons autant pu affronter que contourner grâce à l'infiltration, toujours encouragée, notamment en raison de la rareté des munitions. Malheureusement, ces différentes phases ont été à nouveau l'occasion de constater que l'intelligence artificielle n'a pas vraiment été améliorée. Sans être aussi incohérente que celle presque agaçante de Metro 2033, l'IA a cependant, et plus souvent qu'à son tour, montré de nombreux travers. En combat, les adversaires ont tendance à s'entasser dans votre ligne de mire, tandis qu'en infiltration, ils semblent un peu trop frappés de cécité, même si vous n'avez pas pris la peine d'éteindre toutes les lumières environnantes. Peut-être est-ce une manière de rendre plus accessibles les séquences discrètes, qui peuvent intervenir en plein jour, le jeu disposant d'un cycle jour / nuit dynamique par ailleurs très fluide et immersif.
Une dimension anxiogène préservée
Mais si les séquences extérieures sont éloignées par essence de la philosophie Metro, sans pour autant saborder son héritage grâce à une atmosphère réussie vous plaçant dans une position de danger constant, Metro Exodus sait aussi rappeler aux claustrophobes qu'il sait manier l'angoisse, l'asphyxie, la pénombre et les lieux étriqués. Nous avons notamment vécu une séquence anxiogène à souhait, dans laquelle nous devions rétablir le courant dans des bâtiments souterrains naturellement dépourvus d'éclairage. Problème, des araignées difformes occupaient les lieux. Coriaces et agressives, les créatures étaient cependant sensibles à la lumière. C'est ainsi que, pendant une grosse demi-heure, nous avons avancé à tâtons dans des couloirs étriqués, munis de notre lampe torche et de notre arme, guettant la provenance du moindre bruit pour orienter vers lui notre lumière. Ajoutez à cela la nécessité de porter un masque à gaz dont l'air disponible est limité et vous obtiendrez une séquence digne d'un très bon survival-horror, genre avec lequel Metro a toujours partagé des affinités.
Quelques interrogations subsistent
Ainsi, Metro Exodus, en matière d'atmosphère, d'approche et aussi d'inspiration artistique, fait honneur à son héritage et n'a pas sacrifié ce qui faisait son essence au profit d'un open world sans âme, soyez rassuré sur ce point. Difficile en revanche, d'être aussi catégorique concernant la narration et sa structure. Ayant été placés, à chaque démonstration, avec des personnages dont nous ignorions tout au fil d'une histoire dont on ne connaissait pas les ramifications, nous n'avions pas vraiment prise sur le déroulement des événements et les avons vécus d'une manière un peu passive. Pas de quoi pour autant être alarmé, les personnages semblant être bien brossés et profitant d'une écriture soignée, toujours mise en mouvement par un vrai sens de la mise en scène. Ceci étant, les quelques points d'intérêts explorés au cours de notre temps de jeu se résumaient essentiellement au nettoyage d'une zone de ses occupants. Si les actes étaient justifiés par le scénario, nous espérons que 4A Games insufflera un peu plus d'originalité à l'exploration.
Nous déplorions, il y a quelques temps, la difficulté mal calibrée du jeu. Si nous avons cru percevoir des efforts de ce point de vue, les éléments de craft paraissant plus abondants qu'auparavant, certaines séquences de Metro Exodus sont parfois frustrantes, car inutilement difficiles. Se trouver face à une sorte de boss sans avoir beaucoup de munitions alors que l'adversaire dispose d'un nombre de points de vie colossal créera plus de frustration en cas de mort répétée que de plaisir. Si nous ne sommes pas hostiles au challenge, bien au contraire, ce dernier ne doit pas arriver d'une manière abrupte alors que le joueur peut éventuellement se trouver dans une situation de fragilité, avec peu de munitions ou aucun kit de soin. Gageons que ce problème de calibrage, qui est intervenu deux fois au cours de notre session, ne sera pas omniprésent sur l'ensemble de l'aventure.
Le trailer Histoire de Metro Exodus
Après cette dernière session de jeu avant la sortie finale de Metro Exodus, nos bonnes impressions sont confirmées, mais quelques questions restent encore en suspens. L'atmosphère du jeu, en dépit de son ouverture, reste assurément très inscrite dans l'ADN Metro. Exodus sait se faire tour à tour inquiétant, intense, contemplatif ou asphyxiant d'une manière très naturelle. Aussi exigeant, mais aussi plus moderne et varié que ses prédécesseurs, Metro Exodus semble en revanche pécher du côté de l'intelligence artificielle et de l'équilibre de la difficulté. Reste à savoir désormais si, prise dans son ensemble, l'aventure sera l'aboutissement attendu de cette franchise si particulière. Verdict définitif le 15 février prochain.