Après un Monster Energy Supercross pas franchement convainquant, Milestone remonte en selle (haha) et n’entend pas lâcher l’affaire. Au contraire, en février prochain, les Italiens comptent bien remettre le couvert avec Monster Energy Supercross 2, en capitalisant sur les quelques qualités du jeu… et surtout l’expérience acquise durant le développement du très bon MXGP Pro. De quoi intriguer les fans ?
Nous avons pu découvrir Monster Energy Supercross 2 dans les locaux de jeuxvideo.com, via une build non-définitive apportée par Milestone. Après une présentation de près de 45 minutes, nous avons pu jouer au jeu pendant plus d'une heure. Il s'agissait de la version PC du titre.
Drôle de jeu que ce Monster Energy Supercross, qui avait atterri, l’air de rien, sur notre bureau en février 2018. Le titre incarnait en quelque sorte le début d’une évolution intéressante pour Milestone, qui quelques mois plus tard sortait MXGP Pro, probablement leur meilleur jeu de motocross. Monster Energy Supercross, pour sa part, était plutôt creux, mais proposait de belles sensations de vitesse et des caractéristiques techniques plutôt séduisantes. La base était là, ou presque ; ne manquait que le contenu… et une conduite plus passionnante. « Tieni la mia birra » répondit alors l’un des programmeurs de Milestone, avant de faire craquer les jointures de ses doigts. Les sourcils froncés, il allait alors changer à tout jamais le destin de Monster Energy Supercross 2. Bon, cela ne s’est probablement pas passé ainsi mais l’idée nous plaît beaucoup.
Une vraie Carrière
Si vous avez un jour touché à Monster Energy Supercross, vous n’aurez pas manqué de remarquer le peu d’épaisseur de son mode Carrière. Il s’agissait ni plus ni moins d’une succession de courses, sans volonté de créer un quelconque sentiment d’immersion. Pas de vraie gestion de ses contrats, relations avec ses sponsors inexistantes… De quoi s’interroger sur la dénomination même de ce mode de jeu. Milestone a entendu les critiques, puisque cette suite prend une forme beaucoup plus séduisante. En vérité, l’ensemble a toujours de nombreuses années de retard sur n’importe quel jeu de sport AAA, mais qu’importe : l’évolution est sensible et cela donne enfin un intérêt à cette Carrière. Jugez par vous-mêmes.
Dès le début de l’aventure, le joueur peut créer son propre pilote, et les options sont assez nombreuses. Et pas toujours là où on les attendait. Par exemple, il faut toujours choisir entre différents visages pré-fabriqués, même si l’on peut changer de coupes de cheveux ou choisir parmi plusieurs styles de barbe. En revanche, on peut ajouter à son rider une casquette, des lunettes de soleil, et même des tatouages et des piercings. Un petit effort de customisation plutôt bien venu, et qui personnalisera les différentes petites cinématiques qui illustrent la progression de votre Carrière. En effet, votre avatar sera régulièrement amené à se rendre à des rendez-vous presse, ou à des événements organisés par vos sponsors, par exemple. C’est ici que vous devrez imposer votre style, en quelque sorte. Il s’agit là de détails, mais des détails qui ont toute leur importance puisque Milestone envoie ici un message clair : le boulot a été fait pour proposer un mode de jeu plus riche que celui du précédent opus.
Même philosophie dans l’organisation de la Carrière en elle-même. L’écran principal consiste en un calendrier étalé sur une semaine, semaine qui se finit inévitablement par le Grand Prix du moment. Mais c’est au joueur de composer le reste de son planning, en gardant en tête qu’il y a des jours de repos obligatoires. Le reste du temps, il lui faudra choisir entre les événements sponsors, les rencontres avec les fans, les discussions avec la presse, et les entraînements. Avec tout ce que cela implique : aller voir les fans ou la presse permettra de faire grandir votre popularité et donc d’attirer plus de sponsors, et donc de mettre la main, à termes, sur de nouvelles pièces techniques, par exemple. L’entraînement n’est pas à négliger car il permettra d’améliorer vos compétences, à travers une multitude de petits mini-jeux, des épreuves en fait, qui vous demanderont de bosser vos sauts, vos scrubs, vos freinages, etc. Voilà de quoi remplir vos semaines et rendre cette Carrière plus intrigante encore. Si l’on dit « intrigante », c’est principalement parce que l’on manque encore de recul et de temps de jeu sur toutes ces nouveautés. C’est seulement après une bonne dizaine d’heure de jeu que l’on pourra évaluer l’impact réel de ces choix sur l’évolution de la Carrière. Mais sur le papier et après quelques tests, cet ajout est plutôt concluant. On a particulièrement apprécié le système de rivalité, qui grandit durant les courses : percutez un pilote adverse, battez le sur le fil et celui-ci finira par venir vous défier en un contre un, sur votre Compound. Il est ainsi possible d’avoir plusieurs rivaux, ce qui pimente un peu la partie.
L’effet MXGP Pro
Malgré de chouettes sensations de vitesse, le premier Monster Energy Supercross ne nous avait pas franchement passionné, la faute à une physique trop généreuse qui rendait la conduite assez peu palpitante. Entre temps, Milestone a produit MXGP Pro, peut-être son meilleur jeu de motocross, et on sent ses influences un peu partout dans la conduite de Monster Energy Supercross 2. Tout y est beaucoup plus nerveux, plus subtile. Les ingénieurs du studio ont apporté quelques nouveautés de bon aloi, notamment en améliorant leur modèle physique : les déformations de la boue sont plus marquées et relancer sa moto dans le sable, par exemple, peut être synonyme d’une perte de temps assez conséquente. On est donc bien loin du premier épisode, une bonne nouvelle donc. Le challenge est là et au bout de quelques tours, chaque circuit devient une véritable épreuve de funambule. Un sentiment des plus agréables que l’on n’attendait pas forcément, après un premier jeu clairement orienté arcade.
Toutefois, s’il y a un secteur où l’on est encore un peu dubitatif, c’est bien dans celui du jeu aérien. Déjà inexistant (ou presque) dans le premier épisode, il ne nous a pas fait meilleure impression ici. Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions mais la moto nous a paru un peu trop légère, trop simple à remettre en place après un scrub. Le timing, au moment du décollage, est toutefois moins permissif. Rendez-vous en février pour essayer tout cela en long, en large, et en travers. On sera particulièrement attentif à l’apport des scrubs, supposés faire gagner du temps dans les airs, ce qui n’était pas le cas dans l’épisode précédent.
Enfin,il y a un point où MXGP Pro semble conserver l’avantage : celui des graphismes. Malgré des modélisations 3D plutôt correctes, Monster Energy Supercross nous a paru plus terne. Les visages des pilotes, que l’on a l’occasion de voir à de nombreuses reprises, sont assez grossières, compte tenu des standards actuels, et ce même pour une production de ce niveau. Rien de vraiment scandaleux, mais de quoi griffer les globes oculaires des plus tatillons d’entre vous.
Monster Energy Supercross 2 nous a rassuré : après un premier essai vite oublié, la licence revient avec quelques beaux arguments en corrigeant la plupart des gros défauts de son aîné. Mieux, il ajoute aussi quelques nouveautés plutôt bien senties qui rendront, on le suppose, la Carrière plutôt intéressante. Avec une vraie Carrière et un pilotage technique, dans la droite lignée de ce que proposait MXGP Pro, Monster Energy Supercross 2 mérite toute l’attention des fans de la discipline. Rendez-vous le 8 février prochain, pour vérifier tout cela.