Depuis qu’il s’est officiellement mis sous le feu des projecteurs à l’E3 2018, Resident Evil 2 (2019) expose régulièrement des séquences de son aventure cauchemardesque mettant en scène l’intrépide Claire Redfield et le fougueux Leon S. Kennedy. Ne dites plus “Remake” pour qualifier cet épisode à venir en janvier 2019 basé sur celui de 1998. À moins de deux mois de la sortie, Capcom répète à qui veut l’entendre que son bébé infecté est né du mariage passionné de la nouveauté et de l’hommage. Au-delà des discours, nous avons pu nous adonner pendant quelques heures à cette relecture significative du mythe. Force est de constater que les artères de Raccoon City ont encore du sang neuf à déverser.
Resident Evil 2
Du grignotage et un ravalement
Comme vous le savez forcément après avoir lu nos aperçus du titre de l’E3 et de la gamescom, Resident Evil 2 revient dans un épisode réimaginé qui fait presque office de reboot. Si les personnages, les principaux événements et les lieux proviennent bien du jeu originel sorti en 1998, le reste est réinterprété par les équipes de Capcom afin de proposer une aventure pleine de nouveautés. Le changement qui se remarque d’emblée vient de la caméra épaule utilisée, supprimant ainsi les caméras fixes d’antan. L’inventaire (limité) connaît lui aussi un rafraîchissement avec des armes améliorables à équiper par l’intermédiaire du pad directionnel, une carte remplie d’indications pensée pour éviter que le joueur se perde, et des documents dont les éléments importants sont colorés.'''
Les héros ont également la capacité d’équiper une arme secondaire allant du couteau à la grenade aux effets multiples. Ces objets destructibles peuvent servir à attaquer comme à se défendre à la dernière seconde face à un monstre trop entreprenant (à la manière du Resident Evil sorti sur GameCube). Au milieu de ces évolutions bienvenues, nous regrettons juste l’impossibilité, du moins dans cet aperçu, de consommer directement une herbe si l’inventaire est plein''', obligeant le joueur à jeter définitivement un item ou à trouver un coffre afin de faire de la place. Peut-être un hommage aux règles strictes liées à l’inventaire du passé, là aussi.
Nouveau souffle
Si le but de notre nouveau rendez-vous organisé par Capcom avec Resident Evil 2 était de nous prouver à quel point la progression est différente par rapport à celle du jeu sorti en 1998, alors il faut avouer que l'opération est réussie. L’histoire mélange les scénarios A et B, et rien ne se déroule vraiment comme auparavant. Le Gun Shop Kendo est par exemple le théâtre d’événements inédits. Accompagné d’Ada Wong, Léon fait la connaissance de Robert, le propriétaire de la boutique. Alors que ce dernier se faisait dévorer par une horde de zombies par le passé, la situation est toute autre dans cette nouvelle proposition pour un dénouement moins sanglant, mais plus touchant.
Le passage que nous avons testé dans la peau d’Ada déjoue lui aussi les attentes. La jeune femme est équipée d’un étrange appareil qui lui permet de faire apparaître les lignes électriques à travers les murs et de modifier des appareils électroniques à distance. Cela donne des puzzles où il faut trouver puis activer les bonnes bornes afin d’alimenter des portes. La tension monte lorsque le chemin est truffé de zombies alors que l’héroïne ne dispose que de quelques munitions. Nous notons également la présence d’une séquence jouable avec Sherry inédite au sein d’un orphelinat, tandis que la scène dans le peau de Léon face à l’alligator a été quelque peu modifiée. La ville de Raccoon City elle-même a changé, laissant entrevoir au détour d’une avenue des gratte-ciels que ne renierait pas une grande mégalopole. L’impression de modernisation est bien là, au détriment, peut-être, de l’aspect un peu plus rural de la bourgade d’antan.
It follows
La partie avec Claire Redfield sur laquelle nous avons pu poser nos mains se déroule juste après la démo déjà connue des Lickers. Aux alentours du commissariat, nous sommes tombés nez à nez avec Mister X, boss indestructible ayant donné des sueurs froides aux survivants de l'époque. Le jeu du chat et de la souris qui s’en est suivi a fait monter la tension d’un cran. Le T-103 est impressionnant, et le travail fait sur son intelligence artificielle est remarquable. Plus que jamais, l’ennemi traque le joueur sur une large zone. Il ouvre les portes, saute pour rejoindre des niveaux inférieurs et grimpe aux échelles de façon impériale. Mieux, le sound design ajoute une tension supplémentaire dans la mesure où les pas lourds du boss retentissent dans les dédales, et que les portes défoncées s’entendent sur plusieurs mètres. À différents moments, l’intelligence artificielle s’est avérée surprenante et a façonné des séquences cauchemardesques loin des scripts prévisibles. Seule la présence de zombies incroyablement résistants sans que rien ne les différencie des autres nous a légèrement sorti de l'expérience. Gageons que ce problème sera corrigé lorsque les monstres seront définitivement lâchés en janvier prochain.
Ces quelques heures en compagnie de Leon, Claire, Ada, Sherry et de l’inévitable Mister X ont réussi à nous prouver que ce Resident Evil 2 était effectivement bien parti pour être plus qu’un simple remake. Entre les nombreuses libertés prises par rapport à l’œuvre d’origine, la modernisation de diverses mécaniques de jeu et le sentiment terrible d’être traqué par un T-103 plus dangereux que par le passé, le titre de Capcom semble plus que jamais prêt à faire la joie des connaisseurs ainsi que celle des nouveaux arrivants. Il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment la sortie du titre prévue au 25 janvier 2019 afin de s’assurer des bons choix entrepris par le géant japonais sur l’intégralité de l’aventure.