Après un premier essai convaincant sur Nintendo Switch, Eden Games revient avec un nouvel épisode de Gear.Club Unlimited. Le jeu de course arcade fait peau neuve et présente quelques belles améliorations, mais porte aussi les traces d’un temps de développement plutôt court, qui a obligé les équipes à faire quelques concessions.
Pas l’temps d’niaiser chez Eden Games. Les papas de V-Rally et Test Drive Unlimited ont réussi à remonter la pente après des années de galère et ils poursuivent cette année leurs efforts avec Gear.Club Unlimited 2. Un nouveau titre qui paraîtra à peine plus d’un an après le premier épisode. Alors forcément, on était curieux de voir la bête et de discuter avec les développeurs lyonnais, pour savoir si oui ou non, on peut produire un jeu intéressant aussi rapidement. Spoiler : oui, surtout si vous aviez loupé le premier volet.
Nous avons pu essayer Gear.Club Unlimited 2 pendant près de deux heures, dans les locaux d'Anuman Interactive, à Paris. Le jeu était présenté sur Nintendo Switch, dans sa version dockée. En marge de notre session de jeu, nous avons eu la possibilité d'échanger pendant une heure avec deux membres de l'équipe de développement, qui nous ont informé sur le processus de création du jeu et certains détails spécifiques, comme les améliorations apportés au moteur physique.
Adieu mobile, bonjour console
Ce n’est pas un secret : Gear.Club Unlimited trouve ses origines dans le monde du mobile et il suffisait de jouer quelques minutes pour s’en rendre compte. Organisation du jeu, durée des courses… Même l’aspect visuel du titre, bien en deçà de ce dont est vraiment capable la console de Nintendo, trahissait les racines un portage fait avec les moyens du bord. Avec Gear.Club Unlimited II, Eden Games avait l’occasion de revoir sa copie et c’est précisément ce que le studio a fait. De l’aveu même des développeurs que nous avons rencontré, les équipes ont eu la possibilité de reprendre tout à zéro, ou presque. Ce qui se caractérise en premier lieu par un changement de moteur, ou tout du moins d’une évolution de celui-ci, puisque Eden a pu utiliser la dernière version d’Unity pour Gear.Club Unlimited 2. La différence, ne serait-ce que visuellement, est assez nette : si l’on avait trouvé les environnements du premier jeu vraiment pauvres, ils prennent ici un joli coup de polish, en offrant des textures plus nettes et plus détaillées. Sur les voitures, l’évolution est peut-être plus timide, mais qu’on se le dise : Gear.Club Unlimited 2 est bien plus plus abouti techniquement que son prédécesseur. C’était clairement l’un des gros défauts de Gear.Club Unlimited et l’on ne peut que se féliciter que sa suite ait su corriger ce point.
Désormais libéré du support mobile, Gear.Club peut s’exprimer pleinement, ce qui se ressent notamment dans le design global du jeu et des courses qu’il met en scène. Si l’on retrouve le même monde sur lequel on sélectionne ses épreuves, on remarque assez vite que les courses sont sensiblement plus longues qu’autrefois. Gear.Club Unlimited premier du nom était pensé pour le format mobile et proposait des courses qui pouvaient parfois être pliées en moins d’une minute. Rien de ça dans son prédécesseur, qui offre non seulement des courses plus longues mais aussi quelques épreuves spéciales de plus de dix minutes. Un format plus adapté au monde des consoles, qu’elles soient nomades ou sédentaires.
De même, on n’a pas été surpris de découvrir des fonctionnalités online dignes de n’importe quel jeu de course consoles, avec l’existence d’un système de clans ou encore de ligues, des compétitions en ligne dans lesquels les joueurs s’affrontent les uns les autres à coup de chrono. De quoi motiver les pilotes à revenir régulièrement sur le jeu pour parfaire leur conduite. Rien de révolutionnaire en vérité mais on apprécie évidemment qu’un jeu de course de poche comme Gear.Club propose les fonctionnalités que l’on apprécie partout ailleurs.
Un gameplay plus pointu… mais plus amusant ?
À notre grande surprise, le gameplay de Gear.Club Unlimited 2 a lui aussi bien évolué. S’il reste très arcade, il repose toutefois sur un meilleur respect des lois de la physique, ce que l’on ressent sur les freinages mais aussi sur les transferts de masse. Même avec toutes les aides au pilotage activés, les voitures ont tendance à drifter plus facilement, surtout lorsqu’on cherche à passer un virage trop rapidement. Sans les aides susnommées, il est assez aisé de perdre le contrôle et donc de partir en tête à queue. Ce qui est plutôt une bonne chose, en vérité : c’est en laissant croire au joueur qu’il peut partir au tas que celui-ci conduit en ayant toujours à l’esprit que la moindre erreur peut lui coûter la première place. Les amateurs de jeux de course et de vitesse aiment cette sensation de toujours marcher sur une corde, elle est un bon vecteur de rush d’adrénaline. Toutefois, on a parfois eu un peu de mal à la ressentir dans Gear.Club Unlimited 2, pour la simple et bonne raison que le joueur manque un peu de feedbacks. Visuels, sonores, ou mêmes physiques, via le retour de force de la manette. Un membre de l’équipe nous a assuré que le jeu final proposerait un système de vibration complet qui permettra de mieux sentir les choses, mais durant notre session de jeu, on doit bien avouer que l’on a jamais vraiment réussi à sentir lorsque notre voiture était sur le point de décrocher. Ce qui est un peu frustrant. D’autant que côté contrôles, les choses n’ont pas évolué : Joy-Cons et Manette Pro ne disposent pas de contrôles analogiques et il est parfois difficile de savoir comment l’on jauge son freinage ou ses accélérations. Pour contourner ce problème matériel, Eden Games a mis sur place une solution d’émulation qui fonctionne plutôt bien, mais forcément, manette en main, il n’est pas évident de le ressentir.
Nous avons donc fini par activer quelques aides à la conduite, notamment celui permettant de gagner en stabilité, ce qui a sensiblement amélioré notre expérience. Reste quelques légers soucis de précision par endroits, mais avec quelques heures de pratique supplémentaires, on ne doute pas que l’on saura trouver la solution. Parfois, le problème vient de celui-qui se tient la manette...
On prend un peu le même, et on recommence
En dehors de ces nouveautés fort appréciables, Gear.Club Unlimited 2 ne diffère pas énormément de son prédécesseur. On retrouve une carte du monde très similaire à celle du jeu précédent, et une bonne partie des environnements ont été réutilisés pour les différentes courses du titre. L’impression de jouer à une version revue et corrigée du premier Gear.Club Unlimited est parfois confondante. Même du côté du Performance Shop, l’atelier customisable qui permet d’améliorer et de personnaliser sa voiture, les nouveautés sont assez limitées. Pour notre plus grande joie, nous avons trouvé un éditeur de livrée plutôt fourni en options, grâce auxquels on pourra personnaliser l’apparence de nos voitures en collant moult stickers sur votre destrier de métal.
Côté garage, on retrouve l’essentiel des voitures de Gear.Club Unlimited, et l’on y ajoute une dizaine de nouveaux bolides, dont certaines nouveautés particulièrement bienvenues, comme la Fenryr SuperSport, rarement vus dans nos jeux vidéo, ou la dernière Porsche 911 GT2 RS qui avait fait la couverture de Forza Motorsport 7. Bref des nouveautés de bon aloi, qui ne nous font pas oublier quelques légers accrocs, comme l’aileron de la McLaren P1 qui refuse toujours de se déployer.
Gear.Club Unlimited 2 s’annonce d’avantage comme une version revue et corrigée de son prédécesseur, plutôt qu’une suite en bonne et due forme. Très proche de Gear.Club Unlimited, il propose toutefois un vrai bon technique et plusieurs nouveautés qui permettent à l’expérience de gagner en profondeur, sans toutefois la renouveler pleinement. Le gameplay, toujours très arcade mais plus réaliste, pourrait toutefois faire la différence. On attendra donc la version finale pour s’y essayer pleinement.