Dire que NBA 2K19 est attendu au tournant serait un euphémisme. Après une édition 2018 qui aura divisé les amoureux du ballon orange, les Californiens de Visual Concepts ont fort à faire pour rebondir et susciter à nouveau l’unanimité. Si c’est principalement sur la forme que les joueurs se montreront méfiants, le fond, à savoir le gameplay, est déjà une preuve que la formule est toujours une référence et que les développeurs sont à l’écoute de leur communauté.
Nous avons pu prendre en main NBA 2K19 sous la forme d'une version "preview", qui permettait uniquement de jouer un match rapide entre les Los Angeles Lakers et les Golden State Warriors. N'attendez donc pas d'informations sur les VC, les serveurs, Ma Carrière, Mon GM et les autres modes de jeu, ni même d'images inédites dans cet aperçu, rythmé par les informations glanées auprès du Gameplay Producer Scott O'Gallagher et par notre ressenti après une bonne heure et demie de gameplay pur et dur.
NBA 2K19 : LeBron James en tête d'affiche de l'édition 20ème anniversaire
NBA 2K18 : Perfect Edition
Au premier coup d’œil, il aurait été impossible de distinguer la version "preview" de NBA 2K19 qui nous a été présentée du précédent opus. Dans un souci d’améliorer la clarté et le confort de jeu, l’interface a comme toujours été peaufinée et lissée. Sur le parquet toutefois, le rendu visuel est plus que similaire. Quelques modélisations de joueurs (Brandon Ingram, Kyle Kuzma…) nous ont paru plus fidèles à la réalité, mais rien qui saute réellement au visage. Une chose est sûre, l’évolution n’est pas à trouver du côté des graphismes et de la présentation des matchs, avec un moteur de jeu qui offre déjà ce qu’il peut faire de mieux d’un point de vue technique.
Il a pourtant suffi de quelques séquences de jeu afin de constater les différences avec 2K18. Là encore, sur la forme, pas de transformation radicale ; on joue ici sur le terrain de la subtilité. La manière dont on manie le ballon reste inchangée, même chose pour les tirs, le rebond, le panel de mouvements offensifs et les autres mécaniques de jeu principales. On retrouve même la jauge de tir, placée à côté des mains du joueur, qui a fait son apparition l’an passé. Celle-ci semble plus précise, là où 2K18 considérait comme "contestés" des tirs clairement ouverts. Histoire de contenter tout le monde, les développeurs ont jugé bon de réintroduire la jauge de 2K17, située sous les pieds. La possibilité nous est donnée de choisir celle que l'on veut utiliser, voire d'afficher les deux en même temps ou de les enlever de manière à laisser le "Real Player Percentage" décider de la réussite d’un tir.
Ainsi, un joueur qui a déjà tâté du ballon sur les récents opus de la licence ne perdra pas tous ses repères. Dans les faits, ses habitudes risquent toutefois d’être bousculées. On pense d’abord à ceux qui aiment abuser et surabuser du "snatch back", soit le fait de déclencher un dribble dans le dos une fois lancé en pleine course afin de créer un important décalage avec le défenseur. Bonne nouvelle : son efficacité a grandement été réduite. Même son de cloche pour les step-back, plus faciles à contester grâce à une amélioration de la mobilité latérale.
Parfois surprenante - pour ne pas dire irréaliste - dans 2K18, la gestion de la physique et des contacts avec le ballon a également fait un grand pas en avant. Oubliez ces moments frustrants où votre adversaire pouvait littéralement foncer dans votre défenseur sans craindre de perdre la possession, ainsi que ces séquences ridicules où le ballon traversait les joueurs comme des fantômes ; cela appartient désormais au passé grâce au travail effectué sur les animations.
Globalement, les collisions et les différents types de gabarits sont gérés de manière plus réaliste. Essayez de postériser DeMarcus Cousins, même en contrôlant LeBron James, et vous aurez l’impression de vous heurter à un mur dans la plupart des situations. Le ressenti est similaire concernant les écrans, moins faciles à contourner qu’auparavant, ainsi que les rebonds. S’il est bien placé et qu’il saute au bon moment, votre Big Man a de meilleures chances de finir avec le ballon dans les mains, au lieu de se le voir chipé par un adversaire en quête d’un rebond offensif aussi improbable que chanceux. Autant d’errances de gameplay que NBA 2K19 semble avoir gommé, pour un plaisir de jeu plus constant.
La meilleure attaque, c’est la défense
Votre objectif principal en My Career est de terminer "1st Team All Defense" comme votre idole Tony Allen ? Vous aimez coller à la peau de votre adversaire tel Pat Beverley lorsqu’il tente de bizuter Lonzo Ball ? Les lignes qui suivent devraient vous rassurer. S’il était difficile d’empêcher efficacement l’adversaire de marquer dans 2K18, son successeur semble avoir trouvé un bien meilleur équilibre. Faire des stops défensifs donne enfin l’impression d’être récompensé comme il se doit, dès lors que l’on manie correctement le stick gauche afin de rester en face de l'attaquant et le stick droit pour le gêner. Empêchez-le de vous dépasser à plusieurs reprises, et il verra sa jauge d’endurance clignoter et devenir inexploitable.
Un changement qui s’accompagne d’une baisse de l'efficacité des "blow-by" : la fameuse animation qui permettait à un joueur de laisser son défenseur sur le carreau sans lui laisser la moindre chance est toujours là, mais ce dernier peut plus facilement mettre son corps en opposition et offrir une vraie résistance physique. Au lieu de se contenter d’enchaîner bêtement les dribbles et de foncer vers le cercle, il faut ainsi faire preuve de technicité et de justesse pour espérer remporter son un contre un et s’approcher du panier.
Pour marquer dans la foulée, c’est une autre paire de manches. Les tirs contestés près du cercle ont parfois eu du mal à rentrer lors de notre session de jeu, l'IA ayant semblé mieux s'ajuster à notre manière d'attaquer, tandis que protéger le cercle est devenu plus aisé grâce aux nouvelles animations défensives. À ce sujet, la jauge de timing sur les doubles-pas fait elle aussi son retour, avec une option de manière à la désactiver. Le jeu au poste semble quant à lui ne pas avoir évolué. Soulignons toutefois la présence d’un geste étrange et plutôt gênant, à mi-chemin entre le tir et le double-pas, qui se déclenchait fréquemment à 2-3 mètres du panier.
Rassurez-vous : un slasher type LeBron James a la même aisance naturelle afin de scorer à l’intérieur après un contact qu’un shooter comme Stephen Curry peut enfiler les perles à trois points avec une main sur le visage. Pour les amoureux du dribble, il sera toujours possible de laisser parler votre ball-handling et d’enchaîner les mouvements rapides. Faire preuve de rigueur sera plus que jamais nécessaire, les développeurs ayant pris soin de faciliter les interceptions de manière à punir un joueur qui abuse des dribbles sur place, des "zigzags", disparus, et d'autres glitches courants.
Notez toutefois que sur cette version preview, la moitié des joueurs ne possédaient aucun insigne. Nul doute que la version finale du titre rehaussera encore d'un cran la fluidité du jeu offensif pour compenser ces ajustements défensifs plus que bienvenus. Ces derniers devraient ravir les amoureux de simulation pure et dure, sans gâcher le plaisir des joueurs voulant faire le show sur les parquets. Une nouvelle mécanique de jeu, appelée "Takeover", vient ainsi apporter une touche "arcade". Plus nuancée que l'habituel système "On Fire", celle-ci permet à un joueur de booster temporairement ses capacités, voire même de fluidifier ses mouvements ou d'avoir accès à de nouvelles animations selon ses archétypes. Un exemple nous a été donné : en mettant en place les schémas tactiques et en faisant les bons choix de passes, un "playmaker" verra ses insignes "Dimer" et "Ankle Breaker" améliorées. Ne vous attendez donc pas à voir Rudy Gobert faire pleuvoir les trois points s'il enchaîne les contres et les dunks jusqu'à prendre feu. Prometteur !
S’il est difficile de sauter au plafond face au peu de nouveautés qui nous ont été présentées durant cette première prise en main de NBA 2K19, on en ressort toutefois rassuré sur ce qui représente le cœur du jeu : son gameplay. En capitalisant sur les bases de 2K18, les développeurs ont procédé à des modifications demandées par la communauté et ajusté l’équilibre attaque / défense. Au final, le rendu est toujours aussi exigeant, réaliste, et tout simplement agréable, même si la réalité du jeu pourrait être tout autre sur le long terme. Espérons désormais qu’un soin similaire soit réservé au contenu et aux modes, Ma Carrière et Mon MG en figure de proue. Gageons que Visual Concepts garde des atouts dans sa manche afin d'accompagner ce souci du détail de nouveautés concrètes. Rendez-vous en août pour les premiers éléments de réponse, puis le 7 septembre pour la sortie anticipée de NBA 2K19.