Après un millésime 2017 de haute volée, Codemasters reviendra cet été avec F1 2018, le nouvel épisode de sa simulation de Formule 1. En attendant d’avoir la version complète et définitive du jeu entre les mains, nous avons eu la possibilité de découvrir la bête et de faire quelques tours de circuit à Melbourne. Un premier contact des plus agréables.
Nous avons pu jouer à F1 2018 pendant un événement organisé en région parisienne par Koch Media, l'éditeur du jeu. F1 2018 tournait sur PlayStation 4 Pro. S'il était possible d'y jouer au volant, nous avons dû opter pour la manette puisque nos grandes jambes n'étaient pas compatibles avec l'installation et les faux cockpits de Formule 1 dépêchés pour l'occasion. Difficile de tourner le volant quand on a les genoux collés contre celui-ci !
Bienvenue sur le circuit Paul Ricard
Le 25 août 2017, Codemasters nous livrait l’étonnant F1 2017, le fruit de plusieurs années de dur labeur. Labeur qui s’était matérialisé via la belle progression en qualité de la série, au fil des ans. En toute logique, on attend exactement la même chose de F1 2018. Pas nécessairement l’épisode ultime (même si on ne cracherait pas dessus), mais encore une évolution sensible, qui conduise petit à petit la série vers des sommets encore jamais atteints par le genre. Après quelques heures de jeu, on a l’esprit tranquille : ce F1 2018 sent bon.
Une réalisation technique AAA
Ces dernières années, les productions Codemasters n’ont jamais vraiment brillé par leur réalisation technique. Même les meilleurs produits issus de leurs studios, comme DiRT Rally ou F1 2017, proposaient des graphismes en deçà des standards du moment. Bien entendu, Codemasters ne dispose pas des mêmes moyens que les plus grands noms du genre, et l’on n’attend pas à ce qu’un épisode de F1 nous en mette plein les yeux : le plaisir est ailleurs. On vous laisse imaginer notre surprise lorsque nous avons plongé pour la première fois dans F1 2018 et constaté à quel point le studio a progressé, en seulement un an. C’est probant dès la première seconde du jeu, lorsque notre pilote débarque les quartiers de sa nouvelle équipe, et est accueilli par le personnel de l’écurie. On retrouve l’attachée de presse et le chef des ingénieurs, dont la modélisation et les animations ont gagné en finesse. De ce point de vue là, on croirait que quatre à cinq années séparent F1 2018 de F1 2017 tant la différence est frappante. Et on ne va pas s’en plaindre, bien évidemment. Dans le dernier épisode, les séquences hors course ne faisaient pas honneur aux jeux, notamment à cause des expressions faciales des différents protagonistes que l’on pouvait rencontrer. Désormais, la démarcation entre ces séquences et les phases de course est beaucoup plus ténue. Car vous l’imaginez bien, une fois sur le circuit, on bénéficie du même progrès technique.
Que ce soit dans la distance d’affichage, la finesse des textures ou même la gestion des lumières, F1 2018 fait bien mieux que son grand frère et donne enfin l’impression d’être un jeu « next-gen », comme on le disait encore en 2013 ou 2014. En discutant avec Lee Mather, le réalisateur du jeu, nous avons notamment appris que l’équipe avait accueilli pour ce projet un nouveau directeur artistique ; l’équipe a entièrement retravaillé le système d’éclairage, qui prend mieux en compte le placement des nuages dans le ciel, ou simplement la couleur des arbres au loin. Le résultat, c’est que l’ensemble paraît plus fin, moins artificiel. Les conditions d’aperçu ne nous donnent pas la possibilité d’être catégorique et l’on pourra détailler tout ceci avec plus de précision et de justesse une fois que F1 2018 arrivera à la rédaction. Cependant, ce premier contact nous a fait plaisir aux rétines et l’on espère que le jeu ne nous fera pas mentir lors du test.
Une carrière plus riche
Si les modes Carrière des F1 étaient somme toute assez classiques, bien qu’efficaces, on avait déjà constaté l’année dernière la volonté de Codemasters de proposer aux joueurs quelque chose de plus riche, de plus poussé qu’un simple enchaînement de courses. L’évolution est encore bien visible cette année, avec quelques nouveautés loin d’être anecdotiques. Désormais, le pilote que l’on incarne a la possibilité de répondre à des interviews, et chaque question permet quatre réponses différentes. Il faudra faire bien attention au moment de répondre puisque chaque intervention peut être lourde de conséquences : relations avec l’écurie, modification sur certains réglages de la voiture, rivalité avec d’autres pilotes… Il faudra voir sur le long terme si le système est assez riche pour permettre quelques jolis retournements de situation, mais on nous a d’ores et déjà confirmé que les réponses permettaient aux différentes écuries de définir un genre de profil de personnalité. Et cela a un impact sur les futurs contrats que l’on pourra signer, ou non. Certaines marques n’apprécient pas vraiment les grandes gueules, et privilégient ceux qui montrent une certaine fidélité à l'écurie ; tandis que d’autres se moqueront bien que vous allumiez à la télé le second pilote de l’écurie, tant que vous enchaînez les podiums.
Un pilotage inchangé
Volant ou manette en mains, F1 2018 se repose largement sur les excellentes bases de son aîné et se contente de peaufiner la formule. On retrouve les même qualités, à un savoir un jeu jouant la carte de la simulation tout en restant suffisamment abordable pour que les joueurs ne disposant pas de volant ne soient pas pénalisés. F1 2018 n’en reste pas moins technique et se montre toujours aussi exigeant sur la gestion des freinages et des changements de direction. On a senti quelques légères différences sur les transferts de masse, qui nous ont paru plus sensibles ici ; le résultat, c’est que sur certaines ré-accélérations, garder le contrôle de sa voiture demande plus de maîtrise que par le passé. Il va falloir s’exercer un peu avant d'aller chatouiller les meilleurs chronos, surtout que lors des essais, on a remarqué que l’IA continuait de sur-performer, un détail agaçant déjà présent sur F1 2017.
C’est la grosse nouveauté de la saison 2018 : les fameux halos sont bel et bien présents dans le jeu et Codemasters a dû ruser afin de les inclure, et marier convenablement fidélité et jouabilité. Car si dans la vie réelle, les pilotes ne sont pas vraiment incommodés par cette nouvelle pièce, les choses sont un peu différentes dans un jeu vidéo. Une vue cockpit ne permet pas de voir la même chose que les yeux d’un être humain, le FOV étant souvent beaucoup plus réduit. Codemasters a donc proposé deux solutions : la première, c’est une nouvelle caméra, placée légèrement au dessus du casque du pilote, et permettant de voir au dessus du Halo. L’angle est un peu curieux et très honnêtement, nous avons vite mis de côté cette caméra, mais peut-être sierra-t-elle mieux à d’autres joueurs. Nous avons préféré la vue cockpit, qui triche un peu : ici, la barre verticale qui se trouve à l’avant de l’habitacle et qui soutient le halo en son milieu est invisible. La nuisance visuelle est de fait assez limitée, même si elle n’est pas complètement inexistante. Espérons que les développeurs proposeront rapidement la possibilité de faire disparaître tout le halo, car les amateurs de vue cockpit risquent de vite le trouver insupportable.
F1 2017 était un excellent jeu de course et F1 2018 ne sera certainement pas moins excitant. Avec une réalisation technique enfin au niveau de son gameplay, le dernier né de Codemasters pourrait bien incarner un nouveau jalon dans le genre et devenir la référence pour les fans de Formule 1. On attend encore le jeu complet afin de s’en assurer mais pour le moment, F1 2018 sent bon. Très bon, même.