Dire que Beyond Good & Evil 2 est attendu est un doux euphémisme. Désiré pendant de longues années avant de montrer à nouveau le bout de son nez pendant l’E3 2017, le titre s’est laissé approcher pendant la nouvelle édition du salon californien. S’il n’était pas encore question de poser nos mains dessus, nous avons pu voir une séance de gameplay d’une bonne trentaine de minutes, suffisante pour nous forger un premier avis sur le potentiel du projet.
La séance en question débutait dans les bas-fonds de Ganesha, principale métropole de la planète Soma, et se déroulait aux commandes de deux pirates de l’espace coopérant pour progresser dans l’aventure. Le soft vous permet en effet de jouer avec un de vos amis, que ce soit sous la forme coopérative ou avec une approche moins vertueuse si l’envie vous vient de profiter du tir allié pour lui coller une balle dans le dos.
Pirate de l’espace
Beyond Good & Evil 2 permet en effet de créer et d’incarner votre propre pirate de l’espace (avec un choix d’ethnie libre parmi celles présentes), vous plaçant ainsi aux commandes d’un membre de la caste la moins reluisante d’une société gouvernée par les multinationales. Sans surprise, vous disposez d’outils spécifiques comme un système de scanner qui fournit diverses informations sur les ennemis et l’environnement, ainsi que de différents implants apportant des atouts spécifiques en combat. Des éléments que nous avons pu jauger dans les quelques combats menés dans la foulée, qui manquaient d’un brin de nervosité, mais proposaient tout de même quelques sympathiques effets liés aux pouvoirs (ralentissements du temps, par exemple) susceptibles d’apporter un soupçon de variété et de profondeur à l’ensemble.
Jusque là, BGE 2 ne proposait pas grand-chose de foncièrement bluffant. Mais après avoir exploré avec succès les égouts de la ville, nos deux pirates ont choisi de sortir prendre l’air, nous permettant de découvrir une cité à la direction artistique particulièrement soignée. Les statues de Ganesh y côtoient des hologrammes ou des néons, créant ainsi un code visuel étonnant mêlant tradition et modernité avec beaucoup d’application. Un style visuel qui permet pour l’instant de compenser une technique encore très perfectible, proposant quelques textures un brin grossières et une couche prononcée d’aliasing. Rien de bien dramatique au regard du stade peu avancé de cette version et de la sortie encore lointaine de l’édition finale du jeu.
Pas de chargement, pas de problèmes
S’il est un point sur lequel il brille techniquement, c’est bien par sa capacité à proposer une navigation totalement seamless, comprenez sans temps de chargement intempestif, entre le début et la fin de la session de jeu. C'est en effet après avoir commencé à errer dans les couloirs aériens de la ville aux commandes d’une moto volante que le potentiel du titre se révèle : Vous souhaitez braquer une banque pour récupérer un peu de cash ? C’est possible. La police locale vous course ? Libre à vous d’entamer les hostilités, y compris en utilisant votre vaisseau pour entamer une séquence de combat aérien. Un équipage à recruter pour votre vaisseau ? Quelques scans d’habitants du coin pourraient vous aider à trouver votre bonheur. Et si l’envie vous vient de quitter la planète, un bon coup sur l’accélérateur permet de constater qu’il est également possible de le faire. Le résultat est visuellement très réussi et encore une fois réalisé sans temps de chargement, rendant la séquence bluffante et surtout très prometteuse si les quelques systèmes dévoilés sur la map s’avèrent riches en contenu.
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Sans étonner par ce qu’il nous a proposé sur ses combats ou ses mécaniques générales, Beyond Good & Evil 2 bluffe déjà par sa capacité à proposer un monde seamless avec un potentiel énorme porté par la présence d’éléments systémiques. La seule inconnue porte désormais sur la capacité des équipes de développement à nous proposer une série de mondes suffisamment garnis pour que l’aventure vaille le détour. Il faudra encore faire preuve de patience avant d’en avoir le coeur net.