Le petit Ori ne s’attendait sûrement pas à ce qu’une telle pression pose sur ses frêles épaules. Politiquement parlant, tout d’abord, il représente pour Microsoft un titre phare particulièrement attendu suite à l’exceptionnel premier volet chapeauté par Moon Studios. Au sein de la diégèse de son univers, ensuite, où l'animal doit survivre en compagnie de la progéniture de son ancien ennemi. Nous avons eu la chance de parcourir une partie de l’univers envoûtant de cette suite, et nous sommes revenus avec le souffle coupé. Les petits animaux de la forêt en ont décidément encore beaucoup sous leurs coussinets.
I will survive
De la balade en forêt à dos de hibou, des plaines enneigées infestées d’ennemis, ou encore de la course de chariot au sein de souterrains pourpres, la bande annonce de Ori and the Will of the Wisps a montré une belle diversité dans ses lieux et ses situations. C’est pourtant loin de la jungle luxuriante que nous emmène cette démo E3, puisque, peut-être pour mieux marquer sa différence avec le premier épisode, elle prend place sous le soleil couchant d’un vaste désert. Une bonne façon d’introduire une des nouvelles compétences d’Ori : celle de pouvoir creuser dans le sable et de s’y faufiler à toute allure telle en anguille dans l’eau. Metroidvania oblige, ce mouvement permet d’accéder à des zones normalement inaccessibles tout en étant utilisable contre des adversaires. Il est effectivement plus facile de blesser un monstre qui possède une carapace en creusant le sol afin de l’attaquer par-dessous plutôt que de se frotter à ses protections dorsales.
Le gameplay reste plutôt proche de celui du premier Ori, à ceci près qu’il est légèrement plus nerveux. Selon les propos des développeurs, Ori est envisagé ici comme une sorte de Ninja. Une image que l’on comprend aisément une fois aux commandes de l’animal. Grâce à son grappin qui lui permet d’harponner ses adversaires, mais aussi et surtout de s’accrocher à des éléments du décor, la boule de poils virevolte, creuse, bondit, dash et frappe très simplement. Si les premiers pas sont forcément hésitants, il ne suffit que de quelques minutes pour maîtriser le système de déplacements qui nous rappelle, parfois, certaines sessions de Dandara. Il faut reconnaître que la bestiole est non seulement plus véloce, elle est aussi plus dangereuse et compte bien réduire ses ennemis en morceaux par l’intermédiaire de son arme de mêlée bien plus efficace que ses anciens chocs lumineux du premier épisode. Un arc est également de la partie, particulièrement mortel lorsqu’on équipe un Shard multipliant les projectiles par trois.
Wisps in my pants
Avec ses armes et aptitudes à choisir puis équiper et le système de Shard qui ajoute de nouvelles compétences qu’il est possible de faire évoluer, cette suite revoit à la fois son système de combat et ses mécanismes de progression. De nouvelles armes et pouvoirs peuvent par ailleurs être donnés par des protagonistes hauts en couleur qui peuplent l’univers et octroient des quêtes secondaires, ce qui est une nouveauté dans le monde d’Ori. Nous avons rencontré Tokk, à la recherche de son item perdu dans les contrées désertiques, ainsi que Lupo, cartographe capable de dévoiler un petit peu plus la map. Malgré nos interrogations, Moon Studios a préféré garder le silence sur les compétences disponibles dès le début du jeu et sur les mécanismes du système de sauvegarde. Les armes utilisant des points d’énergie, il se pourrait que les ressources servant à créer des checkpoint viennent rapidement à manquer.
Sur cette démo, nous avons noté six compétences d’attaque/soin que le joueur peut assigner sur trois touches du pad : l’épée, le soin, le javelot, l’arc, le Spirit Smash et le Light Burst
Comment conter notre périple sur Ori and the Will of the Wisps sans aborder les graphismes fabuleux du titre ? Détaillés et toujours en mouvement, les décors sont impressionnants. Les effets de lumière sont tellement réussis que l’on jurerait voir des environnements modélisés en 3D. Ce “painted effect”, comme le nomme le studio, fait des merveilles dès lors qu’une source lumineuse se déplace dans le monde. Ce nouvel épisode bénéficie également d’un moteur physique repensé, pour un confort purement visuel pour le moment, puisque nous n’avons pas vu d’énigmes l’utilisant lors de notre session de jeu.
Moon Studios a de l’or dans les doigts et de la suite dans les idées. Ori and the Will of the Wisps gagne légèrement en nervosité pour un résultat toujours aussi enchanteur et jusqu’au boutiste techniquement. Avec son système de progression repensé et ses nouvelles compétences à équiper et combiner, le titre édité par Microsoft évolue par petites touches. La composition qui en sort nous a en tout cas bluffés, alors même que nous n’avons pas vu les connexions possibles avec le jeune hibou mystique. Les développeurs nous promettent un jeu plus grand et plus ouvert, ainsi qu’une expérience personnalisable. Nous trépignons d’envie de vérifier tout cela, même s’il va falloir attendre 2019 pour mettre définitivement nos mains dessus.