Adaptée des excellents romans de Dmitri Glukhovsky, la saga Metro estampillée 4A Games avait laissé Arytom orphelin d'aventures avec Metro Last Light. En développement depuis quelques années et faisant suite au nouveau roman 2035, Metro Exodus débarquera bel et bien sur nos machines en 2019. Mieux encore, le jeu nous a été présenté dans le cadre d'un événement londonien et nous sommes en mesure de vous en livrer nos premières impressions.
Pendant environ 45 minutes, il nous a été possible de nous essayer à une version bêta de Metro Exodus, dont la date de report pour 2019 a été révélée dans le courant du mois de mai. Nous avons pu nous essayer à la version Xbox One X du titre développé par le studio Ukranien, qui a choisi de nous parachuter dans une partie avancée d'environ 5 heures.
Un monde plus ouvert
Pour resituer le contexte, Metro Exodus narre à nouveau les péripéties du jeune Artyom qui cette fois tente d'emmener la population de Moscou terrée dans le métro vers l'extérieur. Ainsi, là où les précédents épisodes de Metro étaient plutôt cantonnés aux couloirs sombres des tunnels moscovites, Metro Exodus, lui, proposera une ouverture sans précédent dans la franchise, l'ensemble de l'aventure se déroulant dans différents environnements couvrant plusieurs centaines de kilomètres de distance. Pour se déplacer, Artryom et les rangers qui l'accompagnent utilisent l'Aurora, puissante locomotive qui se trouvait en défaillance dans le cadre de notre chapitre.
La première chose particulièrement frappante de ce Metro Exodus est, en plus de son inclination à placer son action en extérieur, son ouverture et sa nouvelle liberté de déplacement. Là où auparavant, même les rares séquences en extérieur étaient très cloisonnées et ne vous offraient qu'une liberté de déplacement extrêmement réduite, Metro Exodus laisse le joueur libre d'approcher d'un endroit comme il l'entend ou presque. Que cela soit bien clair, non Metro Exodus ne sera pas un open-world. Il sera comme d'habitude composé de différents chapitres répartis sur plusieurs zones semi-ouvertes, dans lesquelles il sera impossible de revenir une fois qu'on les aura quittées. Ne vous attendez pas non plus à des quêtes annexes ou à un système de progression, Metro Exodus ayant choisi de ne pas verser dans le RPG ou dans la redite de ce qui se fait déjà. 4A Games a choisi de maîtriser sa narration d'un bout à l'autre, sans vraiment laisser le choix au joueur de se perdre dans des activités secondaires.
Cependant, chaque zone, qu'il sera possible de compléter en plusieurs heures, incite largement à l'exploration et il ne sera pas rare de croiser des personnages ou des situations faisant office de narration "annexe", pour mieux expliquer les enjeux et tourments qui se vivent dans les zones traversées. Dans notre cas, la carte de jeu était plutôt étendue et nous a conduits à plusieurs centaines de kilomètres au nord de Moscou, dans une zone gelée et dévastée par la guerre. L'Aurora, en panne et récemment attaquée, était immobilisée sur un pont et il nous appartenait d'aller identifier la source de l'attaque ainsi que de trouver un mécanicien susceptible de réparer notre locomotive.
Toujours aussi asphyxiant
Dès lors, si l'objectif figure très clairement sur votre carte, les moyens d'y accéder peuvent varier, preuve que l'ouverture des zones n'est pas factice puisque sur deux essais différents sur une même quête, nos moyens d'y parvenir ont sensiblement été modifiés. Pas de gros bouleversements à prévoir sur la manière de résoudre une quête, mais le sentiment de liberté nouvelle insufflé à Metro est loin d'être déplaisant. Cependant, soyez rassurés, les amateurs d'expériences claustrophobiques devraient en avoir pour leur argent puisque l'univers de Metro regorge de zones souterraines. En outre, si l'air est respirable à certains endroits, d'autres sont largement irradiés, et il vous sera nécessaire d'enfiler votre fidèle masque à gaz afin d'éviter les vapeurs toxiques. Là encore, l'immersion est totale, votre masque se dégradant au fil des coups reçus, et les filtres créent une asphyxie chez Artyom qu'on croirait presque ressentir en tant que joueur.
Côté univers, donc, pas de doutes, nous sommes dans un Metro de souche et les différents personnages rencontrés sont habités du même désespoir et de la même folie qui résidaient en ceux croisés dans les épisodes précédents. Côté difficulté, là non plus pas de doutes, nous sommes bien dans l'esprit qui animait les précédents Metro. Ici, les munitions sont toujours aussi rares, les mutants croisés sont résistants et les opposants lourdement armés. Ainsi, le titre est à nouveau davantage pensé pour de l'infiltration que de la confrontation, proposant son lot d'exécutions discrètes en cas de pépins. Pas de régénération de santé automatique, des dangers partout, des munitions rares... autant dire que Metro n'est clairement pas devenu facile, mais vous donnera des clefs pour améliorer votre arsenal en introduisant le craft.
Un système de craft complet
Un peu partout dans l'univers du jeu se sont lissés des éléments qu'il faudra récolter afin de vous confectionner kits de soin, filtres et approvisionnements pour vos armes. Par l'intermédiaire d'une interface de confection portable, vous pourrez accéder à l'essentiel du craft tout en restant mobile, pour peu que vous ayez suffisamment de ressources. En revanche, concernant la customisation de vos armes, il faudra directement passer par un établi se trouvant dans les rares avant-postes que vous pouvez débloquer au gré de vos explorations. Sur ce point, les équipes de 4A Games ont effectué manifestement un gros boulot pour proposer toute une foule d'optimisation de votre équipement, afin que vous puissiez trouver celui qui correspondra à votre manière de jouer.
Alors, Metro Exodus respecte l'esprit et l'orientation globale des épisodes passés, tout en s'autorisant un peu plus d'ouverture et des graphismes toujours aussi somptueux. Toutefois, avant de hurler de joie et d'impatience, nous émettrons quelques réserves sur des impairs dont certains seront sans aucun doute corrigés. Côté technique, sur Xbox One X, nous avons assisté à quelques crashes, bugs en tout genre, ralentissements et des temps de chargements particulièrement long. Nul doute que le délai supplémentaire que se sont accordé les développeurs leur laissera plus de latitude pour rectifier tout ça.
Encore des ajustements à prévoir
En revanche, quelques pépins de gameplay sont venus ternir notre courte expérience sur Metro. L'intelligence artificielle, pour commencer, ne semble pas avoir fait de grand progrès depuis Metro Last Light, faisant toujours autant preuve d'un comportement erratique, imprévisible et incohérent à longueur de temps, et ce, pour les humains comme les mutants. Mais c'est surtout le calibrage de la difficulté qui nous a un brin décontenancés, non pas parce que le jeu est terriblement difficile, mais qu'il le devient parfois en raison de petits pépins de level design.
Nous avons par exemple eu le malheur de ne pas effectuer régulièrement de sauvegardes manuelles lors de notre session. Lors d'un événement scripté, dans lequel Artyom chute dans une grotte radioactive, un point de sauvegarde automatique s'est déclenché. Nous nous trouvions à ce moment sans munitions ou presque, avec très peu de filtres et une santé faible. Le principal problème de cette triste situation se trouvait dans l'impossibilité pour nous de remonter à la surface afin de partir en quête de quoi crafter un peu d'équipement avant de partir en expédition. Pire encore, le chemin de sortie tracé par les développeurs ne comportait quasiment aucun matériel. Ajoutez à cela l'impossibilité, que nous espérons temporaire, d'exécuter les mutants de manière furtive et vous comprendrez que nous avons eu vite fait de recharger une sauvegarde antérieure d'une vingtaine de minutes afin de rectifier le tir.
Le titre de 4A Games sera difficile, et demandera de la rigueur. C’est une bonne chose. En revanche, si cette difficulté doit devenir presque injuste en raison de maladresse de développement, c'est une autre affaire. Ces écueils se trouvaient ici ou là dans les précédents épisodes de la franchise, gageons que ces petits déséquilibres ne soient que provisoires et qu'ils soient en majeure partie responsables du temps de développement supplémentaire dont disposent désormais les développeurs pour accoucher de ce qui pourrait cependant être l'épisode culminant de la saga Metro.
Nouveau trailer E3 de Metro Exodus
Nos premières impressions concernant Metro Exodus sont plutôt bonnes. Toujours aussi magnifique, le titre de 4A Games porte la saga dans une nouvelle dimension en lui offrant une ouverture inédite sans jamais renier la dimension claustrophobique inhérente à la franchise. Toutefois, techniquement et en termes de difficulté, de nombreux calibrages restent à effectuer, et le report de la date de sortie semble avoir été la bonne option, le temps pour les équipes de proposer une expérience léchée. À surveiller de très près.