Moins de trois ans après la sortie du dernier épisode, Just Cause revient dans un quatrième opus, quelque peu spoilé par deux fuites en amont de cet E3 2018. Nous avons eu l'occasion de le voir tourner durant une présentation complète à Los Angeles et pouvons le dire : Avalanche est en bonne voie pour signer son meilleur opus depuis Just Cause 2...
Nous avons rencontré les développeurs en amont des conférences E3 2018 et ces derniers nous ont présenté deux séquences ingame d'une dizaine de minutes chacune, sur une build pre-alpha de Just Cause 4, tournant sur PC. Deux vidéos, dont un trailer, nous ont été montrées en complément.
C'était pas ma guerre, enfin si
A travers cette première présentation faite à la presse, Avalanche a souhaité axer sa communication sur plusieurs innovations techniques directement liées au gameplay. Nous avons très peu abordé le pitch de l'épisode, qui nous fera visiter l'Amérique du sud à travers le pays fictif de Sulis. Dans ces terres, l'organisation Black Hand, dirigée par une certaine Gabriella, fait régner la terreur et c'est à vous de lever une armée pour la vaincre et sauver les habitants. Ce scénario tout à fait classique permet en revanche une structuration atypique de l'aventure. Sans trop vouloir nous donner de détails, les développeurs nous ont teasé leur mode solo en nous expliquant qu'il s'agit d'une guerre, avec une ligne de front bien visible sur laquelle nous allons pouvoir prendre part à des batailles dans le but d'avancer toujours plus vers les QG de la Main Noir.
Cette première innovation a d'ailleurs invité les développeurs à améliorer significativement la partie "combat" de Just Cause, critiquée notamment dans nos colonnes à l'occasion de la sortie du troisième opus, pour son manque de punch et pour le niveau de ses IA. Désormais, et nous avons pu le constater, les affrontements rendent bien mieux, permettent d'affronter des ennemis plus variés, et nous offrent l'occasion d'essayer tout un tas de joujoux dotés d'un tir secondaire, souvent atypique. Des balles et missiles à tête chercheuse en passant par l'apparition d'un drône d'assistance : le but est ici de pousser les joueurs à vouloir essayer un maximum d'armes.
Impossible de savoir à l'heure actuelle comment évoluera le système de quêtes, apparemment remodelé pour mieux coller aux attentes des joueurs, mais il semblerait que l'évolution de la ligne de front offre également la possibilité au joueur de capturer des usines de production, notamment situées dans les villes, qui marqueront de nouvelles étapes dans l'avancée des troupes. Nous devrions en apprendre un peu plus au cour de l'année.
Physics 101
L'autre grosse avancée dans le monde de Just Cause, c'est l'importante amélioration de la physique, déjà au coeur de l'expérience des anciens épisodes. Avalanche a construit un nouveau moteur, au rendu plus fin que le précédent, et même si les animations restent relativement similaires, c'est toute la partie technique, notamment la gestion de la mémoire et des ressources, qui bénéficie d'un véritable bond technologique salutaire. Les vents, gérés en temps réel, permettent désormais de planer plus naturellement, en wingsuit ou en parachute. Et cet ajout est loin d'être le seul dans le genre...
Il est désormais possible de customiser intégralement votre grappin, puisque ce dernier dispose de trois petits arbres de talent qui viendront offrir un large panel de possibilités. Il sera possible de définir des actions et des variables en fonction de la pression sur touche (maintien ou pression rapide) afin de définir, par exemple, si un lien "court" entre deux objets va les attirer mutuellement et générer une explosion lors de leur choc. D'autres fonctions permettent de créer de petits ballons afin de faire flotter dans les airs divers objets. Il sera aussi possible de placer de petites fusées comme c'était déjà le cas dans Just Cause 3, mais les choses seront cette fois-ci bien plus intuitives et poussées qu'avant. Il est d'ailleurs possible (pour l'instant) de monter jusqu'à 10 "liens" positionnés dans l'environnement.
Globalement, Avalanche donne ici un outil créatif complet à sa communauté, laquelle s'est souvent illustrée sur YouTube grâce à des vidéos où l'on joue avec la physique de Just Cause 3. Et cette nouvelle optique va d'ailleurs plus loin que l'usage du grappin. Les objets destructibles, en rouge, seront eux aussi soumis à une physique dynamique qui leur sera propre lors des destructions. On pourra par exemple fixer des fusées sur un réservoir d'essence pour qu'il vole vers des ennemis en cas de destruction.
Le clou du spectacle...
Et au cas où vous ne l'auriez pas remarqué à travers le trailer, Just Cause 4 met aussi en avant des catastrophes naturelles comme la tempête d'éclairs, la tempête de neige, de sable, et les tornades. Ce fut là notre gros "waouh" de cette présentation : voir la tornade, en temps réel, superbement rendue, aspirer des objets et constater que Rico peut interagir avec cette dernière. C'est d'ailleurs assez difficile à décrire à travers une preview mais sachez qu'il s'agit là de l'une des innovations majeures de ce Just Cause 4 : la prise en compte de grosses catastrophes, rendues à 100% à travers le moteur, dans un open world sandbox. Avalanche garde encore quelques billes pour ses prochains événements mais une chose est sûre : on a hâte de poser les mains sur ce Just Cause 4.
Just Cause 4 en jette dès son annonce en dévoilant des mécaniques qui vont dans le sens de ce qu'attendent les joueurs d'un open world : de la fraîcheur et de l'innovation. Côté aventure, on retiendra la ligne de front permanente, preuve tangible de l'avancée du joueur face à l'ennemi. Côté fun et sandbox, c'est l'ajout de "configurations" variées dédiées aux effets du grappin qui a attiré notre attention. Enfin, pour l'innovation, c'est sans aucun doute cette majestueuse tornade, engloutissant tout sur son passage dans l'open world, qui nous a le plus impressionné en ce début d'E3. Reste donc à savoir ce que vaudra le mode solo "repensé" et si le jeu vaudra le détour pour des joueurs qui ne seraient pas trop portés sur le côté physique-sandbox. Si Avalanche continue à enrichir sa formule de la sorte, Just Cause 4 risque bien de taper très fort.