C’est donc à Londres, après avoir découvert MotoGP 18, que nous avons pu essayer dans la foulée MXGP Pro. Si vous avez lu notre aperçu de MotoGP 18, vous serez sans doute étonné de découvrir un avis globalement similaire sur ce MXGP nouveau. Car à bien des égards, les deux titres, en l’état, ont les mêmes qualités, et les mêmes défauts. L’éditeur-développeur italien veut grandir mais il semblerait que cela passe en partie par une hétérogénéité de ses différents projets, ce qui est un peu déstabilisant, lorsque l’on essaie l’un après l’autre deux jeux de son catalogue. Explication.

Plutôt joli

Les amateurs de moto-cross ont probablement en tête notre test de MXGP 3, qui avait reçu un méchant coup de pelle derrière la nuque, notamment à cause d’un aspect visuel bien en deçà de ce que l’on était en droit d’attendre d’un jeu de ce genre en 2017. Alors en pleine phase de transition, les ingénieurs et développeurs de Milestone apprenaient encore à se servir de l’Unreal Engine 4, et sur MXGP 3, cela se ressentait. Le millésime 2018 est autrement plus convaincant, comme nous avions pu le constater avec MotoGP 18. Il en va de même avec MXGP Pro. Même si la version qui nous a été présentée portait les traces d’un titre encore en chantier, elle présentait plusieurs évolutions notables, que ce soit dans la modélisation des motos ou la représentation des différents circuits. En fin de compte, il y a sans doute un élément en particulier qui, même à la sortie du jeu, sera probablement un peu en dessous du reste : le « Compound ». Cette zone semi-ouverte et accessible dès le lancement du jeu est installée en basse forêt ; il s’agit d’un terrain d’essai bien construit, sur lequel il est possible de tester sa moto ou même de faire la course avec l’IA ou des amis. Cependant, le jeu semble avoir du mal à gérer correctement la végétation particulièrement dense de la forêt, ce qui résulte en la présence notable de clipping et d’aliasing, parfois accompagnés de quelques légères chutes de framerate. On espère qu’à la sortie, fixée au 29 juin, tout cela sera corrigé. Car en vérité, ce Compound est une excellente idée et l’on a apprécié s’y promener, que ce soit sur les chemins de terre prévus à cet effet, ou directement dans la forêt.

Une conduite plus intéressante

Car voyez-vous, il se trouve que piloter dans MXGP Pro est vraiment amusant. Comme pour MotoGP Pro, Milestsone nous a assuré que MXGP Pro serait plus exigeant, plus réaliste. Ce que l’on a bel et bien ressenti lors de nos premières balades sur le Compound. Sans même activer la conduite Pro, et donc dépourvue d’aide, on sent mieux les imperfections de la route, qui font travailler les suspensions de la moto et perturbent la conduite. C’est plutôt agréable de filer à toute vitesse sur une ligne droite, et de devoir corriger sa trajectoire à chaque ornière, à chaque petite bosse. Même ressenti aux abords des virages, où le freinage se veut plus exigeant ; en sortie de virage, la roue arrière glisse, le train arrière se déporte, et il faut faire attention à ne pas réaccélérer bêtement, afin de ne pas glisser. C’est peut-être la première fois, en jouant à un opus de la série MXGP, que l’on a la sensation de progresser sur une surface meuble, qui peut se transformer régulièrement en piège si l’on ne fait pas suffisamment attention.

C’est particulièrement vrai pour le jeu aérien. Les réceptions sont beaucoup plus compliquées qu’autrefois et très honnêtement, nos premières expériences ont été plutôt douloureuses : nombre de nos sauts se sont soldés par une dégustation de boue, le menton solidement planté dans le sol. Chaque saut doit donc être préparé à l’avance et la réception doit être soignée ; il faut faire attention à la position du pilote, utiliser son poids intelligemment, etc. Finalement après une bonne heure de test, on a fini par se demander si Milestone n’avait pas fait trop de zêle, puisqu’à plusieurs reprises, nous avons loupé des réceptions, qui étaient pourtant parfaites en apparence. Petit souci de cohérence sur le moteur physique du jeu ? C’est probable, et nous avons pu en discuter avec les développeurs du jeu, qui nous ont confirmé que certains points devaient encore être équilibrés. Mais pour le coup, Milestone semble être sur le bon chemin.

Toutefois, comme sur MotoGP 18, l’IA nous a encore fait serrer le poing. Capable d’accélérations improbables, notamment dans les modes de difficulté les plus élevés, elle est en sus très peu affectée par les difficultés des circuits ; les bosses et les virages, notamment, lui font perdre beaucoup moins de vitesse. Ce qui peut se montrer un peu agaçant. Dans le même registre, on retrouve l’un des ‘’signature moves’’ de la franchise, à savoir des contacts avec l’IA qui sont rarement en votre faveur. Les pilotes adverses sont absolument indéboulonnables et lorsque vous vous trouvez sur leur chemin, prenez garde. Là encore, les développeurs semblaient être au courant et nous ont assuré qu’ils travaillaient déjà sur ce point en particulier.

Une customisation technique plus poussée

Heureusement, il y a une autre bonne surprise de ce MXGP Pro : le système de préparation des motos, qui se complexifie particulièrement dans ce nouvel épisode. Il est désormais possible d’effectuer de nombreux réglages sur ses deux-roues, à tel point que de prime-abord, on a préféré tâtonner et expérimenter, avant de gagner petit à petit en assurance. Fourche, suspension arrière, tout y passe et peut avoir un impact sur le comportement de votre moto, que ce soit sur sa tenue de route ou sa réaction au moment d’un atterrissage. En une heure nous n’avons fait que caresser le sujet et il faudra attendre d’avoir la version complète du jeu pour nous assurer que le tout est suffisamment bien équilibré.