À quelques encablures seulement de sa sortie fixée au mois de mai prochain, Detroit : Become Human, dernier né des écuries Quantic Dream, s'est offert une nouvelle présentation presse qui nous a permis de nous essayer au début de l'aventure durant un petit peu moins de deux heures. Dernières impressions avant le verdict final.
Un monde d'anticipation
Pour resituer brièvement ce qui a déjà été dit à propos du titre de Quantic Dream, Detroit : Become Human se déroule en 2038 à Detroit, vous l'avez deviné. Redressée de la période de crise qu'elle a connue il y a quelques années, la ville est désormais devenue la capitale mondiale de la production d'androïdes, qui ont progressivement occupé les fonctions ordinairement gérées par les humains. Instituteurs, infirmiers, agents municipaux... autant de postes indispensables qui ont vu leur exécution confiée à des intelligences artificielles dont les similitudes qu'elles partagent avec les humains sont particulièrement troublantes. Bien entendu, cette transition ne se fait pas sans heurts et une partie de la population désapprouve grandement cette mécanisation de la société, rejetant purement et simplement la présence des androïdes, à tel point que certains espaces et transports publics pratiquent une ségrégation radicale, reléguant les êtres artificiels dans des zones aménagées pour leur condition.
Sur ce fond de conflit social, vous incarnez trois personnages distincts : Kara, Markus et Connor. La première est une agente d'entretien, dont le propriétaire à la condition de vie déplorable privilégie la consommation d'alcool et de drogue à l'éducation de sa fille. Markus, lui, est un aide à domicile, chargé de s'occuper d'un riche artiste invalide tandis que Connor est l'archétype de l'androïde implacable, enquêteur et négociateur de talent secondant les forces de l'ordre dans des situations périlleuses.
Ce sont les prémices de l'histoire de ces trois androïdes que nous avons pu essayer au cours de notre session, sur PlayStation 4 Pro, en 4K s'il vous plait. La précision a son importance puisque nous avons donc pu tester le jeu dans les meilleures conditions, et autant dire que cette configuration rend plutôt bien justice aux très beaux graphismes du jeu. Dans la tradition des jeux Quantic, les visages sont très détaillés, mais c'est aussi le travail sur l'environnement qui séduit, la vision d'un Detroit de 2038 nous étant apparue assez inspirée. Nous ne naviguons effectivement pas dans un univers de science-fiction, mais bien d'anticipation, où la technologie est certes prépondérante sans être complètement improbable, preuve de la volonté du studio d'ancrer son histoire dans une réalité possible.
Rendez-vous en terrain connu
Si vous connaissez les précédentes livraisons de Quantic Dream, vous ne serez pas dépaysés, les interactions avec les différents protagonistes et éléments du décor se faisant pour la plupart en dessinant un motif prédéfini à l'aide des sticks. Cependant, le studio a prévu deux modes de difficultés. Si nous avons essayé le mode normal, un mode spectateur sera aussi proposé, vous ôtant le contrôle de la caméra et diminuant les risques de perdre l'un des protagonistes. Car à l'image d'un Heavy Rain, il est possible également que l'un des personnages trouve la mort au cours de la partie en conséquence de vos choix.
Sur les premières scènes du jeu que nous avons pu parcourir, nous avons donc pu prendre en main les trois protagonistes, chacun ayant leur caractère et leur fonction. Pour chacun d'entre eux, les choix à faire s'appliquent autant aux dialogues qu'aux actions. Par exemple, dans le cas de Connor, qui doit gérer une prise d'otage sur la terrasse d'un appartement, foncer tête baissée dans le but de sauver l'enfant captive n'aurait pas nécessairement été le meilleur choix à prendre. Effectivement, prendre le temps un minimum de glaner quelques informations sur le criminel, analyser la pièce afin de savoir ce qui s'est produit en amont débloquera des lignes de dialogues supplémentaires permettant à votre héros de déstabiliser le preneur d'otage et d'user de psychologie pour désamorcer la situation. Il en va de même pour Kara, qui, si elle ne prend pas la peine d'accomplir les tâches ménagères pour lesquelles elle a été achetée, passera peut-être à côté de certains objets qui auront une importance capitale à venir.
Des choix plus transparents
À ce sujet, Quantic Dream a eu la bonne idée de rendre les choix effectués à chaque séquence un peu plus transparents, par l'affichage de l'arborescence des décisions prises par le joueur. Très visuelle, la planche détaillant les embranchements permet de mieux appréhender ce qui a conduit à une situation donnée, tout en dévoilant les autres ramifications possibles qui apparaissent également, mais masquées, afin de garantir une vraie rejouabilité au titre. Bien évidemment, sur l'ensemble de notre temps de jeu, difficile d'évaluer l'impact de nos choix sur le reste de l'aventure, espérons que, comme c'était le cas par le passé, le joueur ait le sentiment d'avoir une vraie prise sur l'intrigue et que plusieurs parties permettront de vivre des expériences bien différentes.
Dans le ton, enfin, Quantic Dream reste dans ses habitudes et adopte une approche dramatique de ses enjeux. Si l'écriture ne nous a pas paru éviter quelques clichés, l'humanité nouvelle des androïdes semble être traitée avec beaucoup de soin et à l'issue de notre session, l'ensemble des personnages était bien brossé et il nous tardait déjà de connaître la suite de l'aventure et ses ramifications.
Trailer de Detroit : Become Human
Même s'il est difficile de se prononcer avec certitude sur Detroit : Become Human, faute de vision globale du titre, notre brève session de jeu nous a paru rassurante et devrait à n'en pas douter séduire les fans des productions Quantic. Si nous n'avons pas vraiment pu jauger les conséquences à long terme de nos différents choix, Detroit semble toutefois avoir accentué davantage encore la propension du studio français à proposer des embranchements multiples pour rendre chaque partie différente. De bonnes impressions que l'on espère confirmer le 25 mai prochain.