À la manière d’un rêve d’enfant où les aventures se mélangent dans un tourbillon de songes, The Swords of Ditto associe dans son sorbet la saveur vanillée d’un jeu d’action-aventure et celle caféinée d’un Roguelike. Ce dont on s’aperçoit d’emblée une fois le temps d’une récréation passée au cœur de l’aventure, c’est que le nouveau titre édité par Devolver ne cache pas ses influences venant des Zelda 2D et autres The Binding of Isaac. Nous avons passé quelques heures en compagnie des jeunes héros de l’aventure, et nous sommes revenus de notre périple avec des arômes de bonbons acidulés plein le palais.
Mormo vache
The Swords of Ditto propose, jusqu’à deux joueurs (en local), de prendre part à une aventure qui a pour but de défaire le terrible Mormo. Ce maléfique sorcier qui corrompt une île paradisiaque attend patiemment au sommet de sa tour le bon moment pour en jouer un mauvais. Au sein de cet univers coloré, le temps passe, mais tout ne s’efface pas. Le monde garde en effet les stigmates des réussites comme des échecs provenant des anciennes tentatives. Cela signifie que lorsqu’un personnage passe de vie à trépas, un autre héros émerge des années plus tard dans une bourgade totalement modifiée, prêt à prendre le relais afin de continuer la dangereuse quête initiale.
L’image du passage de témoin n’est pas anodine, puisque les caractéristiques se transfèrent d’un protagoniste à un autre dès lors que l’épée luisante du précédent défunt est récupérée au cimetière, en périphérie de la ville principale. Cette dernière est par ailleurs l’endroit idéal pour acheter de nouvelles armes et améliorations, prenant respectivement la forme de jouets et d’autocollants. The Swords of Ditto ne compte pas seulement les morts, il observe aussi par l’intermédiaire de l’horrible Mormo les secondes qui s’écoulent. Le temps passe, les nuits défilent, et le jeu affiche régulièrement les jours restants avant la bataille à venir contre le sorcier et ses sbires.
Un, dos, stress
En attendant l'inéluctable rencontre, les joueurs doivent trouver le moyen d’affaiblir leur grand ennemi tout en récupérant le matériel qui facilitera leur entreprise. Peu importe le mode de difficulté choisi (héros, standard, détente), le titre développé par Onebitbeyond délivre du défi, en solo comme à deux. À la manière d’autres œuvres du genre, il est demandé d’éliminer de multiples adversaires pour gagner de l’XP, des objets et de l’argent. Afin de réduire au silence les monstres qui rodent, les héros à incarner disposent d’armes de corps-à-corps et de jet. La croix directionnelle sert quant à elle de raccourci à tout ce qui peut s’avérer utile, comme les items de soin et autres torches enflammées. Enfin, l’esquive met le personnage en boule et le propulse dans la direction sélectionnée. À deux, il est possible de jeter son compère à une certaine distance et de faire revivre son camarade en cas de mort en échange de quelques points de vie.
Les ennemis sont nombreux, et disposent eux aussi d’attaques à distance et de corps-à-corps. Face à ces crapules, les joueurs ne disposent pas d’un bouclier à brandir, mais juste d’une esquive. Il faut donc trouver le bon timing pour infliger un maximum de dégâts sans perdre trop de santé. La boutique propose heureusement des autocollants afin de gagner en puissance d’attaque et encaisser moins de dégâts. Il est à noter que certaines améliorations à se procurer ne deviennent actives qu’en fonction d’un moment de la journée, ou de la nuit. Gagner des niveaux et améliorer ses compétences ne sont pas les seules missions à accomplir avant la fin du compte à rebours faisant intervenir le boss. Si certains quidams peuvent attribuer des missions annexes, c’est surtout la destruction de tours maléfiques annexes qui devraient occuper les journées virtuelles des joueurs, puisqu’elles permettent d’affaiblir l’affreux Mormo.
Tout est mignon dans le donjon
Les donjons de The Swords of Ditto sont aussi bien des endroits à l’intérieur desquels de nombreux monstres doivent être occis que des tableaux où s’enchaînent les puzzles à résoudre. Durant nos assauts, nous avons principalement observé des énigmes à base d’interrupteurs colorés changeant l’environnement et l’emplacement des murs selon la couleur activée. Certains adversaires se situent dans la dimension bleue, alors que d’autres squattent l’orangée. Cela donne des petits casse-têtes qui ne sont pas forcément très compréhensibles au premier coup d’œil, surtout quand le level design joue avec les diagonales alors que les protagonistes ne peuvent pas sauter. En cas de mort, le saut dans le temps d’une centaine d’années transforme la tour, qui devient alors accessible qu’à un niveau d’expérience supérieur. Si le joueur ne perd pas tout son matériel, il y a quand même une vraie punition dans le fait d’échouer dans le titre édité par Devolver.
The Swords of Ditto est enchanteur sur de multiples points. Avec ses personnages semblant provenir des couvertures de littérature jeunesse et ses niveaux qui se réécrivent en fonction des échecs comme des victoires, il interpelle dès ses premières minutes. Le concept joliment mis en image nous a paru solide, ce qui laisse à penser que contrairement aux héros de l'aventure, les développeurs de Onebitbeyond n'ont pas manqué de temps pour développer leurs idées. Il nous reste à vérifier la variété des défis proposés dans les donjons et la cohérence des mécanismes sur le plus long terme avant de définitivement nous émerveiller comme des enfants devant leur premier feu d’artifice.