Le studio Tate Interactive semble avoir eu plusieurs vies. Au début des années 2000, les développeurs polonais se font remarquer en publiant Kao the Kangaroo sur PC et Dreamcast, un titre empruntant grandement à la licence Crash Bandicoot alors au sommet sur PlayStation. Quelques années plus tard, la firme se retrouve à créer des titres sous licence pour le compte d’Atari comme Astérix et Obélix, Lanfeust de Troy ou encore Lucky Luke. Enfin, Tate a abordé cette décennie sous un autre angle en allant s’inspirer largement du succès de Trials Evolution afin de développer deux Urban Trial Freestyle qui se sont particulièrement bien vendus. Mais pour retrouver une liberté artistique qu’ils n’ont finalement jamais totalement eue, les développeurs ont décidé de se lancer dans la création d’un jeu complètement original et plutôt audacieux, il faut le dire.
Un concept audacieux
Comme rien ne se perd, la firme polonaise a évidemment pensé à réutiliser le moteur créé pour Urban Trial Freestyle afin de donner corps à une nouvelle expérience bien plus scénarisée. Baptisé Steel Rats, ce jeu vous transporte dans un univers rétro-futuriste au look soigné et travaillé. Nous revenons ainsi au milieu du 20ème siècle, cependant la guerre n’oppose cette fois-ci pas les Alliés et l’Axe, mais les humains et les robots qui sont devenus bien belliqueux. Nous ne pourrons malheureusement pas vous en dire beaucoup plus sur le scénario puisque la présentation qui nous a été faite concernait surtout le gameplay. Nous noterons toutefois le soin apporté à la direction artistique avec des environnements sombres et richement décorés, notamment concernant les fonds qui sont très animés.
Vous dirigez une équipe de quatre héros équipés de motos qui devront venir à bout de plusieurs dizaines de niveaux en vue de côté tout en combattant des tas de ferraille équipés d’armes redoutables. C’est donc une nouvelle fois un mélange de course et de plateforme qui s’offre à nous, cependant avec des objectifs et un univers tout à fait différents. En effet, les stages vous demanderont de la précision, mais également de la réflexion car il sera nécessaire de résoudre quelques casse-têtes pour franchir la ligne d’arrivée. Nous parlons aussi bien d’appuyer sur des interrupteurs que de trouver la meilleure route puisque chaque niveau compte plusieurs chemins plus ou moins intéressants favorisant ainsi la rejouabilité et la sensation de liberté.
Le dash est vraiment fun à l'utilisation.
Un cocktail course, action et plate-forme
Question gameplay, le soft nous propose plusieurs coups importants avec en tête, la roue avant équipée d’une scie que nous activons avec une touche de manière à trancher les ennemis, mais également les obstacles présents sur la route. En effectuant une double pression sur le même bouton, il est même possible de dasher, fonctionnalité qui fera tout le sel du titre car elle permet quelques acrobaties particulièrement fun. Ajoutez à cela des pouvoirs uniques pour chacun de vos riders (lance-missile, bouclier…), des tours à 360° afin de repousser les projectiles et vous obtenez plusieurs façons de jouer et d’éliminer vos adversaires. Revenons un instant sur les sensations de jeu et la maniabilité qui découle directement d’Urban Trial Freestyle. Ici rendus bien plus simples puisqu’il est aussi question de bazarder des robots, les contrôles ne sont pourtant pas évidents à prendre en main durant les premières minutes de jeu. Néanmoins, une fois que vous avez pris le coup de main, la physique du titre devient intéressante et agréable à l’utilisation.
Sur les trois niveaux que nous avons pu parcourir librement, les combats se sont révélés plutôt fun. Les différents robots présentés possédaient chacun leur particularité et les armes qu’il est possible de ramasser ici et là rendent les affrontements variés. Reste maintenant à savoir si le gameplay saura se renouveler suffisamment pour demeurer agréable après une vingtaine de niveaux. On nous a parlé d’un côté Metroid-Vania capable de nous tenir en haleine. Nous verrons bien. En attendant, nous allons évoquer les boss qui se dresseront sur votre route en fin de niveau. Pas forcément très impressionnantes, ni très originales, les mégas créatures que nous avons pu affronter nous ont toutefois donné un peu de fil à retordre sur nos premiers essais. La difficulté est plutôt bien dosée, même si on espère que des créatures plus impressionnantes se dresseront sur notre route dans la version finale.
Comme nous l’avons brièvement abordé, notre équipe est composée de quatre vaillants motards qu’il sera par ailleurs possible de sélectionner à la volée. D’une simple pression, vous passez de l’un à l’autre, à n’importe quel moment. Si l’un d’entre eux voit sa barre de vie tomber à zéro, vous ne pourrez évidemment plus l’utiliser jusqu’à la fin du niveau et si c’est l’ensemble qui est mort, c’est donc game over. Qui sont ces personnages ? Difficile de le dire et c’est bien ce qui constitue notre seule grande réserve, le scénario. S’il ne nous a pas réellement été introduit durant notre temps de jeu, nous sommes quelque peu inquiets quant à sa qualité. L’univers est joli, certes, mais d’après les dialogues que nous avons pu apercevoir ici et là, la possibilité d’un scénario trop kitsch et peu à même de vous plonger dans cette aventure plane. On se doute bien qu’il s’agit d’un titre qui mise plutôt sur son gameplay, cependant comme nous avons déjà pu le voir par le passé, une histoire trop peu travaillée peut grandement nuire au fun et à l’immersion.
Grâce à son gameplay fun et finalement assez riche, Steel Rats nous a permis de passer un bon moment durant les petites heures de hands-on qui nous ont été offertes. Le mélange plateforme, course et action est tout à fait réussi et on se prend vite à réaliser quelques cascades grisantes dans cet univers au style soigné. Restent donc les deux zones d’ombre que représente la potentielle répétitivité du titre, ainsi que la crainte d’un scénario trop nanardesque. Si les développeurs parviennent à nous séduire sur ces deux points, Steel Rats pourrait alors devenir un excellent jeu indépendant.