Les français de Spiders poursuivent en 2018 leur quête de l'Action RPG ultime. Univers riche et gameplay pas toujours à la hauteur des attentes des joueurs, les précédentes productions du studio soufflaient le chaud et le froid sur le genre. Greedfall, annoncé en 2017, s'avance d'un pas ferme et décidé, confiant de ses forces et du savoir-faire des créatifs qui s'affairent sur le projet. Mais Greedfall parviendra-t-il à concrétiser ses ambitions ? Début de réponse la rapière à la main.
Bande-annonce de Greedfall
Lors du What's Next 2018, un événement organisé par l'éditeur français Focus Home Interactive, l'Action RPG Greedfall a dévoilé pour la première fois une phase de gameplay au cours d'une présentation en Hands-off de 25 minutes suivie d'une séance de questions réponses.
Un Nouveau Monde
La planète est à l'agonie. Une humanité en proie à une pandémie sans précédent est aux portes de l'extinction. Le Malichore, un virus mortel, décime la civilisation des Hommes. Dans cet univers alternatif inspiré du baroque du XVIIe siècle, la découverte d'une île fantastique empreint de magie va tout changer et raviver la flamme de l'espoir. De nombreux hivers ont passés et l’El Dorado tant espéré s’est transformé en enfer. 7 corporations marchandes ont pris le contrôle des lieux et repoussé les tribus natives à l'intérieur des terres.
Sur fond de colonisation et de fin du monde, Spiders met l’accent sur la narration. Le récit se donne ici les moyens de ses ambitions. Les cinématiques jalonnant la progression illustrent parfaitement un scénario reposant sur de nombreux personnages haut en couleur, et la réalisation de ces saynètes est à la hauteur des événements contés. Les graphismes font également honneur à l’univers imaginé par les créatifs. Les artistes dépeignent avec talent une île fantastique qui garantit un dépaysement total au sein d’un monde semi-ouvert. Cette carte divisée en 16 zones aux environnements variés regorge de quêtes principales et d’activités annexes liées à un cycle jour-nuit loin d’être accessoire.
La voie de la diplomatie
Par le passé, le studio Spiders a bien trop souvent focalisé ses jeux sur l’action au détriment de la dimension rôliste inhérente aux Action RPG. Mais Greedfall propose une expérience bien différente de ses prédécesseurs bâtie sur l’exploration et le roleplay. Découverte des lieux, discussion à choix multiples, scénario à embranchements… décisions et actions tracent une destinée propre à chacun et impactent véritablement l’histoire. Et loin de résoudre les situations par les armes, le héros use de diplomatie pour arriver à ses fins.
Équilibrer les tensions entre les factions ou au contraire jeter de l’huile sur le feu pour les voir s’entretuer dans la joie et la bonne humeur est l’une des innombrables manières d’influer sur le monde qui vous entoure. Et ces choix ont des conséquences sur vos relations avec vos compagnons d’infortune. Une simple décision a le pouvoir de vous coûter une relation de plusieurs années et pousser vos alliés à la trahison. Tout n’est pas affaire de poudre à canon et de lame émoussée, la plume et la rhétorique ont leur mot à dire.
A la pointe de l’épée
Le héros que vous incarnez n’est pas homme/femme à se laisser intimider et sait se défendre quand nécessité fait loi. L’univers de Greedfall est violent et réclame de verser le sang des humains et autres créatures féeriques peuplant l’île. Équipé d’une arme à feu, d’une rapière et doté de sorts puisant dans les forces de l’ombre et de la lumière, De Sardet hante les champs de bataille. Malheureusement les combats pêchent à l’heure actuelle par un manque flagrant d’intensité et de fluidité. Les impacts de balles et les coups portés se ressentent trop peu et la répétition des phases d’attaque, de parade et de contre sans liant pour dynamiser ces joutes atténue le plaisir de porter l’estocade ou de décharger son mousquet.
Les Gardiens, protecteurs des différents biomes de l’île, donneront tout de même au héros du fil à retordre et la montée en puissance de De Sardet ne sera pas de trop pour tenir tête à ses créatures et aux défis qui ponctuent le périple. Gain d’expérience, arbres de talents, compétences, armes et artisanat complètent la formule classique du bon Action RPG. Le terme générosité définit parfaitement Greedfall. Avec ses 200 équipements à collecter, ses phases de chasse et de cueillette et ses armes réparties en 4 classes (subdivisées en 3 types), le jeu de Spiders met les petits plats dans les grands pour concevoir une aventure dont vous êtes le héros.
Resté longtemps sous silence et suscitant de nombreuses interrogations, Greedfall nous a séduit par ses ardeurs et sa maîtrise des codes de l’Action RPG. Cette volonté d’équilibrer action et diplomatie au cœur d’un scénario complexe et intrigant accentue cette immersion dans un univers épicé au fantastique qui garantit à lui seul un dépaysement total. Le manque d'impact et de fluidité lors des phases de combat est actuellement la seule source d’inquiétude... sans pour autant ternir cette invitation au voyage lancée par Spiders.