Ré-Fe-rences

Les premiers mètres parcourus dans la mystérieuse forêt imaginée par Zoink ne trahissent pas les références évoquées par le studio depuis l’annonce de leur titre. Cet arbre énorme qui monte jusqu’au ciel visible dès la cinématique d’introduction rappelle sans mal celui d’Ori and the Blind Forest. De l’aveu même des développeurs, Journey et Shadow of the Colossus font partie de leurs inspirations. L’envie de créer un jeu qui ne provoque pas de frustration et dans lequel il est aisé d’avancer se rapproche effectivement de l’oeuvre de Thatgamecompany, alors que certains colosses à escalader font immédiatement penser au soft de la Team ICO. Zelda et Metroid sont également cités pour expliciter les conditions liées à l’avancée dans ce monde mystique : de nouveaux pouvoirs acquis au fil du périple donneront accès à des chemins auparavant interdits. Le point commun de tous ces jeux précédemment citées ? L’exploration.

“En Suède, tout le monde a un coin de forêt dans lequel se perdre. Nous voulions retranscrire cela en jeu, ramener le sentiment de découverte, d’étrangeté et de liberté que l’on peut ressentir lorsque l’on on est enfant et que l’on se ballade en forêt” nous explique le directeur créatif. Fe est un jeu de Plate-Forme dans lequel la communication a un place prépondérante. Chaque créature rencontrée peut en effet aider le joueur à surmonter un obstacle. Une fois qu’un animal sauvage est repéré, le joueur doit s’en approcher doucement afin de ne pas l’effrayer, tout en émettant des petits cris pour attirer son attention et prouver sa non-hostilité. Ce procédé est au final assez proche d’une technique de chasse utilisée dans un Tomb Raider, sauf que la conclusion ici n’est pas la mort d’un être vivant, mais la création d’une osmose avec ce dernier. Quand la bestiole est à portée de pattes, il faut émettre un nouveau cri et cette fois-ci trouver la bonne fréquence via un mini-jeu d'adresse, qui demande de faire se rencontrer deux sphères lumineuses en maintenant la bonne pression sur la gâchette analogique. En cas de réussite, les animaux d’une même espèce deviennent les amis du joueur.

Promenons-nous dans les bois

Les espèces rencontrées disposent de pouvoirs qui permettent de faciliter l’avancée. Le daim est par exemple capable d’animer des fleurs qui servent de ventilateur, ce qui propulse le personnage dans les airs pour y déceler de nouveaux secrets. Il est également possible d’apprendre directement de nouveaux langages dans Fe, afin d’activer des éléments de la flore locale sans faire appel à qui que ce soit. Durant la présentation, le directeur créatif a dû escalader un daim géant pour entrer en osmose avec lui et apprendre son dialecte. “Nous ne voulons pas trop insister sur les objectifs du joueur. Le but du jeu est d’explorer, sans que l’on ne puisse vraiment se perdre” insiste Andreas. Une carte est en tout cas bien disponible, facilitant le repérage et la direction pour accomplir la quête en cours. Nous avons également pu mettre la main sur des gemmes qui débloquent de nouveaux mouvements comme l’escalade, ou la faculté de planer, s’ils sont collectés en nombre suffisant.

Difficile pour le moment d’avoir le recul nécessaire pour jauger le level design et la manière dont il s’imbrique avec les compétences glanées. Selon les déclarations d’Andreas Beijer, Fe sera également narratif. “Nous ouvrons des voies dans la manière de raconter une histoire. C’est un jeu ouvert à interprétation” déclare-t-il. À l’issue de la démonstration, le titre nous a particulièrement fait penser à Ode, le titre surprise d’Ubisoft qui emprunte la même direction artistique et surfe également sur ce côté zen. “Ode est un très joli jeu qui mise beaucoup sur la musique” nous répond le directeur artistique, “nous sommes sur un autre terrain avec Fe”. Au niveau des informations récoltées, nous avons noté la présence d’adversaires répondant au nom de “Silencieux”. L’aventure principale devrait durer entre 7 et 8 heures en ligne droite. Enfin, la version Switch que nous avons pu essayer pendant une dizaine de minutes montrait de jolis graphismes forcément moins fins que ceux affichés sur PlayStation 4, ainsi qu’un système de communication basé sur les mouvements au gyro, dû à l’absence de gâchettes analogiques sur la console de Nintendo.